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CAPE TOWN ET SES ALENTOURS : MES 18 INOUBLIABLES ESCALES

  |   AFRIQUE, AFRIQUE DU SUD, ARCHITECTURE, ART & CULTURE, Cape Town, EDIFICES RELIGIEUX, GASTRONOMIE, HISTOIRE & DEVOIR DE MEMOIRE, MÉMORIAUX, MUSEE, NATURE, PATRIMOINE DE L'UNESCO   |   2 Comments

  

Bosjes Chapel, à un peu plus d’une heure de route de Cape Town

 

 

Grande serait la tentation d’uniquement réduire les attraits touristiques de la Mother City sud-africaine, nichée entre océans et montagnes sur la majestueuse péninsule du Cap, à l’irrésistible charme de ses plages.

 

A tort.

 

Puisqu’au delà des apparences, cette ville tricentenaire dévoile un visage incontestablement pluriel à ceux qui prennent le temps de l’explorer.

 

Vibrante, Multiculturelle, Chargée d’Histoire (s), Capitale gastronomique, Écrin naturel d’exception, Scène créative et Haut-Lieu d’un Art Contemporain aux multiples facettes :

 

En se réinventant au fil des siècles, Cape Town est donc parvenue à s’imposer comme une destination phare de la Nation Arc-En-Ciel.

 

Où j’ai, début mai, posé pour quelques jours mes valises.

 

De cette échappée, je garde en mémoire 18 inoubliables escales, fussent t’elles au cÅ“ur de la ville ou situées à la, proche voire plus lointaine, périphérie,  notamment placées sous les signes de l’Art, la Nature, le Farniente, l’Architecture et le Devoir de Mémoire.

 

Autant d’adresses que je vous invite à présent à découvrir ici.

 

  

LE ZEITZ MOCAA, POUR UNE FASCINANTE IMMERSION DANS L’ART CONTEMPORAIN AFRICAIN 

 

 

Iimpundulu Zonke Ziyandilandela, Nicholas Hlobo

 

Inauguré en grande pompe,  le 22 septembre 2017, sur l’iconique Victoria & Alfred Waterfront, le Zeitz Museum of Contemporary Art Africa (Zeitz MOCAA) fait désormais figure d’incontournable antre culturel.

 

Le caractère exceptionnel de ce musée privé tenant autant à la richesse de ses œuvres artistiques,  permanentes ou temporaires, qu’à son inédite architecture.

 

Car avant d’accueillir la collection personnelle de Jochen Zeitz, mécène allemand ayant donné son nom aux lieux, ce bâtiment industriel,  composé d’une tour et de 42 silos à grains, servait à stocker tout le maïs cultivé dans le pays.

 

 

 

 

 

Une imposante structure que le studio HeatherWick a choisi de préserver lors du long processus de reconversion, mené avec maestria, au terme duquel l’édifice en béton témoigne, aujourd’hui, de sa nouvelle destination :

 

Célébrer, indifféremment, l’art contemporain issu du continent africain ainsi que celui produit par sa Diaspora et, partant, accroître leur visibilité à l’échelle internationale.

 

 

Mohau Modisakeng, Afrique du Sud

 

Taiye Idahor, Nigéria

 

Le lumineux atrium central autour duquel se répartissent, sur 9 étages, 80 salles d’expositions, elles même accessibles via des ascenseurs  également aménagés dans les anciens tubes du silo;

 

 

le jardin de sculptures  ayant investi le toit en verre du musée,

 

sculptures de Kyle Morland ( Afrique du Sud) et installation Cosmic Alphabet d’El Loko (Togo)

 

le restaurant panoramique, la boutique regorgeant de marques africaines outre les fenêtres tridimensionnelles constituent, ainsi, d’indiscutables prouesses techniques qui subjuguent, à raison, les visiteurs.

 

sculpture de Kyle Morland (Afrique du Sud)

 

 Reste que les véritables joyaux du Zeitz Mocaa se trouvent, à mon sens, au cœur des 6000 m2 d’espaces d’exposition, où sculptures, peintures, images et vidéos, tous choisis avec soin, se dévoilent.

 

Conférant d’emblée à ce musée le statut de plus grand du continent dédié à la création contemporaine africaine.

 

 

Proposed model for Tseko Simon Nkoli Memorial, Athi-Patra Ruga (Afrique du Sud)

 

Charité bien ordonnée commençant toujours par soi-même, la Nation Arc-en-Ciel y est donc dignement représentée grâce à des artistes, internationalement reconnus :

 

Nicholas Hlobo, Zanele Muholi, William Kentridge,

 

Bona, Charlottesville, Zanele Muholi

 

How to be a door, Marlene Steyn

 

 

Hanging Piece, Kendell Geers

 

More Sweetly Play the Dance, William Kentridge

 

 

Mohau Modisakeng, Kendell Geers, Athi-Patra Ruga ou  Mary Sibande pour ne citer qu’eux .

 

 

In the midst of chaos there is opportunity, Mary Sibande

 

Mais cette reconnaissance nationale va également de pair avec une célébration de l’Afrique australe , centrale, de l’Ouest et du Nord, sans évidemment oublier sa Diaspora .

 

En attestent les réalisations de Cyrus Kabiru, Kudzanai Chiurai,

 

Cyrus Kabiru (Kenya)

 

Kudzanai Chiurai (Zimbabwe)

 

Wangechi Mutu,  Chéri Samba, Léonce Raphael Agbodjelou, El Anatsui ,

 

Egungun Masquerade VII, Léonce Raphael Agbodjélou (Benin)

 

Kalasi Ki Ndduenga, Chéri Samba (République Démocratique du Congo)

 

El Anatsui (Ghana)

 

Jeremiah Quarshie, Taiye Idahor, Ghada Amer,

 

IMG_3221-min

Auntie Dedei, Yellow is the colour of water, Jeremiah Quarshie (Nigéria)

 

Mouna Karray (Tunisie)

 

The Virgin without the child, Ghada Amer (Egypte)

 

Mouna Karray, Kehinde Wiley (auteur en 2018 des portraits officiels de Michelle et Barack Obama exposés au sein de la Smithsonian National Portrait Gallery à Washington DC),

 

John Mensah, Kehinde Wiley (USA)

 

Roger Ballen ou Yinka Shonibare, actuellement présentées.

 

Roger Ballen (USA)

 

 

Addio del Passato, Yinka Shonibare MBE (Royaume-Uni)

 

 

Des artistes que j’ai, ces dernières années,  évoqués à plusieurs reprises sur le blog où sur le compte Instagram du Journal d’un Pigeon Voyageur après avoir exploré quelques expositions clés (Making Africa au Guggenheim Bilbao fin 2015, Biennale de Venise 2017,  Afriques Capitales à La Villette, Vers le Cap de Bonne Espérance à la Gare Saint Sauveur de Lille  ou Art/Afrique, le Nouvel Atelier à la Fondation Vuitton)

 

Aux côtés de la Fondation Zinsou , à Ouidah, et du MACAAL à Marrakech, le Zeitz Mocaa se pose donc en nouvel héraut de la création contemporaine venue du continent africain.

 

Une ouverture qui, j’en suis certaine, participe à renforcer l’émergence d’une ère nouvelle reconnaissant, valorisant et assurant une promotion accrue de l’art africain .

 

 

LE DISTRICT 6 MUSEUM, POUR DÉCOUVRIR L’UNE DES SOMBRES FACETTES DU RÉGIME DE L’APARTHEID A CAPE TOWN

 

 

 

 C’est dans l’ancien quartier éponyme, né à la fin du 19 eme siècle, que l’émouvant District 6 museum a, en 1994, choisi à raison d’ouvrir ses portes.

 

 

 

En ses murs,  l’on touche, en effet, du doigt l’histoire d’une communauté,  multiconfessionnelle et cosmopolite,  que le système d’Apartheid, parce qu’il abhorrait cette unité transcendant les peuples, mit un point d’honneur à détruire en seulement quelques décennies.

 

Tout d’abord en déclarant le District 6, par une loi de 1960,  zone de résidence exclusivement blanche .

 

En procédant ensuite à l’expulsion  forcée des dizaines de milliers de familles de couleur, qui jusque-là y résidaient, vers les Cape Flats, bidonvilles excentrés.

 

Avant d’in fine raser leurs maisons.

 

C’est donc l’âme, l’Histoire ainsi que la Culture de ce quartier à l’identité singulière que le District 6 Museum refait vivre sur deux niveaux.

 

A travers des objets et des photographies personnels, donnés par d’anciens habitants,

 

 

 

 

l’installation d’une fresque, annotée par les résidents, représentant les rues du District 6,

 

 

 

des reconstitutions de logements,

 

 

 

des coupures de journaux faisant état des  marches de contestations alors menées pour sauver le quartier de la démolition

 

 

 

ou des visites guidées conduites par des personnes qui y vécurent.

 

 Commerces, rues, écoles et lieux de culte, pans de la vie quotidienne de ses familles vivant ensemble en toute harmonie mais qui, pour des motivations racistes, perdirent du jour au lendemain tout ce qu’elles possédaient sans être, de surcroît, dédommagées :

 

 

 

Sous nos yeux se dessinent ici, rue  Buitenkant, l’une des sombres facettes du régime de l’Apartheid à Capetown.

 

Page qu’il convient, par devoir de mémoire, de ne pas oublier.

 

SAINT GEORGES CATHEDRAL, POUR EXPLORER L’UN DES BASTIONS DE LA LUTTE ANTI-APARTHEID A CAPETOWN  

 

 

 

 

Si l’orgue et les magnifiques vitraux de la gothique Saint Georges Cathedral, bâtie au milieu du 19 eme siècle (s’agissant de sa première version), 

 

 

 

laissent un souvenir impérissable aux visiteurs, ce lieu de culte, toujours en activité, se singularise également par la place prédominante qu’il occupa, à partir des années 1980,  dans la lutte anti-Apartheid.

 

Via une campagne de résistance organisée par le récipiendaire du Prix Nobel de la Paix , ordonné, en 1986, premier archevêque anglican noir du Cap : Desmond Tutu.

 

 

 

Durant le dernier trimestre 1989, ce dernier mena, en effet, au départ de l’édifice religieux  une gigantesque marche de la paix dont la finalité visait à contester le régime ségrégationniste en vigueur depuis une quarantaine d’années  en Afrique du Sud.

 

Rassemblant plusieurs centaines de milliers de personnes, elle s’inscrivit alors dans un contexte plus général de mobilisations, tant au cÅ“ur même du pays qu’à l’étranger, contre le très critiqué régime d’Apartheid.

 

Des moments historiques sur lesquels l’exposition photographique, Glimpsing Hope March for Peace, présentée au sein du Desmond Tutu’s Memorial and Witness Center, ménagé dans la crypte de la cathédrale, revient avec émotion.

 

 Jouxtant l’exhibition, The Crypt Jazz Restaurant est, in fine, l’autre atout dudit sous-sol.

 

L’établissement s’étant, depuis 2013, mué en repaire d’amateurs de jazz.

 

 

 

Où 5 jours sur 7, de belles sessions live permettent  d’y découvrir la réputée scène locale. 

 

Un moment hors du temps.

 

LE VICTORIA & ALBERT WATERFRONT, POUR EXPLORER LE SITE LE PLUS VISITE D’AFRIQUE DU SUD 

 

 

 

 

Réhabilités dans les années 80, les vastes docks du port de Cape Town, où bateaux de pêcheurs coexistent désormais avec imposants containers,  sont, contre toute attente, devenus au fil des ans le site touristique le plus visité d’Afrique du Sud.

 

 

 

Un engouement s’expliquant par les multiples attractions (grande roue, aquarium, excursion en bateaux), commerces, marchés, héliport, restaurants,  hôtels de luxe, marina, musées, galeries, sculptures et repères historiques qu’ils proposent.

 

 

 

 

La Clocktower, identifiable à sa couleur rose, 

 

 

 

le Watershed, proposant  à la vente une large sélection de marques dont  beaucoup sont locales,

 

The Silo Hotel, un établissement atypique mêlant luxe et promotion de l’art contemporain africain avec goût

 

 

 

l’extraordinaire Zeitz Mocaa évoqué un plus haut dans ce billet,

 

et le Nobel Square

 

 

(rendant hommage à Desmond Tutu, Albert Luthuli, Frederik De Klerk et Nelson Mandela, 4 figures majeures, récipiendaires du prix Nobel de la Paix, ayant Å“uvré à la fin de l’Apartheid) constituent, à mon sens, quelques uns des incontournables du Waterfront.

 

Auxquels s’ajoutent l’instructif Robben Island Museum et sa jetée, depuis laquelle partent les ferries pour la très tristement célèbre ile-prison éponyme, située au large de Cape Town.

 

 

Mr Apartheid Puppet, visible au Robben Island Museum

 

Là où  tous les éminents cadres de l’ANC, dont Nelson Mandela, furent emprisonnés durant l’Apartheid.

 

 

 VISITER BO KAAP, POUR FLÂNER DANS LES RUELLES DU QUARTIER LE PLUS PITTORESQUE DE CAPE TOWN

 

 

 

 Avec ses typiques maisons basses colorées  bordant de nombreuses rues pavées à l’importante déclivité, le « malay quarter » de Bo Kaap, adossé aux pentes de Signal Hill,  est sans conteste le plus séduisant de la ville.

 

 

 

 

Mais cette image d’Epinal ne saurait conduire à occulter la riche identité d’une enclave dont la création remonte presqu’ aux origines de la ville.

 

 Descendante des esclaves et prisonniers déportés d’Asie du sud est (Indonésie, Malaisie, Inde, Sri Lanka) à Cape Town par les colons hollandais, une communauté essentiellement musulmane y a, en effet, pris ses quartiers depuis plus de trois siècles.

 

 

 

Une présence historique que les nombreuses mosquées,

 

 

au rang desquelles celle d’Auwal, la plus ancienne du pays, bâtie à la fin du 18 eme siècle,

 

 

les kramats , vénérés sanctuaires, les restaurants et épiceries hallal outre le musée installé dans une ancienne demeure viennent corroborer .

 

Explorer Bo-Kaap revient donc à prendre toute la mesure d’une des multiples identités culturelles propres à Cape Town.

 

 

  WOODSTOCK, POUR EXPLORER UN QUARTIER AUX MULTIPLES FACETTES EN PLEINE MUTATION

 

 

 

Ancien quartier, aux airs de Brooklyn, à la fois industriel et populaire, devenu malfamé dans les années 1990, Woodstock est aujourd’hui en pleine mutation.

 

Une métamorphose rendue en premier lieu possible grâce à l’Art en général et l’art contemporain en particulier.

 

Ainsi, il suffit de parcourir Victoria Road et ses rues adjacentes, telles Essex et Baron Streets, pour réaliser à quel point Woodstock est un haut-lieu du street art capetonien.

 

Dont les Å“uvres sont, au-delà de l’esthétique, souvent porteuses de messages engagés concernant aussi bien la préservation d’espèces  animales en voie d’extinction, comme la girafe de Rotschild, que les difficultés, entre autre sociales, auxquelles le pays doit encore faire face.

 

 

L’installation, sur et aux abords de la Sir Lowry Road,  de studios d’artistes et de galeries renommées, constitue ensuite une seconde illustration du renouveau artistique dont ce quartier est à présent le théâtre. 

 

 Smac,

 

  

Stevenson 

 

les oeuvres de Wim Botha réalisées avec des bibles 

 

autoportrait de Zanele Muholi

 

et Goodman Gallery, réputée pour sa mise en avant, depuis plusieurs décennies,  d’artistes sud africains, tels  William Kentridge, Kendell Geers, Lisa Brice, Mikhael Subotzky, et africains

 

We in live in silence XV, 2017, Kudzanai Chiurai

 

Lisa Brice

 

:  m’ont, à ce titre,  véritablement émerveillée.

 

Mais le nouveau visage de Woodstock se dessine également à travers la réhabilitation de ses anciens sites industriels.

 

 

vue sur le Old Biscuit Mill depuis une rue adjacente 

 

Transformés pour accueillir  restaurants, boutiques vintage , showrooms de créateurs et espaces de travail investis par de jeunes entreprises.  

 

A l’instar de la Woodstock Brewery,  du Woodstock Exchange

 

 

ou de l’incontournable Old Biscuit Mill.

 

 

 

Connu pour son Neighbourgoods Market, régalant les gourmets tous les samedis matins, et ses tables gastronomiques d’exception (Test Kitchen et Pot Luck Club, ouvertes par le chef Luc Dale-Roberts ), l’ Old Biscuit Mill permet, en outre, une immersion dans la création artistique sud-africaine.

 

Grâce aux articles d’artisans et designers locaux proposés à la vente.

 

Mention spéciale pour Africasso, la dernière collection de vases et bols en céramique de la marque Imiso Distinctive, à la fois inspirée par les Å“uvres de Picasso et l’Afrique, que j’ai pu découvrir sur place.

 

 

vase Imiso

 

Quartier branché de Cape Town ? Woodstock l’est assurément devenu.

 

PROFITER DES MAGNIFIQUES PLAGES A ET AUTOUR DE CAPE TOWN POUR SE DÉTENDRE ET ASSISTER A DE SPECTACULAIRES COUCHERS DE SOLEIL 

 

plage de Noordhoek

 

 

White sand, Blue Sky, Bright Sun et Vitamin Sea :  what else ?

 

Cape Town peut, en effet, se targuer de posséder quelques unes des plus belles plages du pays, se succédant  le long de ses façades atlantique et indienne, parfaits spots s’il en est où se détendre et contempler de fabuleux sunsets.

 

sunsets sur la plage de Camps Bay

 

 

J’ai, en ce qui me concerne, eu un coup de cÅ“ur pour  : 

 

Glen Beach, plus confidentielle que les 4 criques formant celle de Cliffton ;

 

 

Camps Bay ,

 

vue sur Camps Bay depuis Maiden’s cove 

 

offrant en dehors de son enchanteresse promenade en bord de mer, un décor de carte postale, fait de sable blanc fin, montagnes des 12 Apostles se détachant en arrière plan et eau turquoise, dont il est impossible de se lasser; 

 

et la secrète et protégée Bakoven.

 

 

 

 

Comment résister, par ailleurs, à la beauté des piscines naturelles, beaucoup moins courues, que la Victoria Road dévoile entre Camps Bay et Bakoven ?

 

 

 

S’agissant des plages situées à la périphérie de Cape Town,  j’en ai retenu quatre :

 

Noordhoek Beach

 

 

et Misty Cliffs,

 

 

édens plus sauvages offrant la possibilité, pour ce qui est de la première, d’effectuer des ballades pédestres ou équestres.

 

 

Noordhoek et la possibilité de faire des promenades équestres

 

 Muizenberg Beach, pré-carré des surfeurs de tous âges,

 

 

 

dont les emblématiques cabines de bain colorées confèrent à cette plage un charme irrésistible.

 

 

 

et l’emblématique Boulder’s Beach . 

 

 

 

 

Incroyable observatoire permettant d’admirer, depuis des passerelles en bois sur pilotis, une colonie de manchots du Cap.

 

Espèce en voie d’extinction, ayant, dès le début des années 1980,  élu domicile dans cet environnement naturel désormais protégé. 

 

 

 

 

REJOINDRE LA COLLINE DE SIGNAL HILL, POUR ASSISTER A UN INOUBLIABLE COUCHER DE SOLEIL

 

 

 

 Parmi les nombreux sites capetoniens où voir le soleil tirer sa révérence figure la colline de Signal Hill, nichée entre Lion’s Head et Table Mountain.

 

 

vue sur Signal Hill depuis  Table Mountain

 

Surplombant la ville de Cape Town,  elle offre en effet d’ incomparables vues panoramiques sur Table Bay, l’ile de Robben Island, le port et l’océan atlantique.

 

 

 

Qui, dites moi, pourrait résister à tant de beauté ?

 

 

FAIRE L’ASCENSION DE TABLE MOUNTAIN, POUR JOUIR D’UN INOUBLIABLE POINT DE VUE SUR CAPE TOWN

 

 

 

 

 

Depuis la fin des années 20, le téléphérique à cabine rotative permettant d’accéder, lorsque les conditions météorologiques sont bonnes, au sommet de l’iconique Table Mountain offre aux visiteurs une expérience inouïe.

 

 

 

 

Aperçues dès la rapide montée reliant stations inférieure et supérieure, les vertigineuses perspectives à 360 degrés se révèlent, en effet,  encore plus époustouflantes une fois le venteux plateau, culminant à plus de 1000 mètres d’altitude, atteint.

 

 Si vous doutiez encore de la beauté de Cape Town, nul doute que la contempler d’ici vous fera immédiatement changer d’avis .

 

 

 

 

 

Mais à ce premier bonheur visuel succède un second, se cachant, quant à lui,  aux détours des sentiers de randonnée auxquels le site doit aussi sa renommée.

 

L’occasion de faire plus ample connaissance avec les oiseaux, damans, porc-épic,  fynbos et protéas, dignes représentants d’un fascinant écosystème, pour l’essentiel, endémique.

 

 

daman

 

Table Mountain est donc une escale de choix,  à réserver à l’avance via la billetterie online, dont le succès auprès des locaux et des touristes ne s’est jamais démentie.

 

L’on comprend aisément pourquoi .

 

VISITER LE JARDIN BOTANIQUE NATIONAL DE KIRSTENBOSCH, POUR DÉCOUVRIR TOUTE LA RICHESSE DE LA FLORE SUD-AFRICAINE

 

 

 

 

Créé, au début du 20 eme siècle, sur les pentes de l’iconique Table Mountain, cet immense jardin botanique, classé, en 2004, au patrimoine naturel de Unesco, offre une inoubliable parenthèse bucolique à seulement quelques minutes du centre-ville de Cape Town.

 

 

 

Révélant toute la richesse d’une biodiversité végétale, sud-africaine en particulier et commune à l’Afrique australe en général, ici magnifiquement préservée.

 

 

 

Le jardin des parfums, avec ses feuilles aromatiques et fleurs odorantes,

 

La majestueuse avenue des camphriers,

 

Le sentier du fynbos, atypique végétation  locale,

 

Le jardin des protéacées, où fleurissent les emblématiques proteas,  devenues le symbole de la nation Arc-en-Ciel,

 

 

 

 Outre l’arboretum, concentrant plusieurs espèces d’arbres, y ont indiscutablement été mes coups de cÅ“ur.

 

Mais Kirstenbosch possède egalement trois autres visages.

 

Le premier, prend ainsi la forme du Boomslang.

 

Une sinueuse canopée, longue de 130 mètres, inaugurée en 2013 pour fêter le centenaire du jardin.

 

 

 

Surplombant l’arboretum, elle bénéficie d’incomparables perspectives qui m’ont toutefois semblée moins spectaculaires que celles que j’avais déjà pu observer en empruntant les canopy walk du  Nyungwe National Park (au Rwanda ),  du Kakum National Park (au Ghana) et du Lekki Conservation Center (au Nigeria).

 

Puis, l’ idyllique cadre du jardin botanique se mue en écrin accueillant de nombreuses sculptures.

 

 

buste de Nelson Mandela, John Francis Gardner

 

Surveying Cheetah II, bronze,  Dylan Lewis

 

Certes disséminées sur toute la superficie du site mais essentiellement regroupées, au sud de la porte d’entrée numéro 2, au cÅ“ur du Sculptures Garden.

 

 

 

 

La beauté de ces Å“uvres en pierre, réalisées dans la plus pure tradition, zimbabwéenne,  shona, qu’il est, de surcroît, possible d’acquérir au centre des visiteurs ne souffre pas la discussion.

 

Enfin, et parce que la majesté de Kirstenbosch subjuguerait n’importe quel hédoniste,  n’hésitez pas, à l’instar des capetoniens, à en faire le théâtre de vos pique-niques dominicaux ou à vous y installer pour assister aux incroyables concerts musicaux s’y tenant durant l’été.

 

 

 

 

EMPRUNTER LA CHAPMAN’S PEAK DRIVE, POUR VIVRE UNE MÉMORABLE ECHAPPEE SUR LA COTE ATLANTIQUE DE CAPE TOWN

 

 

 

vue depuis la Chapman’s peak Drive

 

Du port de pêche d’Hout Bay où elle débute au village de Noordhoek où elle se termine, la Chapman’s Peak Drive, lorsqu’elle est ouverte (un statut à vérifier sur le site éponyme), n’est qu’ émerveillements continus.

 

Creusés, partiellement dans la falaise, à partir de 1915, les neuf kilomètres de cette spectaculaire route panoramique à péage, inaugurée en 1922, offrent en effet des points de vue sans égal.

 

 

 

Sur les eaux, couleur azur, de l’océan Atlantique, le littoral escarpé  de cette côte capetonienne, les ravins abrupts, des criques confidentielles, le village d’Hout Bay et la baie de Cape Town.

 

 

le port d’Hout Bay

 

Chacun de ses 114 virages étant l’inéluctable promesse d’une inoubliable vision.

 

Dont on se régale en marquant une halte aux nombreux belvédères et  aires de pique nique qui la jalonnent et que l’on ne quitterait pour rien au monde. 

 

A raison !

  

LE VILLAGE DE PÊCHEURS D’HOUT BAY, POUR UNE PITTORESQUE HALTE

 

 

 Avec sa paisible plage lovée dans la baie, 

 

 

 

son superbe port de pêche ayant pour toile de fond les montagnes,

 

 

 

sa marina aux multiples yachts,

 

 

 

ses bateaux convoyant les visiteurs vers Duikker Island, incontestable pre-carré d’une colonie d’ otaries,

 

 

l’otarie du port de pêche

 

son incontournable marché du samedi

 

et ses atypiques hôtels de luxe, tels l’incroyable , pieds dans l’eau,

 

 

 

Tintswalo Atlantic Lodge (dont j’évoquais le restaurant gastronomique ici)

 

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: impossible de ne pas tomber sous le charme du village d’Hout Bay.

 

Escale parfaite où s’échapper le temps d’une heure, d’une après-midi ou d’une voire plusieurs nuits.

 

 

SLANGKOP LIGHTHOUSE, POUR DECOUVRIR LE SINGULIER PHARE DE  KOMMETJIE 

 

 

 

Sur la cote atlantique, le bourg de Kommetjie se distingue par son atypique phare blanc, le Slangkop. 

 

Impressionnant édifice, seul du pays à être entièrement construit en fonte, qui depuis 1914,veille sur les rivages de la plage située à proximité.

 

 

Un lieu véritablement hors du temps où, face aux vagues et  à la plage de galets, plus rien ne compte si ce n’est l’unique désir de profiter pleinement de l’instant présent.

 

 

 

Privilège se révélant d’autant plus appréciable que vous y serez, en semaine, seuls au monde.

 

Et puis, est il possible de résister à l’appel de cette enchanteresse promenade en bois serpentant à travers sable et végétation ?

 

 

 

Jamais Dame Nature ne m’aura parue aussi séduisante .

 

 

LA RÉSERVE DU CAP DE BONNE ESPÉRANCE, POUR DÉCOUVRIR LE SUD DE LA PÉNINSULE 

 

 

 

 

Au sud de la péninsule du Cap, se détachent deux bouts du monde, ne constituant pas, contrairement à la légende, les points les plus méridionaux du continent africain, aux noms devenus mythiques: 

 

 

 

Le Cap de Bonne Espérance:

 

 

 

A la fois rêve et cauchemar, comme en attestent les épaves des nombreux bateaux qui y firent naufrage,  des plus grands explorateurs au rang desquels Vasco de Gama et Bartolomeu Diaz .

 

Où courants chaud et froid se rejoignent et qu’océans Atlantique et False Bay se mêlent,

 

Où babouins chapardeurs, autruches nullement effrontées, élans du cap, bans de baleines et nuées d’oiseaux règnent en maître sur les routes sinueuses et les plages sauvages

 

 

 

  et où la richesse de la flore enchante les regards.

 

Puis, un peu plus au Sud, Cape Point, l’ultime escale.

 

Battue par des flots s’écrasant notamment sur une plage aussi splendide qu’elle est difficile d’accès, 

 

Cernée de falaises si abruptes que les regarder  donne aussitôt le tournis.

 

Autant d’incroyables panoramas découverts en empruntant le Flying Dutchman.

 

 

 

L’ historique funiculaire, construit au milieu du 19 eme siècle,  permettant aux visiteurs d’accéder à un premier extraordinaire observatoire.

 

 

 

Avant de rejoindre, quelques marches plus haut, le phare bicolore

 

 

depuis lequel toute la majesté des paysages se laisse, à condition de ne pas être sujet aux vertiges, contempler. 

 

  

SE RENDRE A BOSJES CHAPEL, POUR DECOUVRIR UNE MERVEILLE ARCHITECTURALE

 

 

 

 

 Au cÅ“ur de la confidentielle Breede Valley, située à une heure et demie de route de Cape Town,  un chef-d’oeuvre architectural, imaginé par l’agence Coetzee Steyn, se dresse au milieu des vignobles d’une ferme, bicentenaire, récemment transformée en luxueuse guesthouse.

 

Surmontée d’un élégant toit blanc aux lignes courbes, rappelant tout à la fois les demeures Cape Dutch et les montagnes environnantes, l’incroyable Bosjes Chapel, dont la silhouette se dessine sitôt le seuil de la propriété franchi, est  saisissante de beauté.

 

 

 

Une passerelle en béton, aménagée au-dessus d’un bassin d’eau réfléchissant, mène ainsi le visiteur aux portes d’un édifice religieux, entouré de jardins, dont les murs en verre, non content d’apporter à la chapelle une luminosité sans pareille, offrent d’irrésistibles perspectives sur les paysages alentours. 

 

Expression d’une architecture toute en légèreté, de surcroît parfaitement intégrée à son environnement,  Bosjes Chapel  fait dès lors figure d’envoûtant sanctuaire contemporain.

 

Où Art, Sacré, Quiétude et extraordinaires points de vue coexistent avec brio.

 

Une combinaison singulière à laquelle j’ai,  comme tant d’autres visiteurs m’ayant précédée en ces lieux, bien évidemment succombé avec bonheur.

 

Au point de m’imaginer y renouveler mes vÅ“ux de mariage … time will tell.

  

 

EXPLORER LA FERME DE BABYLONSTOREN, POUR DECOUVRIR UNE SINGULIERE ADRESSE  SITUEE DANS LA RÉGION DES VIGNOBLES

 

 

 

 

Entre vallées et montagnes, le Cape Winelands, territoire jouissant d’un climat méditerranéen propice à la culture de la vigne, constitue, à trois quart d’heure de route de Cape Town,  une autre incontournable halte.

 

 

dans les environs de Constentia

 

Où il est plus que recommandé, au cÅ“ur des villages de Constantia, Paarl, Stellenbosch et Franschoek ( nombre de ses domaines ont notamment été baptisés du nom des régions de France dont étaient originaires leurs premiers propriétaires, des Huguenots ayant fui la France, au 17 ème siècle,  à la suite de la révocation de l’Edit de Nantes) ,  de goûter à la production vinicole,

 

faire d’exquis repas et pourquoi pas  séjourner au sein des fermes bâties dans le style Cap Dutch.

 

Non loin de Franschoek, celle de Babylonstoren, dont j’évoquais le restaurant gastronomique, Babel, dans un précédent billet  dédié à la scène culinaire capetonienne, reste, à ce titre, une adresse de choix.

 

 

 

 

Édifiée, dès 1692, dans un cadre paradisiaque,  cette incroyable propriété peut dorénavant aussi s’enorgueillir de posséder :

 

Trois restaurants, un farm-hôtel ayant récemment ouvert ses portes, un spa, une riche à cave vins proposant des dégustations  ainsi que  vignobles, poulaillers outre une multitude de jardins.

 

 

 

 

Dont la magnificence n’a d’égal que la qualité des fruits, légumes, épices et miel,  quotidiennement utilisés dans les cuisines de l’établissement, qui y sont produits.

 

Babylonstoren ou l’art de  profiter d’un lieu magique, chargé d’Histoire et promouvant l’écologie.

 

Assurément l’une de mes plus belles visites durant ce voyage.

 

 

VISITER UN TOWNSHIP AVEC UN GUIDE LOCAL,  POUR DECOUVRIR UNE AUTRE FACETTE DE CAPE TOWN

 

maisons dans le township de Langa

 

 Avec Khayelitsha et Gugulethu, Langa, mot signifiant soleil en ethnie xhosa (celle à laquelle appartenait Nelson Mandela et qui, par ailleurs, est la plus représentée ici)  constitue l’un des trois townships installés à la périphérie de Cape Town.

 

 

 

 C’est celui que j’ai décidé de visiter avec un guide local,  mieux à même de faire découvrir, en toute sécurité, les multiples facettes de l’endroit.

 

Les townships étant des zones où les populations noires furent contraintes, dès le vote, en 1923, du Urban Areas Act (soit bien avant l’instauration en 1948 du régime de l’Apartheid), de résider en obéissant toutefois à des règles strictes :

 

Impossibilité d’y vivre en famille, les hostels, misérables baraquements, ne devant accueillir que des hommes ;  

 

 

obligation de porter sur soi un pass ( sorte de passeport tenant tout à la fois lieu de pièce d’identité, de permis de travail ainsi que de permis de circulation limité à une zone géographique précise) à défaut de quoi l’on était emprisonné ;

 

contrôle permanent des forces de police à l’unique porte d’entrée et à la seule sortie du bidonville (s’agissant de Langa),

 

interdiction de brasser la bière traditionnelle, absence du minimum s’agissant des commodités quotidiennes ( pas d’accès à l’eau potable ni à l’électricité durant des décennies).

 

 Autant de discriminations et d’injustices qui transformèrent, en conséquence, le gigantesque township de Langa en une zone de rébellion.

 

Contre l’usage du pass en particulier et  contre le régime de l’Apartheid de façon plus générale.

 

 

mémorial de Langa en hommage à ceux qui furent massacrés par la police durant l’Apartheid 

 

 

 Héritages du système ségrégationniste qui règna sur le pays durant plus de 40 ans, les townships demeurent encore des enclaves défavorisées,

 

Gangrénées par les trafics en tout genre, la guerre des gangs, la misère, un taux de chômage élevé, des habitats misérables ( avec des shacks, baraques en tôles, et hostels dont les chambres sont désormais occupées par des familles) et un taux de scolarisation plus faible qu’ailleurs.

 

à l’intérieur d’un ancien hostel 

 

Mais force est pourtant de constater qu’un vent de renouveau y souffle depuis quelques années.

 

En attestent, notamment, la construction, attendue depuis très longtemps, de plus confortables logements sociaux ,  l’émergence d’une « bourgeoisie » locale qui a choisi de ne pas quitter le township et d’y investir ,

 

secteur bourgeois de Langa

 

l’ouverture d’un centre culturel et artistique et la mise en place de tours, conduits par des guides locaux, permettant d’aller à la rencontre de personnages clés du quartier avec lesquels l’on échange avec émotion.

 

A l’instar de « Morgan Freeman », surnommé ainsi pour sa ressemblance frappante avec l’acteur américain éponyme.

 

 

 

Un homme d’une rare résilience qui, après avoir courageusement traversé l’ère Apartheid et fait face à beaucoup de difficultés personnelles,   a choisi de réaliser deux de ses rêves : construire, de façon très ingénieuse, sa propre maison à partir d’objets recyclés et ouvrir une école permettant aux jeunes de Langa d’apprendre à créer.

 

De Langa,  je garde aussi en mémoire : le souvenir de ces femmes croisées aux détours des rues qui, en ce dimanche de la fête des Mères

en terres anglophones (elle est célébrée plus tard en France),  me serrèrent dans leurs bras,

 

 Des hommes assis dans les shebeens (bars autrefois illégaux),

 

 Des étals de vendeurs de têtes de mouton, met local très prisé, et de viandes grillées sur un braai,

 

 Des souvenirs réalisés à partir de capsules de bouteilles,

 

De l’élégance des familles se rendant à l’office dominical dans l’une ou l’autre des églises installées dans le Township,

 

 Du linge séchant aux cordes suspendues dans les cours,

 

Des rires d’enfants jouant aux portes de leurs maisons,

 

Des notes de kwaito résonnant à certains endroits,

 

De l’Unqombothi , bière artisanale, en cours de brassage ,

 

 

Et de la gentillesse de toutes celles et ceux avec qui j’ai eu l’occasion de discuter sur place.

 

 

VISITER ROBBEN ISLAND, POUR MARCHER SUR LES TRACES DE NELSON MANDELA

 

 

 

 

Au large de Cape Town se dessine la petite île de Robben Island, inscrite au patrimoine culturel de l’Unesco, que l’on rejoint en ferry depuis le Nelson Mandela Getaway waterfront, abritant par ailleurs une très belle exposition dédiée à la lutte anti-Apartheid.

 

 

 

 

Après avoir tour à tour notamment servi de poste militaire, de prison,  une première fois, lors de l’occupation hollandaise au 17 eme siècle, de léproserie, d’hôpital psychiatrique puis de prison de haute sécurité où étaient, sous l’Apartheid, enfermés les détenus politiques jugés dangereux, ce lieu mémoriel témoigne, depuis sa transformation en musée, en 1997, des turpitudes de l’Histoire sud -africaine.

 

Car c’est ici que Nelson Mandela, dirigeant de l’ANC, prix Nobel de la paix et surtout premier président noir du pays, démocratiquement élu, fut emprisonné durant les 18 premières années (sur les 27 qu’il passa reclus) ayant  suivi sa condamnation à la prison à perpétuité prononcée, en 1964, à l’issue du procès de Rivonia.

 

Organisée au millimètre près, la visite guidée de Robben Island s’effectue ainsi en deux étapes.

 

La première débute par un tour de l’île en bus.

 

 Permettant non seulement de découvrir ses bateaux échoués, son phare, sa faune ( notamment des antilopes), son église, son cimetière, ses vues sur Cape Town et le kramat de Tuan Guru,

 

 

mais également de toucher déjà du doigt, devant la maison où Robert Sobukwe (fondateur du parti panafricaniste) fut confiné à l’isolement durant les années 1950

 

 

et la carrière de calcaire

 

 

où Nelson Mandela et ses malheureux compagnons d’infortune travaillèrent dans d’inhumaines conditions,  la répression menée par le régime d’Apartheid à l’encontre de tous ceux (y compris les namibiens dont le territoire faisait alors partie de l’Afrique du Sud) qui luttèrent pour l’avènement d’une Afrique du Sud démocratique, multiraciale et égalitaire.

 

C’est ensuite avec un ancien détenu politique de Robben Island (dans mon cas ce fut Jamam Mbatyoti, un adolescent de Port Elizabeth emprisonné de 1977 à 1981 pour avoir manifesté) que l’on pénètre dans l’enceinte de la prison à proprement dite.

 

 

 

Pour un partage d’expérience outre des découvertes qui furent, pour moi, très poignants.

 

 Le quotidien, fait de brimades, violences, discriminations et humiliations constantes, de ses coloured hommes et adolescents (Robben Island n’ayant  accueilli aucune prisonnière ni aucun détenu mâle caucasien durant l’Apartheid),  injustement privés de leur liberté pour avoir lutté contre l’oppression, se dévoilant crument dans la prison de Haute sécurité.

 

 

Classés par catégories,  les prisonniers dormaient , et ce jusqu’à l’installation en 1979 de lits superposés, sur des paillasses posées à même le sol dans de grandes cellules surpeuplées dépourvues de confort,

 

 

oeuvre réalisée par un détenu dans cette cellule

 

les vêtements qui leur étaient donnés ainsi que leurs maigres repas différaient, en quantité  et en qualité, selon la « race » à laquelle ils appartenaient ;

 

 

 

la censure du courrier, envoyé ou reçu, était permanente;

 

 

L’emploi du temps, rythmé par les très nombreuses heures de travail forcé et les quelques-unes laissées aux détenus pour pratiquer le football ou le rugby, millimétré à l’extrême.

 

Ces conditions d’existence étaient encore plus rudes pour les grands leaders de l’ANC dont Jacob Zuma, Walter Sisulu, Govan Mbeki et bien évidemment Nelson Mandela faisaient partie.

 

Des prisonniers politiques placés à l’isolement (et donc ne pouvant pas entrer en contact avec les autres détenus), au sein de la section B de la Maximum Security Prison,

 

 

dans de minuscules cellules aménagées le long d’un couloir.

 

 

 

Une véritable prison dans la prison.

 

Où les seules lueurs d’espoir tenaient aux rares visites de leurs proches,

 

aux instants passés à faire de l’exercice physique dans la cour intérieure de la section B

 

 

où Madiba (surnom de Nelson Mandela) s’était d’ailleurs créé un jardin dans lequel il réussit à cacher des feuilles de son autobiographie, A Long Way to Freedom, qu’un autre détenu, libéré avant lui, parvint à faire sortir de Robben Island

 

 

jardin de Mandela 

 

Et aux moments durant lesquels, par leurs discussions politiques, leurs actions pour tenter d’améliorer leurs conditions de vie, leur volonté de poursuivre leur instruction, les prisonniers s’ingéniaient à garder leur esprit vivace.

 

 Autant de formes de résistance, aussi petites furent telles, conjuguées au désir de pardonner à leurs bourreaux, leur ayant permis de survivre à cet enfer carcéral.

 

Extrêmement petite, dépouillée et sinistre, la cellule 466/64 qu’occupa Nelson Mandela constitue l’ultime point d’orgue de cette échappée mémorielle.

 

 

 

Malheureusement celle-ci est désormais fermée au public depuis qu’un touriste indélicat, pour ne pas dire pire, a subtilisé les couverts qui s’y trouvaient.

 

Mais nonobstant cette petite déception, Robben Island a constitué pour moi un très grand moment d’émotion.

 

 Comment ne pas prendre ici toute la mesure des souffrances endurées et luttes menées par quelques hommes afin que leurs idéaux de justice et liberté puissent, un jour,  triompher ?

 

Et même si, plus de vingt ans après l’abolition de l’Apartheid, de nombreuses difficultés demeurent, je préfère me focaliser sur les notables avancées et croire en un avenir qui finira par être meilleur pour tous.

 

 Robben Island, une escale incontournable …. mais qui ne s’improvise pas à la dernière minute car les tickets de visite sont pris d’assaut et les conditions météorologiques conditionnent les départs quotidiens des bateaux ( moins nombreux en hiver) .

 

Acheter ses billets en ligne et prévoir le voyage dès le début de votre séjour revient donc à mettre toutes les chances de son côté pour pouvoir s’y rendre même en cas d’annulations inopinées.

 

……..

 

Si l’exploration du Zeitz MOCAA et la visite de Robben Island constituaient, à l’origine,  les deux seules raisons pour lesquelles je souhaitais me rendre à Cape Town, la cité sud-africaine a su, une fois sur place, battre en brèche tous les préjugés que je nourrissais à son égard. 

 

Car loin d’être la ville superficielle que je m’étais imaginée, j’y ai découvert pléthore de trésors…

 

 

 

 

 

 

 

 

AUTEUR - Le Pigeon Voyageur

Et si le cœur vous en dit, vous pouvez également partager avec moi vos impressions, émotions et pourquoi pas interrogations après lecture de cet article et découverte de ces photos (toutes prises par mes soins). Alors à vos plumes !

2 Commentaires
  • Nathalie jolitropisme | Mar 29, 2019 at 14 h 31 min

    Super article, j’ai déjà voyagé en le lisant. Je prends note de plusieurs adresses. Merci !

    • Le Pigeon Voyageur | Mar 29, 2019 at 15 h 17 min

      Merci beaucoup Nathalie , ravie que tu y aies trouvé ton bonheur . Ne manque pas de jeter un œil au billet consacré à Cape Town gastronomique , une facette de la ville qui te plaira assurément 😉

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