L’AÉROSOL, QUAND LES CULTURES URBAINES INVESTISSENT UN ÉPHÉMÈRE SITE PARISIEN
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Glene Friedman, Shepard Fairey, Musée Hall of Fame, L’Aérosol
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Dix mois après l’ouverture de l’atypique Art 42,  premier musée de la capitale exclusivement consacré au Street Art, l’inauguration officielle, jeudi dernier, du Maquis-Art Hall of Fame signe la naissance d’un nouvel antre culturel célébrant, au nord de Paris, l’Art Urbain.Â
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Sise 54 rue de l’Évangile, l’ancienne Halle Hébert, adresse choisie, à dessein et pour ce faire, au cÅ“ur du 18 ème arrondissement, se révèle pourtant bien plus underground que les clusters de l’école informatique fondée par Xavier Niel.
 site de l’Aérosol
Non loin des portes de la Chapelle et d’Aubervilliers, cette vaste friche industrielle, propriété de la SNCF, s’est, en effet, muée (grâce à une mise à disposition s’inscrivant dans la politique d’urbanisme transitoire adoptée par l’entreprise ferroviaire et visant à exploiter son patrimoine immobilier désaffecté) en un site artistique temporaire, baptisé l’Aérosol, où plusieurs milliers de visiteurs affluent depuis le deux août (date de l’ouverture du site au public)
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 Un projet, co-conçu, pour une durée de six mois, par les sociétés Polybrid Production et Maquis-Art qui, nonobstant son caractère éphémère, offre l’opportunité au quartier de renouer avec une culture urbaine, aux multiples facettes, dont il fut jadis le berceau.
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Passé artistique, souvent oublié, que novices anonymes et graffeurs reconnus (ayant sur place la possibilité d’acquérir  des bombes de peintures)
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font désormais revivre en investissant, par leurs fresques, tags, graffitis et dessins, les milliers de mètres carrés de ce lieu aujourd’hui en pleine mutation.
Sols,Â
 tables, containers
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espace de restauration,
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 bar décoré par Madame Moustache
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murs : rien ne résiste à la créativité artistique qui, ici, s’exprime en toute liberté.
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L’impressionnant Wall of Fame, aménagé le long du quai, en constitue, d’ailleurs une probante illustration.
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Pris, en effet, d’assaut par des street artistes professionnels venus du monde entier, ce mur extérieur, en passe de devenir l’emblème de l’Aérosol, se singularise, ainsi, par le renouvellement hebdomadaire des Å“uvres, où tout n’est que formes, couleurs et mouvements, qui y sont peintes.
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Cependant et aussi intéressante soit elle, cette immersion dans l’Art Urbain ne serait pas complète sans une escale au Hall of Fame, le musée éphémère ayant, dorénavant, pris ses quartiers dans la seconde salle du site.
Accrochées aux cimaises, plusieurs centaines d’œuvres incontournables provenant de collections privées et signées de Maîtres, tant français qu’internationaux, du Street Art .
Sans titre, Fenx
 I love my job, Speedy Graphito
Une sélection indubitablement pointue qui de Blek le Rat
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Sans titre
à Basquiat
 Sans Titre
en passant par Crash,
Lush Dagger
Jr,
Jayone,
 The Black Picasso
Futura 2000, Invader, C215
Rero, Dondi Blanco ou Shepard Fairey (pour ne citer qu’eux)
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retrace l’évolution historique desdits mouvements  tout en témoignant, si besoin encore était, de leur incommensurable richesse.
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Autre particularité du musée ? L’inattendu graffiti numérique qu’il ne vous reste plus qu’à  découvrir par vous même 🙂
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Mais cette mise en lumière  de la street culture ne saurait occulter l’autre volonté clairement affichée par les promoteurs du site : le métamorphoser  en un lieu de mixité sociale et de rencontres intergénérationnelles .
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En cela, nul doute que l’existence ainsi que la programmation de dj sets, concerts, pop up stores,  sessions de rollers-danse et food trucks aux saveurs variées renforceront l’ engouement déjà manifesté par le public.
salle Roller
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Comme un air du fascinant quartier newyorkais (véritable temple du street art) de Bushwick , ai-je pensé alors que j’explorais, samedi dernier, l’Aérosol.
C’est dire si la transformation de ce hangar, il y a peu encore inoccupé,  est, à mon sens, réussie.Â
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sandrine abitbol | Sep 5, 2017 at 18 h 22 min
Attachant et déroutant à la fois, voilà ce que représente le street art pour moi !!
Le Pigeon Voyageur | Sep 6, 2017 at 13 h 00 min
Impossible, en tout état de cause, d’y rester insensible Sandrine 🙂