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STROKAR INSIDE, QUAND LE STREET ART INVESTIT A BRUXELLES UN SUPERMARCHÉ DÉSAFFECTE

  |   ART & CULTURE, BELGIQUE, Bruxelles, EUROPE, TOUS   |   2 Comments

 

Fenx

 

 

En investissant des lieux aussi inattendus qu’une atypique  école d’informatique, une ancienne  friche industrielle, un hôtel de luxe, un centre commercial et même un musée, le street art, mouvement d’art contemporain né, au début des années 70, dans les rues new-yorkaises et progressivement parvenu à s’ imposer au cÅ“ur de nos cités, témoigne, si besoin encore était, de son incontestable singularité. 

 

C’est donc à l’aune de ce constat qu’il faut apprécier la récente mue dont l’immense Delhaize Molière, emblématique supermarché bruxellois en attente de démolition après avoir fermé ses portes, en septembre 2017,  rue Chaussée de Waterloo, a  été l’objet. 

 

 

 

Sous la houlette d’Alexandra Lambert et Fred Atax, véritables férus d’art urbain, près d’une centaine de street artistes, qu’ils soient locaux, internationaux, renommés ou anonymes, se sont, en effet, employés à métamorphoser les 5000 m2 constituant cet espace désaffecté, mis à disposition par le promoteur immobilier Besix Red, en une enclave polyvalente (à la fois centre d’art, lieu de performances et bar ).

 

Où fresques, dessins, collages, pochoirs, installations, citations et graffitis, amenés à être régulièrement renouvelés au vu de l’éphémérité propre au street art, se révèlent à présent avec brio.

 

Volvo, Iretge

 

 

 

Joachim Romain (Belgique)

 

 

 

 

Portes, pièces, ascenseur, murs, piliers, escaliers, rampe et parking devenant non seulement, et ce jusqu’au 31 décembre 2019 ( date à laquelle le lieu a, après douze mois de prolongations , finalement définitivement fermé ses portes) les supports d’expression d’une créativité artistique aux contours pluriels

 

Jean-Luc Moerman

 

 

mais accueillant, par ailleurs, des expositions temporaires .

 

A l’instar de « Banksy Unauthorized », dédiée à l’artiste éponyme sans toutefois avoir  été autorisée par lui.

 

Montée autour d’œuvres originales issues, pour l’essentiel, de la collection Steve Lazarides  (ancien agent de Banksy à qui l’on doit l’exposition The Art of Banksy s’étant déroulée, début 2017, à Anvers), celle-ci a, au vu d’un contentieux judiciaire actuellement en cours, finalement  été annulée. 

 

Banksy

 

 

Ou encore de « Madame / Ad Ec » mettant à l’honneur,  depuis le 7 décembre 2018, le travail de Moustache et

 

 

d’ Ad Ec.

 

 

 

Autant d’œuvres, réalisées par des artistes venant d’Ici (continent européen) et d’Ailleurs (Tunisie, Etats-Unis et Brésil notamment),

 

Dourone (Espagne)

 

squelette, Klaas Van des Linden (Belgique)

 

HMI CNN, Fouad Hachmi et Djamel Oulkadi (Belgique)

 

 

Marko 93 (France)

 

Astro (France)

 

Levalet (France)

 

Levalet (France)

 

qui tout en attestant de la diversité de styles existant au sein du  street art :

 

– rappellent l’histoire de ce lieu où les habitants venaient, au début du 20 eme siècle, faire du patin à roulettes  

 

 

les patineuses de Fred Calmets (France) renvoient au début du 20 eme siècle où le 569 Chaussée de Waterloo abritait une patinoire à roulettes

 

–  révèlent, en creux, l’engagement de leurs auteurs, entre autre, pour :

 

. le féminisme,

 

 

Lady Jday

 

 

. la représentation de personnes d’ordinaire peu visibles dans l’Art du fait de leurs maladies (vitiligo, albinisme) ou de leurs cultures (en l’occurrence africaines)

 

Alexandre Keto (Bresil)

 

. une plus grande reconnaissance du travail fourni par les agents d’entretien opérant quotidiennement dans nos rues mais semblant pourtant invisibles aux yeux de tous

 

Jaune

 

et, enfin, pour une  vulgarisation accrue  des chefs d’oeuvre d’Art classique auprès du public grâce à leur reproduction par le biais du  street art.

 

 

portrait fait à la bombe reproduisant celui du peintre flamand Van Eyck,Andrea Ravo Mattoni (Italie).

 

Cette finalité, dont l’artiste italien Andrea Ravo Mattoni demeure un indubitable héraut, n’est pas sans rappeler l’objectif poursuivi par les initiateurs de Strokar Inside.

 

Eux qui souhaitent, en effet, battre en brèche les préjugés véhiculés à l’encontre du street art et dévoiler, à contrario, sa richesse.

 

Bruxelles, haut lieu européen en devenir de l’art urbain ? L’existence de Strokar Inside , ayant malheureusement définitivement fermé ses portes le 31 décembre 2019, y a assurément contribué  .

 

Une très belle escale, faite début décembre 2018,  que je ne suis pas prête d’oublier .

 

 

 

 

AUTEUR - Le Pigeon Voyageur

Et si le cœur vous en dit, vous pouvez également partager avec moi vos impressions, émotions et pourquoi pas interrogations après lecture de cet article et découverte de ces photos (toutes prises par mes soins). Alors à vos plumes !

2 Commentaires
  • argone | Déc 13, 2018 at 15 h 41 min

    woaw c’est magnifique, j’adore quand des lieux comme ça sont investis … ce sont uniquement des oeuvres provisoires qui seront détruites ensuite ?

    • Le Pigeon Voyageur | Déc 13, 2018 at 15 h 51 min

      Oui moi aussi ! J’adore cette idée de retrouver du street art dans des lieux inattendus . Les œuvres et le lieu sont en effet provisoires. La fermeture de Strokar Inside était initialement prévue pour le 31 décembre mais le bail a , récemment, été prolongé jusqu’au 30 avril 2019. Un projet immobilier, avec habitations, devrait normalement remplacer ce supermarché qui avant d’etre une enseigne commerciale fut un lieu où les bruxellois venaient faire du patin à roulette ( au début du 20 eme siècle) puis un garage automobile. L’adresse aura donc connu plusieurs vies 😉

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