PAROLES D’AMOUREUX DU VOYAGE: SANDY SALYERES, LA SOLO GLOBETROTTEUSE QUI PARCOURT L’AFROWORLD
Sandy Salyeres, alias Abenafrica
Parce que les possibilités d’envisager les voyages sont infinies,
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Parce qu’être un(e) « traveladdict » est une dépendance, non répréhensible pénalement, qui, au contraire, nous enrichit,
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Parce que de la découverte d’une même destination, chaque voyageur ressent et garde en mémoire des émotions ainsi que des souvenirs qui lui sont propres, lesquels sont marqués par son expérience et son histoire personnelles,
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Parce que plusieurs avis valent toujours mieux qu’un seul,
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Parce que tout simplement l’essence du JPV demeure, depuis l’origine, le partage,
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Donner la parole, sur le blog, à des amoureux du voyage, m’est dès lors apparu comme une évidence.
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 » Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années ».
Cette citation du dramaturge Pierre Corneille, tirée du Cid, semble avoir été écrite pour ma 17 ème invitée de Paroles d’Amoureux du Voyage : Sandy Salyeres.
Plus connue sur les réseaux sociaux sous le pseudonyme d’ @Abenafrica.
Une atypique solo globetrotteuse, tout juste trentenaire, dont je dois la découverte, courant 2019, aux heureux hasards des recommandations de comptes suggérées par Instagram.
Et pour une fois l’algorithme de ce réseau social ne s’est pas trompé.
Car avec elle j’ai d’emblée réalisé que je partageais, en effet, beaucoup de choses , allant notamment du banal fait d’être toutes les deux nées un mardi à un amour profond pour nos racines; un attrait pour la Culture et l’Histoire des communautés noires; une appétence pour les Voyages sortant des sentiers battus et surtout une volonté de valoriser le tourisme sur le continent africain, recelant de merveilles plurielles, trop souvent réduit à une tout aussi biaisée qu’éculée narration ne le faisant rimer qu’avec guerres, pauvreté et famine.Â
C’est donc à l’aune desdits prismes que notre relation virtuelle s’est, au fil des messages privés et commentaires postés sous nos publications respectives, de notre participation commune, un an plus tard, aux AdicomAwards 2020, sans oublier sa contribution enthousiaste, en juillet 2020, au 6 eme anniversaire du Journal d’un Pigeon Voyageur, progressivement tissée.
Et parce que s’y conjuguent, de manière instructive, Culture, Histoire, Bons Plans Afros à retrouver en région parisienne et plus largement en Hexagone et Echappées Belles célébrant le continent africain et ses diasporas, son compte Instagram et sa plateforme éponyme ont donc très vite rejoint la liste de ceux où je prenais et prends aujourd’hui toujours régulièrement plaisir à faire escale.
Puis en mars 2021, au cœur de la pandémie mondiale engendrée par la Covid et les confinements successifs qui en découlèrent, Abenafrica a , contre toute attente, pris une autre dimension .
Laquelle à bien y réfléchir est apparue comme étant la troisième étape d’un projet personnel débuté, 11 ans plus tôt, lors d’un premier voyage effectué en 2010 sur le continent africain, en l’occurence au Ghana, puis poursuivi, en 2018, avec le lancement des site et compte Abenafrica :
Entamer un Afro World Tour, devant, initialement, la mener dans 10 pays, méconnus pour l’essentiel (République Démocratique du Congo; Tanzanie & Zanzibar; Mozambique; Haiti; Jamaïque ; Colombie: Cameroun; Benin & Togo; Sao Tomé et Principe et Ghana) et aussi bien situés sur le continent africain que dans sa diaspora, qu’elle s’était fixée pour objectif de parcourir pendant 10 mois.
Afin de dévoiler et valoriser, tant auprès des afro-descendants que d’un public plus large, la richesse et la diversité de leur potentiel touristique.
Qu’il ait, indifféremment, trait à l’Histoire, à la Gastronomie, à la Mode, Aux Savoir-Faire ou aux Cultures et Traditions.
Ainsi, en osant donner vie à ce projet fou, et ce alors même que les circonstances se révélaient incertaines, Sandy Salyeres a non seulement fait de ce rêve, qu’elle nourrissait depuis l’enfance, une réalité mais elle s’est également affranchie des codes dictés par la société en choisissant de quitter un emploi stable, d’Acheteuse Internationale Software chez Axa Corporate, pour s’offrir une liberté dont elle avait désormais eu le courage de dessiner les contours.
Pour se réaliser et enfin être totalement alignée avec elle-même :
L’urgence de vivre l’Afrique, même temporairement, de l’Intérieur ; l’urgence de la raconter, en battant en brèche les mille et uns préjugés lui collant toujours à la peau; l’urgence de changer les paradigmes relatifs au Tourisme en Afrique dont la majeure partie des destinations demeure, à quelques exceptions près ( que sont notamment les pays du Maghreb, le Kenya, la Tanzanie, l’Afrique du Sud, le Sénégal), invisibilisée .
Une décision qui, dans un monde où le paraitre et le fait de se conformer à un moule prédéfini restent privilégiés, force déjà à elle seule l’admiration.
Mais je ne peux également m’empêcher de voir dans les finalités poursuivies par Sandy Salyeres une mise en application concrète de la maxime « Savoir d’où l’on vient pour savoir où l’on va » qu’elle s’est, incontestablement et depuis longtemps, appropriée.
Elle dont les parents guadeloupéens (Maman et Papa Abena comme elle se plait si bien à les appeler sur les réseaux sociaux), en plus de lui avoir très tôt transmis le virus du Voyage, l’ont toujours encouragée à explorer son identité africaine.
Ce qu’elle a, entre autre, fait à  travers la lecture mais aussi les nombreux voyages solos ( Ghana, Cote d’Ivoire, Rwanda, Sénégal, Tunisie, Afrique du Sud, Maroc, Cuba, Mexique, Guadeloupe, Martinique, Dominique, Barbade) effectués dans l’Afro World avant son périple de 2021.
En établissant lesdites passerelles, elle s’inscrit, là encore, en faux contre l’idée reçue selon laquelle les antillais(es) renieraient leurs racines africaines.
Promouvoir les sites touristiques méconnus d’un continent regorgeant de beautés n’ayant rien à envier à celles visibles ailleurs; célébrer ses séculaires savoir-faire; rendre hommage à ses délicieuses gastronomies;
Braquer les projecteurs sur ses peuples; faire connaitre ses entrepreneur(e)s ayant à cÅ“ur de partager leur Afrique, loin des clichés misérabilistes; évoquer ses personnages historiques : voici donc l’exhaustive mission remplie par Sandy, de mars 2021 à juillet 2022, dans les 15 pays ( situés dans différentes régions du continent africain, au vu des restrictions de passages de frontières liées à la Covid) où elle s’est finalement rendue (Congo Kinshasa; Ethiopie; Tanzanie & Zanzibar); Mozambique; Zambie; Botswana; Zimbabwe; Cameroun ; Benin; Ghana; Togo; Sao Tome et Principe; Sierra Leone; Ouganda; Sénégal).
Une tâche dont elle s’est acquittée avec la manière grâce à des réels léchés; des devinettes « Peyi An Nou » ludiques, des posts enrichissants et des arrêts sur image mettant en lumière une pluralité de profils, femmes et hommes rencontrés durant son parcours.
Permettant, ce faisant, de mieux saisir les différentes facettes de chacun des pays où elle a posé ses valises.
Autant d’éléments qui expliquent, à raison, l’adhésion massive dont a joui et continue de jouir ce projet; la couverture médiatique plurielle qu’il suscite et les nombreux prix et distinctions, tant mérités, qui sont venus récompenser le colossal travail que Sandy Salyeres entreprend, à 90 pour cent sur fonds propres (le reste étant constitué par une cagnotte de soutien à laquelle tout le monde peut participer), sur ses plateformes.
Quid, à présent que ce périple est terminé, de l’avenir d’Abenafrica ?
C’est sur le continent africain, où Sandy Salyères s’installera d’ici la fin de l’année 2022, qu’il s’écrira ..
De tout cela, et de bien d’autres choses encore, il a été question dans cette nouvelle interview, la plus longue jamais réalisée sur le Journal d’un Pigeon Voyageur, de Paroles d’Amoureux du Voyage.
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Y transparait une véritable passion, un engagement sans faille, une incroyable générosité, une contagieuse joie de vivre ; une humilité, une sincérité et une authenticité ne souffrant pas la discussion : autant de paramètres signant toute la singularité de cette voyageuse d’exception qu’est Sandy Salyeres.
Une femme que je vous invite ardemment à suivre si tel n’est pas encore le cas et à découvrir, aujourd’hui, ici :
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C’est la toute première fois que l’on me pose cette question et j’en suis vraiment ravie car elle va me permettre d’aborder l’interview différemment.
 Voyager, pour moi, c’est tout d’abord : partir loin, voir et découvrir un Ailleurs.
Ensuite, et si je devais me référer à ce que j’ai personnellement vécu lors des 16 mois qu’a duré mon solo Travel dans « l’Afro World », je dirai que « vrai » voyage et voyage « réussi » découlent, selon moi et en réalité, de notre capacité à parvenir durant ce laps de temps à faire un véritable voyage sur nous-même.
Et en ce qui me concerne, j’ai, lors de ce voyage au long cours, en effet beaucoup plus appris sur moi , outre grandi, qu’au cours de mes 29 premières années de vie.
Enfin, j’assimile également la notion de Voyage à celle de renouveau.
Voire même plus : à la chance du renouveau.
Dans la mesure où le Voyage, rimant la plupart du temps avec prise de vacances, constitue dans nos vies routinières, qu’elles soient salariales ou entrepreneuriales, une pause.
 Qui, si l’on le désire vraiment, permet tout autant de sortir de notre cocon que de nous affranchir de nos habitudes quotidiennes ainsi que de notre vie occidentalisée.
Mais cette pause a également le mérite de nous inviter à réfléchir à l’Après-Voyage, au Retour et même, aussi surprenant que cela puisse paraitre, à l’Absence de Retour…
Parce que , oui, certaines personnes, dont je fais indubitablement partie, ne rentrent jamais 🙂
En premier lieu, des bons plans intéressants (Ce qui d’ailleurs constitue l’un des leitmotivs poursuivi sur Abenafrica et plus particulièrement via le compte Instagram éponyme) que je ne trouverai nulle part ailleurs.
Internet fourmillant d’informations Voyage ( même si cette affirmation se révèle un peu moins vraie s’agissant des destinations africaines et de celles faisant, plus largement, partie de l’Afro World), lorsque je fais l’effort de me rendre sur un blog dédié au Voyage , j’ai envie d’y trouver des tips, indications et adresses ne figurant pas sur les sites mainstream que sont le Guide du Routard ou le Lonely Planet.
J’y suis, dans un deuxième temps, avide d’ expériences personnelles relatées par l’auteur (e) du blog.
Car sa parole, celle d’une personne racontant, à la première personne, ses propres explorations, ses réelles impressions outre ce qu’elle a testé, vécu et kiffé, me met davantage en confiance.
En plus de me confirmer, en creux, que si elle a pu le faire, je peux donc le faire aussi.
Ma lecture de blogs voyage est donc définitivement guidée par la recherche d’une voix « unique ».
Quête qui, à bien y réfléchir, est également celle de bon nombre d’autres voyageurs préalablement à leur départ.
Car le premier reflexe, après avoir choisi une destination et acheté son billet d’avion, reste de glaner des informations sur le lieu de nos prochaines vacances :
Sur le net, dans les guides mais surtout auprès de notre entourage, proche ou plus lointain, personnel ou professionnel, dans l’espoir de recueillir de « vraies informations » .
Lesquelles auront alors 10000 fois plus de valeur à nos yeux, confiance et connaissance in real life oblige , que tous les conseils pouvant nous être fournis par des professionnels.
 In fine, et au-delà de ces deux points, j’y recherche, par ailleurs, de l’originalité et, parce que je suis extrêmement sensible au Beau, un design attrayant ainsi que de belles photographies.Â
3. Le Journal d’un Pigeon Voyageur t a-t-il donné envie de découvrir une destination de voyage déjà évoquée sur le blog ?
Si oui, laquelle et pourquoi ?
En préambule à ma réponse, je souhaite d’abord préciser que j’aime tout particulièrement que tout soit bien classé, notamment par pays, sur le Journal d’un Pigeon Voyageur.
Et ce, contrairement à tant de blogs voyage, construits quant à eux de manière chronologique puisque les voyages y sont racontés au fur et à mesure de leur survenance, d’où ressort, au final, un côté un peu « bordelique ».
Etant quelqu’un de très structuré et spatial, j’apprécie cette facilité de recherche grâce à laquelle je sais pouvoir, immédiatement , parcourir le JPV par continent puis en sélectionnant le pays qui m’intéresse.
Mais pour en revenir à la question, je dirai le Malawi.
Une destination qui, je l’avoue, ne faisait, à l’origine, pas du tout partie de ma Travel List mais qui s’y est finalement invitée durant mon AfroTour.
Grâce, notamment, aux discussions que j’ai pu avoir en Éthiopie avec d’autres globetrotteurs rencontrés sur place ( telle cette femme alors lancée dans un voyage de 6 mois en Afrique de l’Est ), dont les propos dithyrambiques à propos du Malawi  m’ont, à mon tour, donnée envie d’aller explorer ce pays d’Afrique australe .
Une envie qui s’est, quelques mois plus tard, ensuite confirmée lorsque je me suis rendue au Mozambique et ai séjourné pendant 2/3 jours au bord du lac Malawi.
Frontière naturelle (que j’ai même, pour la petite anecdote, traversée en paddle) entre ces deux pays  depuis laquelle j’apercevais les rives du Malawi voisin.
Le responsable de l’auberge où j’avais alors pris mes quartiers vit, en effet, au Malawi, qu’il rejoint une fois par semaine en bateau, et il n’a eu de cesse de me parler des merveilles de son pays, de me montrer des photos , de me rassurer quant au caractère safe d’un voyage à travers son territoire ou encore de la facilité à le parcourir .
A tel point qu’il a achevé de me convaincre de l’urgence pour moi à aller le découvrir .Â
Sachant donc que le Malawi figure parmi les destinations africaines du JPV, je me suis notée d’aller, avant mon départ, lire les billets consacrés à ce pays, que j’espère pouvoir visiter en 2023.
4. Comment définis-tu le Journal d’un Pigeon Voyageur en 2 ou 3 adjectifs ?
Le JPV rime pour moi avec Evasion, Originalité et Professionnel.
Je tiens d’autant plus au qualificatif professionnel que ce blog, tenue par une passionnée de Voyage, est mieux fait et construit que certains sites de Voyage , pourtant censés nous donner envie de voyager et d’acheter leurs services.
Alors vraiment bravo Ivy, chapeau !
C’est pour moi la photo qui illustre le mieux la transition entre ma vie d’avant et le premier jour du reste de ma vie.
Lors de la soirée d’adieu que j’avais organisée à la veille de mon départ de Paris, en mars 2021, je me souviens avoir dit «  Je vous donne rendez-vous demain pour le premier jour du reste de ma vie »
Tant cette imminente aventure signifiait pour moi le début d’une nouvelle vie puisque je venais de quitter mon travail, mon appartement et bien d’autres choses encore .
Sauf qu’avec du recul, je sais maintenant que je me trompais .
Pourquoi ?
Parce que j’ai, durant ces 16 mois, réalisé que je restais, quoiqu’on en dise, encore ancrée dans mon ancienne vie:
Je n’avais pas vraiment quitté mon emploi puisque je n’avais pris qu’un congé sabbatique pour création d’entreprise;Â
Je n’avais pas non plus vraiment quitté mon logement puisque je l’avais sous-loué en attendant mon retour;
J’avais certes donné naissance à Abenafrica mais je ne m’y investissais pas encore à cent pour cent sachant que mon travail m’attendait ;
 Je n’avais pas encore réellement pensé à un business model ( ce qui n’est au demeurant toujours pas le cas aujourd’hui 🙂 et je me contentais uniquement de créer du contenu sans oser structurer davantage Abenafrica .
Notamment.
Sans oublier toutes les choses, et il y’en a tellement ,  que j’ai apprises à travers ce voyage.
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De plus, ce serait mentir que de ne pas reconnaitre qu’il y ‘a assurément eu un avant et un après à mon « AfroWorld Tour »
Car, de toute évidence, je ne suis non seulement plus la même personne que celle qui, le 15 mars 2021, embarquait à bord de cet avion à destination de Kinshasa.
Mais je ne le suis pas davantage maintenant que ce premier volet de mon périple se trouve terminé .
Du coup , cette photo , que j’ai, il y’a bientôt deux mois, postée sur Instagram avant de temporairement quitter les réseaux sociaux , témoigne de cette transition entre ma vie d’avant ( celle préalable à mars 2021 dont je, tiens à le dire, ne regrette rien ) et celle qui s’annonce incessamment .
Une vie où je vais passer de :
Salariée à entrepreneure;
De parisienne à africaine ( même si  je ne peux pas encore vous révéler le pays où je compte m’installer );
D’un appartement à une incertitude quant à mon nouveau logement dans la mesure où je tergiverse actuellement entre la location, sur place, d’un appartement ou celle, au contraire, d’un AirBnb en longue durée . Cette dernière alternative me semblant, pour l’heure, davantage en adéquation avec les nombreux voyages que j’envisage prochainement.
En tout état de cause , ma nouvelle vie débute bel et bien maintenant : après ce voyage et toutes les leçons que j’en ai tirées.
Je terminerai en disant que cette photo revêt une grande importance à mes yeux parce qu’elle représente, de surcroit, le dernier cliché immortalisant la coupe que j’arborais alors 😃.
Je ne peux pas vous en dire plus pour l’instant mais je pense que vous serez définitivement surpris par mon nouveau choix capillaire lorsque je reviendrai, ce qui ne saurait tarder, sur Instagram  …
En choisissant cette photo, j’ai donc aussi fait le choix de fixer, plus prosaïquement, un souvenir personnel.
Difficile pour moi de n’en sélectionner qu’un seul, sur les centaines ayant marqué mon périple de 16 Mois, mais celui qui me vient tout de suite à l’esprit me ramène à l’inoubliable semaine que j’ai passée, en totale immersion, chez différents peuples de Tanzanie.
Un voyage dans le Voyage, une véritable échappée hors du temps.Â
D’abord dans un village Massai, où j’ai dormi deux nuits.
Là , j’ai été le témoin privilégié de leur vie quotidienne, assistant notamment à la traite matinale des vaches et découvrant, entre autre, les jeunes bergers qui menaient les vaches aux pâturages.Â
J’avais hâte de cette rencontre car même si j’avais déjà vu des Massai, lors d’un précédent voyage au Kenya, je me demandais si leurs habitudes, modes de vie et croyances étaient similaires à ceux habitant la Tanzanie.
Puis, j’ai été dormir chez les Hadzabe, un peuple nomade de chasseurs-cueilleurs, coupés du monde, dont je n’avais jamais entendu parler auparavant.
Je mesure ma chance d’avoir été en mesure de les voir et , surtout, de passer un peu de temps avec eux car à quelques mois, voire semaines, près, ils auraient déjà migré dans les montagnes , rendant dès lors impossible toute entreprise visant à les y rejoindre.
Du fait de l’inaccessibilité et de l’imprévisibilité de la situation géographique où ces derniers choisissent d’établir leurs camps.
Avec eux, j’ai vécu des moments magiques et ai réalisé à quel point il était possible (notamment lorsque le guide qui nous accompagnait n’était pas forcément à nos côtés pour nous traduire leurs propos exprimés en Swahili) de communiquer, de transmettre des émotions, de discuter longuement, assis autour d’un feu, grâce à des gestes, des bruits et des dessins , pourtant à moitié perceptibles, réalisés à même la terre battue et, même, de rire avec des personnes dont nous ne partagions pas la langue.
Incontestablement l’une de mes meilleures soirées.
Je le dis souvent, en explorant le continent africain j’ai vraiment retrouvé mon Humanité, ignorant, parce qu’ étant née et ayant grandi en France, qu’elle avait même disparue.
Sur le continent, je ne cessais de me dire que c’était cela que d’être humain : vivre dans un monde régi par le concept sud-africain d’Ubuntu, un monde où l’on est vraiment ensemble, un monde dans lequel voir l’autre avec un grand A devient une réalité.
Pour être honnête, je manque de mots suffisamment adéquats pour exprimer tout cela car il s’agit d’une véritable expérience à vivre, et, partant, donc très compliquée à décrire.
Parce qu’il s’agit de sentiments et parce que c’est tout simplement puissant.
Le palliatif que j’ai finalement trouvé pour y remédier reste de raconter tous ces mémorables instants par l’image.
De tels partages me donnant ainsi l’impression que d’autres personnes peuvent, par ce biais, également les vivre avec moi.
Autant d’incroyables temps forts, made in Tanzanie, qui font désormais partie des souvenirs et expériences que je n’oublierai jamais.
Si elle est énorme, car il y a encore beaucoup de pays que je souhaite visiter, elle a, avant tout, pour dénominateur commun de rassembler des destinations, qu’il y soit un peu plus difficile ou non que la moyenne d’y voyager (pour des raisons sécuritaires, politiques ou d’infrastructures), peu prisées des voyageurs.
Soit des pays peu ou pas touristiques, où les expériences vécues sont, en conséquence, 1000 fois différentes (ce qui explique notamment pourquoi j’ai adoré sillonner le Cameroun, Sao Tomé et Principe , la Sierra Leone ou encore la République Démocratique du Congo).
Différentes, en ce qu’elles se distingueront de celles qu’un primo voyageur se rendant pour la première fois sur le continent africain ( par exemple en Cote d’Ivoire, au Sénégal ou en Tanzanie) connaitra.
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Ces territoires méconnus du grand public m’attirent, entre autre, par l’authenticité pouvant encore y être touchée du doigt. Outre le fait que de la confidentialité de ces destinations découle une quasi absence de photos les dévoilant sur Instagram, empêchant ainsi de donner une impression de « déjà vu » à ceux qui s’y rendent pour la première fois.
A ce titre je pense notamment au magnifique archipel tanzanien de Zanzibar , dont je savais, avant même de m’y rendre, à quoi ressemblaient The Rock Restaurant ou encore l’activité de nage avec les tortues, tant les clichés sur ces lieux pullulent sur les réseaux sociaux.
Des endroits certes merveilleux mais qui, pour la grande voyageuse que je suis, ne suffisent pas à combler l’attrait pour la découverte constituant le véritable fil d’Ariane de mes voyages :
Explorer des endroits dont je ne soupçonnais pas l’existence.
Comme ce fut le cas pour toutes les merveilles que j’ai pu admirer en Sierra Léone.
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Maintenant que tout cela est dit, voici ma Travel List Idéale :
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Dans mon top 3, sur le continent africain, figurent :
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- Le Soudan : qui compte, contrairement à ce que l’on pourrait de prime abord penser, le plus grand nombre de pyramides au monde et où plusieurs confluents du Nil se rencontrent.Â
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- Le Malawi : Non seulement pour les raisons que j’expliquais un plus haut dans l’interview; parce que j’aime, tout particulièrement, explorer les pays d’Afrique de l’Est et ceux d’Afrique australe; parce qu’il s’agit d’un « petit » pays, aisément parcourable en 15 jours, où les gens sont « peace » et la corruption moins visible mais aussi parce qu’il y est à mon sens très facile, comme par exemple au Rwanda,  d’y voyager de manière indépendante . C’est à dire sans avoir besoin de louer de 4X4 ou de recourir aux services d’un chauffeur privé (ce qui n’est pas le cas au Congo ou au Cameroun où l’accès à certain(e)s lieux ou activités est subordonné à de telles locations) mais en empruntant plutôt les bus desservant, comme en Europe, les différentes régions du pays. Une plus grande liberté de déplacement qui en plus de correspondre à mon mode de voyage, en solo Travel, me convient aussi financièrement parlant.Â
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- Le Libéria : Que j’ai d’ores et déjà prévu de rejoindre par la route puisqu’il n’est pas loin du pays où je vais prochainement m’établir. J’ai d’autant plus hâte de le découvrir que j’ai, dans le cadre de mon Afro World Tour, déjà visité la Sierra Léone voisine. Un pays frontalier dont l’histoire rejoint, sur certains points, celle du Libéria.Â
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En dehors de ce top 3, je suis également attirée par la Guinée équatoriale, seul pays hispanophone du continent africain. Je profiterai de cette échappée pour effectuer un mini roadtrip, d’un mois ou deux, dans les deux autres Guinées (Conakry et Bissau). 3 pays, aux langues et histoires différentes, suscitant en moi beaucoup d’intérêt.
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Dans un autre registre, j’aimerais aussi me rendre à Madagascar ainsi qu’ aux Comores pour découvrir cette partie du continent africain s’ouvrant sur l’océan indien.
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Enfin et bien qu’elles soient extrêmement touristiques, Les Seychelles et l’Ile Maurice m’attirent . Pour y explorer leurs facettes plus confidentielles, en apprendre davantage sur leurs populations, leurs musiques , leurs cultures . Autant d’éléments sur lesquels les documentaires s’attardent malheureusement peu.
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 Dans l’Afro World, d’une manière générale, je rêve de  :
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- La Jamaïque
- d’Haïti : 1 ère république noire qu’il me tarde, pour tout ce qu’elle porte en elle de symboles , de visiter une fois que les conditions pour s’y rendre seront à nouveau safe, ce qui n’est pas le cas depuis trois ans.
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Toujours dans les Caraïbes, j’envisage un mini roadtrip, moins long cette fois que celui que je viens d’achever sur le continent africain, pour, pendant trois mois, aller à la découverte de plusieurs îles dont beaucoup restent encore méconnues.
A l’instar notamment de la magnifique Dominique (qui demeure pourtant encore sous les radars), de Sainte Lucie ou encore de Montserrat.
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Impossible enfin de terminer ma Travel List idéale sans mentionner deux pays d’Amérique Latine qui me font de l’Å“il .
Il s’agit, pour le premier, du Brésil.
Au demeurant très touristique mais qui compte la plus importante communauté noire au monde se trouvant en dehors du continent africain. Son exploration fait pour moi sens dans la mesure où elle est en totale adéquation avec le projet que je mène, depuis l’origine, sur Abenafrica : établir des liens entre les communautés noires, issues du continent africain et des diasporas.
De la Colombie pour le second.
Tant la riche histoire afrocolombienne, et celle de ses descendants, mérite d’être davantage connue.
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Merci beaucoup Sandy d’avoir accepté de répondre à cette interview (initialement programmée en juillet 2021 puis reportée sine die en raison de contraintes temporelles) alors même que tu profitais des tiens, auprès desquels tu venais de rentrer, après 16 intenses mois de voyage et que, je sais, que tu as fait le choix de n’accorder que peu d’entretiens.
Trouvant notamment que la récurrence des questions qui te sont posées et, ce faisant, les réponses à ces dernières doivent certainement finir par lasser les lecteurs et auditeurs qui prennent le temps de t’écouter.
Merci à toi d’avoir également pris le temps, ce dont je me réjouis, de t’ouvrir en répondant à mes questions avec autant de sincérité, d’engagement et de profondeur.
Je te souhaite le meilleur pour ce nouveau chapitre que tu t’apprêtes à ouvrir.
Où Voyages sortant des sentiers battus, Ode à la beauté du continent Africain, Déconstruction des préjugés , Promotion touristique des destinations africaines, Ecriture de nouveaux paradigmes, Engagements assumés et Retour au(x) source(s) continueront , avec brio, d’être tes mantras.
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Chers lecteurs, ne manquez pas à votre tour d’aller découvrir les voyages de Sandy Salyeres sur son magnifique compte Instagram ainsi que sur son instructif site éponyme .
Enfin, profitez de cette semaine s’annonçant pluvieuse ( du moins à Paris) pour vous évader sur l’île de Likoma, au Malawi . Une destination, déjà évoquée sur le blog, faisant partie de la Travel List de notre invitée du jour.Â
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A très vite pour découvrir un(e) autre amoureux du Voyage
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