CLEVELAND OU LA RENAISSANCE D’UNE VILLE DU MIDWEST AMÉRICAIN AUX MULTIPLES FACETTES
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Jardin botanique, Cleveland
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Pour être tout à fait honnête, jusqu’au printemps 2019, l’ancienne cité industrielle de Cleveland, située dans l’Etat de l’Ohio, ne figurait pas sur ma Travel List américaine.
Tant je nourrissais alors de nombreux préjugés à son égard.
Aprioris dont le caractère inconsidéré allait, quelques mois plus tard, fort heureusement finir par m’apparaître.
Le hasard faisant, en effet, bien les choses, le roadtrip estival qui devait me mener de l’état voisin du Michigan à  New-York imposait une halte.
Il fut donc décidé, aux termes d’arbitrages menés avec mon conjoint, que Cleveland serait la ville-escale idéale.
A raison.
Car cette enclave du Midwest, à l’identité désormais indubitablement marquée par ses bouillonnantes scènes culturelle et gastronomique, m’a réservée de très belles surprises.
Cleveland en 4 jours, voici sans plus tarder mon itinéraire de visites pour mieux l’appréhender.
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 ADMIRER SPOTS DE STREET ART & Å’UVRES DE PUBLIC ARTÂ
Kings and Queens of Lakeview Terrace,
Oeuvre d’Ananda Nahu, aidée par Gary Williams, Robin Robinson, Derrick Quarles et Adam Zimmerman, artistes locaux
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 A l’instar de nombreuses autres villes américaines, Cleveland n’échappe pas à la règle et voit son espace public aussi bien investi par des Å“uvres réalisées par des street artistes, locaux, nationaux ou internationaux, que par d’autres estampillées Public Art.
Impossible de débuter cette exploration urbaine sans faire une halte devant l’iconique Greetings from Cleveland,
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lequel s’inscrit dans un projet, dont j’avais l’an dernier déjà eu un aperçu à Chicago, mené à travers le pays par le new-yorkais Victor Ving .
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Chacune des lettres composant le nom de la ville objet de la carte postale murale se mue donc en une représentation de plusieurs de ses images d’Epinal.
La silhouette du West Side Market outre le C, symbole des Indians, l’équipe de Baseball de Cleveland, en constituant ici de parfaites illustrations.
Puis, allez admirer Love Does.
Å’uvre plus engagée d’Erin Guido et Joe Lanzilotta qui, créée dans le cadre de la campagne #KindComments dont Instagram fut l’instigateur, en 2017, en prévision du Mois de la Fierté, incite à une expression moins haineuse sur les réseaux sociaux.Â
Quelques mètres plus loin, un gigantesque portrait, peint par Glen Infante, fait figure de double hommage.
Au chanteur Prince d’une part et au doughnut, l’une des pâtisseries phare de Cleveland, de l’autre.
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Mais avant de quitter les lieux, n’oubliez pas de contempler la fresque, la plus longue à ce jour jamais réalisée dans tout l’état de l’Ohio, que l’on doit au talent d’Anandu Nahu, aidée dans cette entreprise par plusieurs artistes locaux (Gary Williams, Robin Robinson, Derrick Quarles,Adam Zimmerman).
Située sur Washington Avenue, elle révèle les saisissants portraits d’enfants rencontrés par l’artiste brésilienne durant sa résidence, en 2016, au Cleveland Public Theatre.
Une institution qui, sous la houlette de la Cleveland Foundation, met en place des programmes spécifiques, entre autre artistiques, à destination des jeunes habitant les logements sociaux du Lakeview Terrace Appartments.
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In fine, Dream Big, fresque de Lisa Quine visible dans le quartier périphérique de Gordon Square, mérite aussi, en ce qu’elle invite à rêver grand, le détour.
Ou comment participer par le biais de cette injonction au développement personnel de ses concitoyens.
Dream Big
Mais arpenter les rues de Cleveland est aussi synonyme d’une autre certitude : celle d’y voir de magnifiques sculptures.
Telles :
. Free Stamp
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 Conçu par les pop artistes Claes Oldenburg et Coosje Van Bruggen, ce monumental cachet rouge, fait d’aluminium et d’acier, affleure au cÅ“ur du Willard Park.
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. Le Penseur
Emblématique sculpture d’Auguste Rodin dont un exemplaire trône avec majesté sur le parvis du Cleveland Museum of ArtÂ
. Judy’s Hand Pavilion
Étonnante sculpture, réalisée par Tony Tasset à partir de la main de son épouse, jouxtant le Musée d’Art Contemporain ( fermé, pour cause de préparation des nouvelles expositions, lors de mon passage cet été).
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et, bien évidemment, l’époustouflant Chandelier en cristal du PlayHouse Square.
Installé au cÅ“ur de l’éponyme quartier des Théâtres, à l’intersection d’Euclid Avenue et de la East 14 th Street, il brille, à la nuit tombée, de mille feux.
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EXPLORER LE CLEVELAND MUSEUM OF ART
Lampe, Tiffany Studios
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Si vous ne deviez explorer qu’un musée d’Art à Cleveland ce serait, sans l’ombre d’un doute, l’exceptionnel Cleveland Museum of Art qui, avec le Met New-Yorkais, l’Art Institute de Chicago et le Detroit Institute of Art, fait désormais partie de mes enclaves culturelles américaines coup de cÅ“ur.
Outre l’incontestable magnificence des lieux,
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ce séculaire musée peut, en outre, s’enorgueillir d’héberger de riches collections.
Autant d’odes à l’Art américain mais également à celui venu de tous les autres continents.
Alex Katz
Henri Matisse
Claude Monet
William Merritt Chase
El Greco
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Alexander Calder
Johann Michael Duchert
Jacob Lawrence
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Entre Peintures Européennes ; Tapisseries; Antiquités Grecques, Romaines et Orientales; Art Byzantin ; Art Asiatiques; Arts Américains, Armures; Å’uvres Contemporaines; Sculptures;Â
Emma Amos
Vincent Van Gogh
George Luks
Georges Rouault
Andy Wahrol
Pablo Picasso
Salvador Dali
Emil Nolde
Auguste Rodin
mosaïque, nord de la Syrie
Everhard Rensig ou Gerhard Remisch, Cologne
tête celtique, nord de l’Angleterre
Mirhab, Ispahan, Iran
brûleur d’encens , Iran
Arts Africains;Â
masque, Tsekedi, République Démocratique du Congo
Sauveteur 3, Pascale Marthine Toyou
Totem, Hervé Youmbi
éclectiques expositions temporaires et inédites installations multisensorielles, dont Ama, The Gathering Place (oeuvre d’Emeka Ogboh qui, dans l’atrium, plongeait cet été le visiteur dans la culture nigériane igbo grâce à la diffusion d’une musique traditionnelle, l’arbre-sculpture iroko et les bancs recouverts de tissus tissés akwete) constituait un exemple probant : impossible de ne pas trouver son bonheur en ses murs.Â
l’atrium et l’installation Ama, The Gathering Place
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Et s’il vous fallait une raison supplémentaire pour franchir le seuil du Cleveland Museum of Art, sachez que ses collections permanentes se visitent gratuitement.
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S’OCTROYER UNE IMMERSION MUSICALE AU ROCK & ROLL HALL OF FAME
Dessinés par le starchitecte, récemment disparu, Ieoh Ming Pei, les sept étages du Rock & Roll Hall of Fame offrent une incroyable immersion au cÅ“ur de ce genre musical dont le nom procéderait d’une expression forgée, au début des années 50, par Alan Freed, dj local.
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 Archives , films, instruments de musique, effets personnels, partitions, parutions presse et correspondances privéesÂ
Jimi Hendrix
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partition de Billie Holiday
, réunis au sein d’aussi riches qu’instructives collections permanentes et expositions temporaires, permettent donc de se pencher sur les racines, puisées dans le Blues, le Gospel, le Rnb, la Country, la Folk Music, du Rock & Roll.
programme d’enterrement de Ray Charles
Avant de découvrir un panthéon musical ainsi qu’un Hall of Fame où ses plus grandes légendes, telles The Beatles, Jimi Hendrix, Guns N’Roses, The Supremes, Bruce Sprinsteen, Elton John, Michael Jackson, The Rolling Stone, Blondie, James Brown, David Bowie, U2 , sont honorées
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David Bowie
puis de mesurer l’influence de cette musique sur les productions d’artistes contemporains au rang desquels figurent Lady Gaga, Jay-Z ou Beyoncé, pour ne citer qu’eux.
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SE RENDRE AU JAMES GARFIELD MEMORIAL
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C’est dans un superbe mausolée, à présent classé monument historique, construit par l’architecte George Keller au sein du vaste Lake View Cemetery de Cleveland que repose la dépouille de James Garfield.
Vingtième président des Etats-Unis assassiné, six mois à peine après sa prise de fonction, en 1881.
Si les travaux en cours cet été ne laissait que partiellement deviner la beauté des bas-reliefs gravés sur son imposante façade, l’intérieur révèle quant à lui d’éblouissants vitraux et mosaïques, évoquant la vie du disparu ou représentant, au coté de l’Ohio, les 13 états fondateurs du pays
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outre un dôme central en dessous duquel a été installée la sculpture de James Garfield réalisée, en marbre de Carrare, par Alexander Boyle.
Un escalier mène ensuite à la crypte où sont exposés les cercueils de l’ancien président et de son épouse ainsi que les urnes contenant les cendres de leur fille et de leur gendre.
VISITER LE JARDIN BOTANIQUE
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Véritable oasis, niché au cœur de la ville, le vaste jardin botanique de Cleveland offre une escale résolument bucolique.
Débutant avec les multiples jardins, plantés de fleurs et végétaux issus de diverses contrées,
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et s’achevant dans les serres aménagées à l’intérieur.
L’une d’elles, consacrée au Costa Rica, m’a, par ses magnifiques flore tropicale, cascade et papillons colorés, immédiatement séduite.
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GOÛTER AUX JOIES DE LA PLAGE
jetée d’Euclid Beach
S’étirant sur les berges du majestueux lac Erié, les plages d’Edgewater et d’Euclid constituent un espace propice à la détente et au farniente, en plus d’être de parfaits spots depuis lesquels assister au coucher du soleil.
Pré-carré des pêcheurs, nageurs, surfeurs, volleyeurs et amateurs de parapente, la première est également prisée des familles qui s’y installent pour pique-niquer.
Moins bondée qu’Edgewater, la seconde propose une expérience plus sereine.
L’agitation liée aux manèges de l’ancien parc d’attractions d’Euclid Beach, aujourd’hui fermé, ayant été remplacée par des moments de quiétude, vécus en couple ou en famille, à savourer en investissant de petites criques isolées
ou en s’attardant, davantage, sur la photogénique jetée.
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Observatoire de choix, s’il en est, où la beauté de Cleveland partiellement se révèle.
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DÉCOUVRIR LES PLUS BEAUX POINTS DE VUE DE CLEVELAND GRACE AUX CLEVELAND SIGNS
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Cleveland Sign, Tremont
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L’office du tourisme de Cleveland n’aurait pas pu imaginer meilleure campagne que celle des Cleveland Signs pour permettre aux visiteurs de découvrir certains des plus beaux points de vue dont jouit la ville.
De l’aéroport international aux plages en passant par le cÅ“ur de la cité, 6 inscriptions ont ainsi été installées pour le plus grand bonheur des photographes et des usagers d’Instagram.
Pour leurs incroyables perspectives, ceux de Trémont,
en surplomb d’Edgwater BeachÂ
et sur la North Coast Harbor
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ont d’emblée constitué mes escales préférées.
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EFFECTUER UNE PROMENADE ARCHITECTURALE
Arcade
A Cleveland, gratte-ciels, maisons victoriennes, bâtiments érigés à la fin du 19 eme siècle, édifices religieux, entrepôts industriels désormais réhabilitésÂ
Tower City
vue sur le Rock & Roll Hall of Fame et la skyline de Cleveland depuis la marina de la North Coast Harbor
et bien d’autres lieux sont l’expression d’une architecture, aux multiples inspirations, se laissant appréhender au gré des flâneries entreprises.
Lesquelles devront impérativement vous mener jusqu’aux sites suivants :
. Heinen’s Fine Foods, DowntownÂ
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Tout l’attrait de l’endroit tient au fait que cette antenne de la chaîne, familiale, d’épicerie-traiteur Heinen ait investi une ancienne banque bénéficiant d’un cadre fabuleux.
En témoignent : le fascinant dôme central recouvert de vitraux, les magnifiques fresques ornant les murs et la présence de balcons.
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. The Arcade
Atrium, The Arcade
Première galerie marchande couverte inaugurée, à la fin du 19 eme siècle, aux Etats-Unis, The Arcade, indéniable chef-d’oeuvre de briques, verre et métal, n’a rien perdu ni de sa superbe ni de sa vocation commerciale.
Puisqu’en dehors de ses traditionnels restaurants, galeries d’art et boutiques,
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The Arcade abrite désormais le pittoresque Hyatt Regency Cleveland, seul établissement hôtelier à avoir pris ses quartiers au sein d’un site historique.
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 .Severance Hall
A équidistance entre le Cleveland Museum of Art et le Museum of Contemporary Art se dresse la silhouette géorgienne de Severance Hall.
 Salle de concert-joyau édifiée, au début des années 30, pour servir d’écrin au désormais acclamé Orchestre Philharmonique de Cleveland.
Toutefois, seules l’assistance à un récital ou l’inscription à l’une des visites guidées organisées selon un planning consultable en ligne vous offre le privilège de découvrir toute la beauté du site.
A défaut, comme cela fut malheureusement mon cas au mois d’août ( les vacances scolaires ayant entraîné la suspension des visites et la rentrée 2019/2020 de l’orchestre n’étant pas encore effective) , vous ne pourrez qu’accéder qu’au guichet.
Ce qui, en d’autres termes, revient à ne rien voir.
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. les Å“uvres de plusieurs Starchitectes
Avec ses signatures formes ondulées, rappelant le magnifique musée Guggenheim de Bilbao, difficile de ne pas attribuer la paternité du Peter B Lewis Building, bâtiment universitaire, à l’architecte Frank Gehry (concepteur, entre autre, de la Maison Dansante de Prague ou de la Fondation Vuitton parisienne)
Le cabinet Farshid Moussavi signe quant à lui, pour sa première réalisation sur le sol américain, l’atypique architecture du Museum of Contemporary Art.
Les réfléchissantes façades en acier inoxydables choisies conférant à l’ensemble une vision assurément futuriste.
Impossible enfin de ne pas mentionner ici le Rock & Roll Hall of Fame dont les pyramides de verre, imaginées par Ieoh Ming Pei,Â
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renvoient à celle du Musée du Louvre parisien à laquelle il donna également naissance.
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. Playhouse Square
Mythique arrondissement clevelandais, Playhouse Square fait, après celui de Broadway à New-York, figure de second plus grand quartier des théâtres du pays.
En début de soirée, les enseignes lumineuses de ses splendides et presque centenaires Allen, State, Ohio, Hanna et Connor Palace Theater, tous objet de récentes restaurations, donnent à Euclid Avenue des airs de fête tandis que les amateurs, endimanchés, s’y pressent pour assister à des représentations.Â
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. Le Kimpton Schofield Hotel
Le très central hôtel Kimpton Schofield est l’exemple même du nouveau destin embrassé par des édifices historiques clevelandais ayant été reconvertis.
Construit en 1902, le bâtiment, aisément reconnaissable à sa façade en briques rouges,
s’est dorénavant métamorphosé en un design boutique-hotel.
Se distinguant par une généreuse table, le Parker’s Downtown, célébrant le terroir culinaire local par le biais d’une cuisine américaine de saison interprétée avec modernité, des chambres cosy ainsi qu’une fière mise en exergue de l’héritage de Cleveland.
ASSISTER A UNE PROJECTION AU CEDAR LEE THEATER
Inauguré, en 1925, dans le quartier de Cleveland Heights, l’historique Cedar Lee Theatre, où se déroulait, autrefois, le Cleveland International Film Festival, est l’adresse de choix pour qui souhaite (re)voir films cultes, film d’auteur et documentaires d’exception, nés de l’esprit de réalisateurs étrangers ou américains.
Cet été, j’ai ainsi pu assister en ses murs à la projection de The Pieces I am.
Magnifique documentaire-conversation, de Timothy Greenfield-Sanders, où Toni Morrisson, engagée écrivaine noire américaine, disparue en août 2019, se raconte face caméra.
Avec humour, détermination et conviction.
Durant deux heures, la solaire prix Nobel de Littérature 1993 passe sa vie au crible, évoque son parcours atypique, ne cache pas les challenges personnels et professionnels surmontés, parle des engagements qui lui sont chers et s’attarde sur sa volonté d’utiliser les thèmes de ses ouvrages pour porter un autre regard, raconter différemment et surtout faire connaitre la culture et l’histoire afro-américaine, parties intégrantes de la réalité américaine.
Une histoire qui ne saurait, en effet, être appréhendée sans évoquer esclavage, racisme, discriminations raciales, violences et traumatismes, soit autant de maux, visibles ou invisibles, directs ou indirects, auxquels cette communauté reste encore aujourd’hui confrontée.Â
Mais une histoire dont le récit ne saurait, non plus, être complet sans dépeindre les joies, nommer les peurs et évoquer les aspirations de ces hommes et femmes dont Toni Morrisson est, au fil des ans, devenue la voix.
Grâce à ses mots, aux images d’archives, aux documents de presse, aux Å“uvres d’art entrant en résonance avec les sujets abordés dans ses livres et aux témoignages de plusieurs intervenants ( Oprah Winfrey, Angela Davis ou Robert Gottlieb ), The Pieces I Am réussit avec brio, tout en gardant en toile de fond l’histoire afro-américaine qui l’inspira tant, à nous plonger dans l’univers de cette romancière pionnière.
Un bouleversant documentaire dont je vous recommande donc de guetter la sortie dans les salles françaises.
SIROTER UN COCKTAIL DANS L’UN DE SES BARS
The Vault
Si Cleveland compte de nombreux bars, deux d’entre eux tirent à mon sens véritablement leur épingle du jeu :
L’élégant The Vault, installé au sous-sol de l’hôtel Metropolitan at the 9, ouvre ainsi à ses hôtes les portes d’un univers feutré où salons cosy, aménagés dans plusieurs anciens coffres-fort de banque, et superbe bar se succèdent dans un dédale, aux airs de speakeasy, éclairé par des lumières tamisées.
C’est l’endroit idéal où se régaler de savoureux cocktails, à accompagner d’exquis encas, concoctés par des mixologues dont la créativité ne souffre pas la discussion.
Amateurs d’adresses sortant des sentiers battus ?
Mettez le cap, dans le quartier de Cleveland Heights, sur le Quintana’s Barber et Dream Spa.
Dont le deuxième étage cache, contre toute attente, un intimiste speakeasy.
Mais pour y pénétrer il vous faudra d’abord dénicher l’insoupçonné sésame.
Un bouton à presser dissimulé dans les ouvrages de la bibliothèque lui tenant lieu de porte d’accès.
Vous voici parvenus dans un très bel espace où les délicieux cocktails proposés, fussent ils classiques, tel le Sazerac inventé à la Nouvelle-Orléans, ou davantage contemporains, et les concerts live organisés contribuent à un inoubliable voyage dans le temps.
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ARPENTER LE WEST SIDE MARKETÂ
Véritable « ventre » de Cleveland, le séculaire West Side Market mérite l’escale à double titre.
Tout d’abord pour son architecture associant à la spectaculaire tour de l’horloge, un marché couvert, bénéficiant aussi d’étals extérieurs, abrité dans une halle en briques.
En second lieu pour la diversité des produits de qualité, en provenance de fermes et commerces locaux ou d’horizons plus lointains, qui y sont vendus :
Des fromages, yaourts et laits au jus de fruits bio. Des fruits et légumes aux poissons et fruits de mer. Des viandes et charcuteries aux épices, thé et cafés. Des biscuits aux pâtisseries, sans oublier les nombreuses spécialités culinaires, à l’instar des kebabs, cannellonis, pizzas et pierogis, préparés par des traiteurs ayant pignon sur rue.
Vous avez dit gourmandise ?
SE RÉGALER LES PAPILLES
restaurant Marble Room
Sous l’impulsion de nouveaux chefs, Cleveland a, ces dernières années, vu sa scène gastronomique, déjà marquée par le brassage culturel de la ville, connaitre une indubitable effervescence.Â
Qu’il s’agisse de goûter ou, au contraire, de s’attabler dans un musée, à proximité d’un marché ou dans un restaurant tendance, les bonnes adresses, privilégiant des produits locaux et de saison, s’y multiplient pour le plus grand bonheur des épicuriens.
Ainsi, pour satisfaire une envie de douceurs, Kernels By Chrissie, entreprise familiale donnant une nouvelle dimension aux pop-corn grâce à de savoureux parfums, parfois insolites,Â
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et les exquises glaces artisanales de Mitchell’s Ice cream représentent, selon moi, des must eat.
les baies vitrées permettent de voir les équipes à l’oeuvre et d’assister à la production des différentes glaces
A l’heure du déjeuner, The Flying Fig, aux abords du West Side Market, surprend les papilles grâce à une cuisine créative élaborée par la chef Karen Small à partir de produits issus de l’agriculture durable.
Modifiée au gré des saisons, la carte, certes courte, n’en mêle pas moins avec brio influences italienne, américaine et asiatique.
Rien de tel pour s’en convaincre que de goûter à ses légumes rôtis ou à ses moules, cuisinées façon marinière, accompagnées de chorizo et de divins toast à l’ail.
Une expérience gustative méritant autant le détour que celle proposée chez Provenance, l’insoupçonnée table nichée au cÅ“ur du Cleveland Museum of Art.
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Dans un décor épuré, le Chef Douglas Katz y signe une goûteuse cuisine de saison qui, par les produits, épices ou techniques utilisées, renvoie à la diversité des Å“uvres d’art présentées au sein du musée.
Ou comment dresser un bienvenu pont entre Art et Gastronomie.
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Puis quand sonne l’heure du dîner, installez vous chez Spice Kitchen Bar & Restaurant, antre prisé, au décor rustique, où officie Ben Bebenroth.
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Ici, les délicats mets servis sont élaborés à partir de produits cultivés à Spice Acres, la ferme familiale appartenant au chef, nichée au sein du parc national Cuyahoga voisin, ou achetés auprès d’agriculteurs locaux.
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Il en résulte des assiettes, parfaitement exécutées, à damner un saint.
Tels ces inoubliables beignets à la tomate et tendre filet de bœuf.
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Mais si l’envie de vivre une expérience mémorable, alliant tout à la fois extase des papilles et émerveillement des pupilles, vous taraude, offrez-vous, sans hésiter, un dîner à l’incroyable Marble Room Steaks and Bar.
Aménagée, en 2017, dans une ancienne banque, cette table d’exception éblouit tout d’abord par la majesté de son cadre, entre impressionnants escaliers, inimaginable hauteur sous plafond, nombreuses colonnes en marbres structurant l’espace, superbes chandeliers, multiples alcôves romantiques et coffres-forts désormais convertis en salons privés à couper le souffle.
Tout se joue ensuite dans l’assiette où le Chef propose au côté d’une échappée marine, faisant la part belle aux produits de la mer cuisinés crus ou cuits, d’exquises pièces de viande, maturées ou non, venant des Etats-Unis ou d’ailleurs, qu’accompagnent de tout aussi savoureux accompagnements (avec un coup de cÅ“ur pour les épinards et les frites à la truffe).
Un délice !
Gardez néanmoins un peu de place pour le succulent dessert qu’est le gâteau au trois chocolats.
SE LAISSER ÉBLOUIR PAR LES CASCADES SITUÉES AUX ALENTOURS DE CLEVELAND
cascades de Brandywine
 Les environs de Cleveland fourmillent de lieux enchanteurs où admirer les merveilles de Dame Nature.
La cascade de Chagrin Falls, se dévoilant en plein cÅ“ur du village éponyme, que l’on peut admirer depuis des passerelles aménagées à dessein en fait partie.
cascade de Chagrin FallsÂ
De même, le touristique parc national de Cuyahoga Valley, seul de l’état de l’Ohio, peut également se targuer d’abriter les vertigineuses cascades de Brandywine ayant contribué à assurer sa renommée.
 La promenade en bois, serpentant à travers la foret, et les escaliers qui y mènent depuis le parking dédié réservent, en effet, de somptueux panoramas .
feuille d’érable
feuilles, lichen, mousse
Comment ne pas être subjugué par la beauté de ces chutes d’eau dont la force hydraulique fut, au début du 19 ème siècle, utilisée pour faire fonctionner scierie et moulins construits en amont ?
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Cleveland, une ville du Midwest américain regorgeant de pépites touristiques ? Assurément