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POURQUOI J’AI SUCCOMBE AUX CHARMES DE GRAND POPO

  |   AFRIQUE, ART & CULTURE, BENIN, GASTRONOMIE, HISTOIRE & DEVOIR DE MEMOIRE, HOTELS ATYPIQUES, MUSEE, NATURE, PORTFOLIOS, TOUS, VOS ENVIES   |   No comment
 
 
 
les bouches du roi, Grand Popo
 
   Jusqu’à cet été, la petite et paisible Grand Popo ( ville située au cÅ“ur de la région béninoise du Mono) m’était totalement inconnue.
 
 
Mais sa proximité d’avec la frontière de Hillacondji (séparant le Bénin du Togo), dont elle est distante de seulement quelques kilomètres, ainsi que la faim qui commençait sérieusement à me tirailler l’estomac m’ont incitée, une fois entrée en territoire béninois depuis le  Togo , à y faire escale pour un déjeuner tardif.
 
 
En théorie, Grand Popo ne devait donc être qu’une salvatrice halte me permettant de reprendre les forces nécessaires à la poursuite de mon périple jusqu’au village lacustre de Possotomé se trouvant à un peu moins d’une demie heure de route de là.
 
 
 
Mais devinez quoi ? Il a en finalement été autrement ! (Comme quoi la faim n’est pas toujours mauvaise conseillère 🙂
 
 
Envoûtée, dès les premières minutes, par le charme se dégageant de cet ancien comptoir colonial, il ne m’a, alors, fallu que quelques instants pour décider de faire une croix sur les visites que j’envisageais de faire (dans les prochaines 24 heures) aux alentours de Possotome.
 
 
En effet, choisir (plutôt) d’explorer Grand Popo, dès le lendemain matin et en compagnie d’un guide local, me paraissait autrement  plus excitant !
 
 
Un changement de programme, totalement imprévu et décidé à la dernière minute, que je n’ai, au final, absolument pas regretté !
 
 
Car de ces quelques heures passées à y flâner, je conserve le souvenir d’une cité (où flotte encore par endroits le doux parfum d’antan) dont les multiples facettes (mêlant notamment : culture, traditions, mysticisme et beauté de la Nature) contribuent à la fascination qu’elle exerce sur les voyageurs qui y font escale.
 
 
Pourquoi ai-je succombé aux charmes de Grand Popo ?
 
 
A vous de le découvrir, à présent, en lisant les quelques lignes qui vont suivre.
 
 
POUR L’INCROYABLE BIEN ÊTRE OFFERT PAR L’HOTEL L’AUBERGE DE GRAND POPO
 
vue sur la plage depuis la terrasse- restaurant de l’Auberge de Grand Popo

S’ il y a bien un établissement mythique (dont n’importe qui saura vous indiquer l’adresse) à ne pas manquer à Grand Popo c’est bien l’Auberge (ouverte il y a déjà quelques années) éponyme . 

 
Une fois sur place, vous comprendrez pourquoi il est tout simplement impossible de résister à ses nombreux attraits.
 
 
C’est, en effet, au milieu d’une végétation luxuriante (où les cocotiers règnent en maître) et face à une plage (dont les eaux, d’un bleu ensorcelant, attirent les touristes) que se dresse une majestueuse bâtisse coloniale blanche dont les pièces ont,  depuis, été reconverties en chambre d’hôtel ! 
 
 
 
 
la bâtisse principale

 

 
Autour de cet édifice, et non loin de la piscine, quelques bungalows, également disponibles à titre d’hébergement, sont disséminés dans ce jardin tropical.
 
Une première parenthèse enchantée s’offre déjà à vous…
 
 
le jardin tropical avec vue sur l’océan et sa piscine

 

 

un bungalow dans le jardin
 
 
Mais ne vous arrêtez pas en si bon chemin !
 
Poursuivez votre marche jusqu’à l’entrée principale de l’auberge qui réserve une surprise, pour le moins, inattendue.
 
Ainsi, en pénétrant dans cette première pièce (servant tout autant de lobby, de bibliothèque ainsi que de petit coin où prendre l’apéritif)  je n’ai eu d’yeux que pour les superbes masques hauts en couleurs  (lesquels font d’ailleurs penser à ceux de l’artiste béninois Kifouli Dossou déjà évoqués ici et là ), posés en rebord de fenêtres, qui la décorent.
 
les masques de l’hôtel
 
 

 

 

 

 
Dans le prolongement de ce lobby polyvalent, se trouve la jolie terrasse, tout en bois et ouverte aux quatre vents,  qui tient lieu de restaurant.
 
 
Un lieu depuis lequel vous jouirez d’un panorama d’exception sur la plage (lui faisant face), la mer ainsi que les pêcheurs s’affairant autour de leurs pirogues.
 
la terrasse-restaurant
 

 

 
 
Autant vous le dire tout de suite : on ne quitterait cet endroit pour rien au monde !
 
 
Qu’il s’agisse de profiter, encore et encore, de la douce brise qui y souffle ( lorsque les températures deviennent caniculaires), de tomber en pâmoison devant le spectacle offert par les vagues s’échouant sur la plage de sable fin ou encore de se délecter de la savoureuse cuisine qui y est servie.
 
 
Vous n’avez pas perdu de vue que mon escale à Grand Popo avait initialement pour finalité de m’y restaurer n’est ce pas ?
 
 
Je dois dire que j’ai, sur ce coup, été particulièrement bien inspirée (merci mon cher Guide Lonely Planet Afrique de l’Ouest) car la carte (de qualité) du restaurant de l’Auberge de Grand Popo constitue l’un des points forts de cet hôtel.
 
 
A ce titre, vous aurez l’embarras du choix entre des mets locaux, des plats occidentaux ou les suggestions, du jour, du Chef, tous ayant néanmoins pour dénominateur commun d’être de très bonne facture !
 
 
Ainsi, je salive encore en repensant au délicieux pinon (pâte de mais à base de farine de manioc, de sauce tomate et de bouillon de viande) accompagnée de son poulet grillé, au savoureux bar grillé sauce meunière ainsi qu’à l’exquise crêpe au chocolat que j’ai pu y déguster. Et quand le service est, de surcroît, aux petits soins, on ne peut qu’adorer ce restaurant. ……..
 
 
Sitôt mon déjeuner terminé, je n’ai pas pu résister à la tentation d’aller fouler le sable chaud de la plage.
 
Et non je n’ai pas fait trempette car il ne faut pas oublier que les courants de l’océan atlantique sont, dans cette région, très forts.
 
Prenez donc toutes vos précautions avant de vous baigner sur la côte 🙂
 
Une promenade digestive durant laquelle j’ai, également, pu apercevoir quelques pêcheurs à bord de leurs embarcations colorées …  
 

avant d’assister au balai d’une trentaine (voire plus) d’entre eux relevant, en chantant, leurs filets.

 
Une scène qui depuis, toute petite, me fascine.

 

 

 

 
 
   Si en revanche, et après le délicieux festin que vous aura offert le restaurant, vous êtes trop repus pour vous mouvoir, contentez vous alors de rejoindre les petites paillotes installées face à la mer.
 
 
 Là, vous pourrez, au choix, lire ou faire une petite sieste réparatrice tout en vous laissant bercer par le bruit des vagues. Elle n’est pas belle la vie ? (comme dirait l’autre) :).
 
 

 

 

 

 

 

 

 
 
POUR SON CENTRE CULTUREL ATYPIQUE
 
 
entrée de la Villa Karo

Lézarder sur ses belles plages : tel est bien souvent l’unique activité envisagée par la grande majorité des touristes qui se rend à Grand Popo. Pourtant il me parait réducteur de limiter ses atouts touristiques aux seules étendues (certes superbes) de sable car Grand Popo cache, pour peu que l’on soit un tant soit peu animé d’un esprit explorateur, d’autres trésors.

 
 
Ainsi sur la voie principale, (à seulement quelques centaines de mètres de l’Auberge Grand Popo) la Villa Karo, un centre culturel fino-africain (ayant ouvert ses portes depuis l’an 2000) mérite, à plusieurs titres, que l’on s’y attarde.
 
 
 
Tout d’abord pour soutenir cette initiative culturelle (gratuite pour les visiteurs) qui permet, par sa bibliothèque, sa galerie, ses résidences d’artistes ainsi que les projections cinématographiques et les concerts qui y sont régulièrement  organisés, d’offrir une fenêtre culturelle aux habitants de Grand Popo et de ses environs.
 
Ensuite pour la beauté de la Villa Karo.
 
 
Cette dernière a, en effet, pris ses quartiers dans une ancienne et grande bâtisse coloniale jaune dont la décoration n’a pas été laissée au hasard : la maison jaune 
 
 

 

Entre les portails d’entrée (richement travaillés),

 

 

les sculptures que l’on retrouve ça et là,

 

 

l’aménagement intérieur de la maison  (salle à manger et bibliothèque notamment)  

 

à l’intérieur de la maison

 

 

 

 

 

 

les assises, cousues en wax, des nombreux bancs installés à l’arrière du bâtiment principal
 

 

 

 
et l’immense et colorée mosaïque qui fait la fierté, entre autres, des lieux !
 
 
Dessinée en 2001 par une équipe artistique multiculturelle composée, notamment, de béninois et de finlandais, cette dernière est une Å“uvre (qui n’aurait rien à envier à celles des villas grecques et romaines d’antan ) d’une beauté déconcertante !
 
 
Y figurent notamment une boussole ainsi qu’une représentation du serpent (dont la symbolique dans la culture vaudou qui prévaut dans toute la région n’est plus à prouver). 
 
 

 

 

 

 

 

 

Enfin, la dernière raison pour laquelle vous devez impérativement faire une halte à la Villa Karo se cache dans l’étonnante bâtisse, couleur rose bonbon, située à quelques mètres de la maison (principale) jaune.

 

 

 

 
 
Là, deux salles ont été aménagées.
 
La première permet au visiteur de découvrir, grâce à une collection de statuettes représentant le panthéon vaudou (Mami Wata et Heviosso notamment) qui y est exposée, cette religion endogène dont la prégnance dans cette partie du Bénin ne souffre pas la discussion.
 
 
Pour autant, vous pourrez également y admirer des figurines que l’on retrouve chez d’autres peuples de la sous région à l’instar, par exemple, des Ewe, des Ashanti ou encore des Baoulé (respectivement originaires du Togo, du Ghana ainsi que de la Cote d’Ivoire)
 
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 
La seconde salle, quant à elle, s’attache,  à travers tableaux, statuettes, sculptures et tentures, à retracer l’histoire passée du Bénin entre esclavage, temps des royaumes d’Abomey, colonisation et Indépendance du pays.
 
 
 
 
 
 

portrait de felix francisco de souza

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

tenture des 12 rois d’abomey
 

Deux salles que j’ai donc pris plaisir à découvrir à la Villa Karo !

POUR LA BEAUTÉ DES VESTIGES DE GBECON, SON QUARTIER HISTORIQUE

 
 
ruelle de Gbecon

A quelques encablures de la plage et du « centre » de protection (mis en place par quelques habitants) des bébés tortues (Grand Popo étant un lieu de ponte pour les tortues marines), Gbecon, le quartier historique, reste un incontournable pour quiconque s’arrête à Grand Popo.

 
la plage et ses barques de pêcheurs juste en face de Gbécon
 

 

 

« le centre de protection » des bébés tortues

 

 

 

 
J’ai, ainsi, adoré déambuler dans ses petites ruelles, aux charmes surannés, qui renvoient au souvenir de la Grande Epoque de la ville (soit au début du 20 eme siècle) lorsque Gbécon abritait l’élite coloniale.
 
Les vestiges des vieux édifices (aux pierres presque rouge) bâtis à cette époque y sont légion.
 
Des bâtiments, aujourd’hui (malheureusement) délabrés et abandonnés, où la végétation ainsi que quelques familles de porcs ont désormais pris leurs quartiers.
 

 

 

 

 

 
Au cours de cette promenade, écourtée par l’arrivée d’une grosse averse, j’ai pu découvrir les ruines d’un ancien lycée et notamment  le bureau du proviseur et son coffre fort ayant, contre toute attente, survécu aux ravages du temps
 
 

 

ainsi que des maisons coloniales ayant appartenu à de riches commerçants.

 

Parmi ces dernières, le guide s’est arrêté devant l’une des demeures (construite en 1932) de Monsieur Ajavon….

 
Si si, celui dont la maison (bâtie en 1922) de Ouidah (ville située à seulement quelques kilomètres de Grand Popo) a été rénovée par la famille Zinsou pour en faire le, très beau et  premier, musée d’art contemporain d’Afrique subsaharienne.
 
la maison de Mr Ajavon à Grand Popo

 

 

 

 
 
 
POUR LES BALLADES EN PIROGUE, PLEINES DE SURPRISE, SUR LE MONO
 
 
 
en vadrouille sur le Mono

Un voyage à Grand Popo ne serait pas complet sans délaisser, quelques heures, la terre ferme pour profiter d’une ballade en pirogue sur les eaux du fleuve Mono !

 
LA BEAUTÉ DU FLEUVE
 
 
une végétation magique

Une promenade durant laquelle vous aurez tout le loisir de contempler la Nature qui vous entoure !

 

l’embarcation à bord de laquelle j’ai entrepris cette ballade
 

le fleuve dans sa majesté !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

mais aussi d’observer la vie quotidienne qui se déroule sur le fleuve ainsi que dans les villages de pêcheurs qui s étirent le long de ses berges.

 
l’activité sur le fleuve

 

 

 

 

 

 

les villages de pêcheurs sur les rives du Mono

 

 

 

 
ROYAUME DE LA MANGROVE
 
 
mangrove

Nul ne s’attend (dans ce pré-carré de cocotiers) à tomber sur une mangrove (cet écosystème fait notamment de palétuviers) en naviguant sur le Mono. Elle est pourtant belle et bien présente (comme c’est aussi le cas dans la ville limitrophe togolaise d’Aného) !

 
S’en approcher en pirogue, pour découvrir notamment ses racines , reste pour moi un très beau souvenir.
 

 

  

DÉCOUVRIR DES VILLAGES DE PÉCHEURS
 
filets et embarcation de pêcheur
 
 Profitez de votre escapade fluviale pour vous arrêter dans quelques uns des nombreux villages de pêcheurs qui se sont installés sur les rives du Mono.
 
Les embarcations, les filets, ainsi que les (jeunes ou pas) hommes que vous croiserez (en plein travail) sur l’eau attestent de l’importance de la pêche dans l’économie de la région.
 
barque et filets d’un pêcheur

 

Mais cela n’a pas empêché le développement d’autres activités commerciales à l’instar notamment de la coupe de joncs (que l’on fait sécher) à partir desquels sont ensuite fabriqués les balais qui sont utilisés dans presque toutes (si ce n’est toutes) les maisons ouest africaines 🙂
 

 

les joncs

séchage avant d’être noués

 

 

  Si vous n’êtes pas pressés par le temps, faites ensuite une halte dans les villages de pêcheurs pratiquant la pêche à l’écrevisse (laquelle s’effectue à l’aide de paniers spécifiques).
 
la flore entourant l’un de ces villages
 

l’accueil des enfants

un panier spécifique pour la pêche à l’écrevisse retiré de l’eau par les pêcheurs

 

écrevisse

 

 

les installations pour la pêche : paniers et appâts

paniers

 

 

d’autres paniers et quelques appâts

 

Puis allez découvrir, dans un autre village, le processus de fabrication du sel à partir de l’eau de mer.
 
 
le sel obtenu à l’issue du processus
Enfin ne manquez pas de vous arrêter dans le village de Hévé, célèbre pour abriter,outre le palais royal des Xwla, de nombreux couvents et fétiches vaudou.
accostage à Hévé
plusieurs fétiches gardent l’entrée du village

un palais royal très connecté

les couvents et fétiches vaudou à l’intérieur du village

DÉCOUVRIR LES MAGNIFIQUES BOUCHES DU ROI

 

les Bouches du Roi

 

  J’ai gardé le meilleur pour la fin.

 THE site incontournable, le MUST VISIT de Grand Popo est celui (des merveilles naturelles) des Bouches du Roi !

En ce qui me concerne, elles ont constitué le terminus de ma promenade en pirogue entamée, quelques heures plus tôt en ce mardi matin de la mi août, près de Gbecon !

 

Une embouchure, tout simplement paradisiaque, où le fleuve Mono se jette dans l’océan Atlantique.

 

 A vous la contemplation des vagues, du sable fin, des cocotiers, des eaux d’une couleur bleue indescriptible, des bancs de sable et bien plus encore 🙂

 

   Et si, comme moi, vous vous y rendez en semaine (ce que je vous recommande), il y a de fortes chances que vous vous preniez (l’espace de quelques heures) pour Robinson Crusoe car vous serez seuls au monde.

 

Un bonheur que j’ai pleinement apprécié 🙂

 

découvrir de loin (et depuis l’embarcation) les Bouches

nous y sommes !

     Je ne pouvais pas rêver mieux pour terminer mon exploration de Grand Popo vous ne trouvez pas ?

AUTEUR - Le Pigeon Voyageur

Et si le cœur vous en dit, vous pouvez également partager avec moi vos impressions, émotions et pourquoi pas interrogations après lecture de cet article et découverte de ces photos (toutes prises par mes soins). Alors à vos plumes !

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