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QUAND LA CHINE ANTIQUE S’INVITE AU CÅ’UR DE LIÈGE

  |   ART & CULTURE, ASIE, BELGIQUE, EUROPE, PATRIMOINE DE L'UNESCO, SHORT BUT SWEET ESCAPADES, TOUS, VOS ENVIES   |   No comment

 maquette de la Fosse 1 (la plus grande des 3 qu’abrite le site) en miniature

 

 

A seulement deux heures de Paris, la futuriste gare TGV de Liège-Guillemins,  Å“uvre de l’architecte Santiago Calatrava,  propose, depuis le 23 décembre dernier, une  échappée exceptionnelle.

 

 

 

 

 

 

 Inoubliable voyage qui, depuis les tréfonds de cet extraordinaire édifice coiffé d’une voûte en verre et métal, nous transporte, à mille lieux du Vieux Continent, au temps de la Chine Antique.

 

 

Succédant à la rétrospective consacrée au peintre surréaliste espagnol Salvador Dali, l’inédite exposition itinérante (car déjà présentée dans d’autres pays européens) L’Armée Terracotta – l’héritage de l’Empereur Chinois Éternel

 

 

 

 

ouvre, en effet, une fenêtre inattendue  sur la fascinante ère Qin Shi Huang Di. 

 

 

Soit celle du premier empereur (  259 –  210 av JC), autoproclamé,  ayant présidé aux destinées de l’Empire du Milieu.

 

 

portrait de Qin Shi Huang Di

 

 

le Trône au Dragon : symbole de chacun des empereurs qui, de -221 à 1912 gouvernèrent,  la Chine.

 

 

 

 

 

A ce souverain désireux d’installer une dynastie pluri-millénaire (laquelle ne perdura, cependant,  que de 221 à 206 av JC),  la Chine actuelle doit beaucoup.

 

 

Pour s’en convaincre, rien de tel que de parcourir les premières salles de cette superbe exposition.

 

 

Après avoir visionné le film introductif, lu les panneaux explicatifs et écouté, avec attention, l’ instructif audioguide, le visiteur comprend immédiatement que le legs de Qin Shi Huang Di est bien plus important qu’il n’y parait au premier abord.

 

 

Impossible, dès lors, d’uniquement le circonscrire  à Qin ( se prononçant « Chine »), le nom, depuis demeuré inchangé, qu’il avait choisi, à dessein, pour son empire.

 

 

Car, plus de 2200 ans plus tard,  force est de constater que la brièveté de son règne (seulement 15 ans) ne l’a nullement empêché de marquer, par ses multiples réformes,  l’Histoire, la Politique et la Culture de cet État s’étant, désormais, mué en Géant asiatique.

 

 

Ainsi, l’un des succès politiques majeurs du souverain demeure d’avoir, en 221 av JC, donné naissance, en lieu et place des 7 différents royaumes qui s’affrontaient  jusque là sans relâche, à un seul État Unifié et Fort : Qin

 

 

 

 

L’abolition du système féodal; la mise en place d’une puissante Administration publique; la promulgation d’un Code législatif;  l’instauration d’une monnaie unique ( reconnaissable à son trou carré) ;

 

 

 

 

 

l’adoption d’une écriture désormais commune,  le recours à un sceau impérial spécifique

 

 

 

 

 

la multiplication des infrastructures ou encore le développement de l’Armée, grâce à un équipement de pointe ( incluant par exemple arbalètes, gâchettes, flèche en bronze, char de combat et cuirasse) et d’innovantes stratégies militaires, 

 

 

maquette de chevaux d’un char de voyage

 

 

 

reconstitution d’un char de combat et ses chevaux

 

 

Tigre en deux parties, contenant les instructions militaires, qui devaient être réunies avant, notamment, de pouvoir démarrer une campgne

 

 

 sont autant de mesures qui témoignèrent, ensuite, de la volonté impériale d’assurer un contrôle centralisé sur l’ensemble du territoire.

 

  

Un  Mode d’exercice du pouvoir qui, soit dit en passant, caractérise encore de nos jours le fonctionnement de la République Populaire  de Chine.

 

 

Pour autant, c’est aux deux pharaoniques et célèbres réalisations architecturales ( classées, en 1987, au Patrimoine de l’Unesco et devenues des destinations touristiques de renom)  dont il compléta, pour l’une, et ordonna, pour l’autre, la construction,  que Qin Shi Huang Di doit, in fine, son passage à la postérité.

 

 

 Qui n’a, en effet, jamais entendu parler de la Grande Muraille de Chine, ouvrage défensif se déployant, à travers le pays, sur plus de 20000 kilomètres ?

 

 

Ou  encore  du grandiose site funéraire de Xi’An abritant, à seulement 1,5 kilomètres  du tombeau de l’empereur,  plusieurs fosses ( à l’instar, notamment, de celles des Fonctionnaires, des Acrobates ou des oiseaux) dont 3 d’entre elles contenaient la spectaculaire armée souterraine en terre cuite ?

 

 

Découverte fortuitement, en 1974,  par des agriculteurs, l’extraordinaire nécropole de Qui Shi Huang Di, (exacte réplique de tout son empire)  lui a, incontestablement, assuré l’immortalité qu’il recherchait tant.

 

 

S’il est impossible de nier le caractère mégalomaniaque de ce projet (commencé dès son accession au trône)  qui engloutit le tiers du budget du nouvel État, mobilisa une main d’œuvre de plusieurs centaines de milliers de personnes et dont l’édification dura plus de 30 ans; la beauté des guerriers, grandeur nature, de l’Armée de Xi’an (forte de 8000 combattants) est, quant à elle, irréfutable !

 

 

Découvrir, dans la seconde partie de l’exposition L’Armée Terraccota, l’Héritage de l’Empereur Chinois Éternel , leurs admirables reproductions (les statues d’origine ne pouvant être déplacées),  réalisées en Chine et authentifiées par le gouvernement du pays,  reste donc un inoubliable moment.

 

 

Du passage dans la section dédiée au processus de création de ces figures en argile, cuites dans un four et initialement polychromes,  l’on retient plusieurs éléments.

 

 

Ainsi, contrairement à leurs corps ayant été façonnés dans des moules, chacun des visages des soldats de l’armée Terracotta a, a contrario, été individuellement sculpté à la main par les artisans de l’époque.

 

 

Il en résulte une incroyable diversité de faciès, dotés d’expressions propres, qui contribue à l’extrême réalisme desdites sculptures.

 

 

fragments de visages d’une sculpture

 

 

 

 

Les détails liés à la posture, aux vêtements ou encore aux coiffes portés renseignent, ensuite, sur la fonction exercée par ces guerriers  au sein de l’armée et ou leur grade.

 

 

 

Archer debout

 

Général

 

Archer agenouillé 

 

 

Est ce utile de préciser que toutes ces minutieuses explications  préparent à l’émerveillement réservées par les dernières salles de l’exposition ?

 

 

La maquette d’un extrait de la Fosse 1, la plus grande ( elle abritait près de 6000 hommes, des chevaux et des chars d’argile)  des 3 retrouvées à Xi’An, est, en effet,  saisissante de beauté.

 

 

Trois tranchées séparées  où se dressent les miniatures de milliers de soldats, parfaitement alignés et prêts au combat, ainsi que leurs chevaux.

 

 

 

 

Une véritable démonstration de force qui atteste, si besoin encore était, du rôle primordial de protection,  de l’Empire ainsi que son monarque absolu,  assigné, même dans l’au-delà, à son invincible Armée.

 

 

 

 

 

 

Mais à mon sens, découvrir les magnifiques sculptures grandeur nature, d’1,70 m et pesant 200 kilos, des combattants de cette fabuleuse unité militaire constitue, à n’en point douter, le véritable point d’orgue de la visite.

 

 

 

   

 

 

Xi’An, l’inestimable joyau archéologique que l’ancien président français Jacques Chirac n’avait, d’ailleurs, pas hésité à qualifier de 8 ème Merveille du Monde. 

 

 

Une affirmation à laquelle je souscris sans réserve après avoir, le week-end dernier, exploré cette exposition liégeoise d’envergure qui se tiendra jusqu’au 23 avril 2017.

 

 

 

 

AUTEUR - Le Pigeon Voyageur

Et si le cœur vous en dit, vous pouvez également partager avec moi vos impressions, émotions et pourquoi pas interrogations après lecture de cet article et découverte de ces photos (toutes prises par mes soins). Alors à vos plumes !

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