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PAROLES D’AMOUREUX DU VOYAGE : MICHAELLA RUGWIZANGOGA, CREATRICE DE LA MARQUE CHICISSIME

  |   PAROLES D'AMOUREUX DU VOYAGE, RWANDA, TOUS   |   2 Comments
 
Michaella au bord du lac Kivu à Gisenyi.Rwanda

 

 
Parce que les possibilités d’envisager les voyages sont infinies,
 
 

Parce qu’être un(e) « traveladdict » est une dépendance,  non  répréhensible pénalement, qui, au contraire, nous enrichit,
 
 
Parce que de la découverte d’une même destination, chaque voyageur ressent  et garde en mémoire des émotions ainsi que des souvenirs qui lui sont propres, lesquels sont marqués par son expérience et son histoire personnelles,
 
 
Parce que plusieurs avis valent toujours mieux qu’un seul,
 
 
Parce que tout simplement l’essence du JPV demeure, depuis l’origine, le partage,
 
 
Donner la parole, sur le blog, à des amoureux du Voyage, m’est dès lors apparu comme une évidence.

 

 
   Le 2 juin 2015, le lycée privé français international Jean Mermoz d’Abidjan (en Cote d’Ivoire) a, 9 mois après la réouverture de ses portes pour la rentrée scolaire 2014/2015, officiellement été inauguré par la première dame de Cote d’Ivoire.
 
 
Une célébration que j’ai suivi, avec beaucoup d’émotion, à travers les réseaux sociaux, grâce à la communauté de « mermoziens »  présente sur place.
 
 
Émotion car cet établissement, considéré comme l’un des plus réputés d’Afrique de l’Ouest (par ses résultats au baccalauréat, il se place dans le peloton des 20 meilleurs lycées d’enseignement français au monde) , est sans conteste ma Madeleine de Proust.   
 
Tout d’abord parce que j’y ai passé toute mon adolescence et que de ces 7 années, soit de la 6 eme à la terminale, je garde de nombreux souvenirs.
 
Et même s’il m’est impossible de tous les citer ici, en voici quelques uns :
 
L’inspection de la longueur de nos jupes à l’entrée du lycée, les cours de dessin et de musique que nous perturbions à loisir, les séances de natation où nous devions aller repêcher ce foutu Oscar (un mannequin de je ne sais plus trop combien de kilos mais qui restait trop lourd pour ma frêle personne), les « affairages » durant la récréation avec les copines. Le stress des devoirs sur table, le folklorique carnaval, l’organisation des 100 jours du BAC (une soirée préparée, 3 mois avant les épreuves fatidiques, par les classes de terminales où danse, théâtre, chant, défilés et remises de diplômes étaient à l’honneur), les nombreux paons que nous pourchassions à jets de pierre dans la cour, les malades imaginaires qui se réfugiaient à l’infirmerie pour fuir des cours qu’ils jugeaient trop ennuyeux, les plats de la cantine d’un gout douteux lorsque le menu proposait des spécialités locales.
 
Les batailles, à la récréation, autour de la buvette pour obtenir, avant tout le monde, son fanta, son pain au chocolat et ses samoussas; les rendez vous devant le lycée à l’allocodrome ou chez les vendeurs de nems, la traditionnelle photo de classe sur laquelle nous faisions toujours des grimaces inexpliquées, les quelques enseignants « beau gosse » qui ont, pour certains, réussi à nous intéresser à leurs matières :), les colères du proviseur ,feu, Monsieur Padovani.
 
Mais aussi quelques professeurs, je pense notamment à Mme Manlanbien ou Mr Coues, qui ont révélé ma fibre littéraire, mis à jour mon goût pour l’histoire, les langues et la culture et grâce à qui j’ai compris que je devais avant tout suivre mes passions et opter pour un cursus littéraire (que j’appelais déjà de mes vÅ“ux), même si ce choix n’était pas très bien vu à l’époque.
 
( d’ailleurs d’autres professeurs ont désespérément tenté de me pousser vers une série scientifique estimant que j’en avais les capacités. Certes, mais je n’en avais pas l’envie)..
 
    Enfin …… je pourrais encore partager, des heures et des heures, d’autres moments forts de ma scolarité à Mermoz  avec vous mais point trop n’en faut n’est ce pas ?
 
Vous comprenez donc pourquoi je ne pouvais qu’être aux anges de voir ce lycée, mon lycée, renaître officiellement de ses cendres dix longues années (le temps qu’aura duré la réhabilitation) après avoir été, pendant la crise ivoirienne de 2004,  saccagé et pillé par les « Patriotes » qui avaient alors agi, selon eux, en représailles suite à la destruction de l’aviation ivoirienne par l’armée Française
 
( survenue après le bombardement du camp français de la Licorne à Bouake, une ville située dans le centre du pays,par des sukhoi de l’armée ivoirienne).
 
Leur sentiment anti français s’était ainsi déversé sur tout ce qui, à leurs yeux, symbolisaient, de près ou de loin, l’ancienne puissance coloniale…
 
Mermoz en faisait malheureusement et incontestablement partie…
 
Ça c’est pour la petite histoire..  
 
 Mais je ne saurais résumer la richesse de Mermoz à ces quelques souvenirs anecdotiques car, à mon sens, cette dernière va bien au-delà.. à tel point que j’ai mis un point d’honneur à me rendre, lors de mes 2 récents et courts séjours  (en 2012 et début 2014) dans la capitale ivoirienne, en pèlerinage devant ses grilles,  alors en chantier.
 
En effet, ce lycée rime aussi pour moi avec école d’excellence for sure (on ne compte plus le nombre de cadres dirigeants  et de génies qui sont sortis de ses rangs), mais aussi avec apprentissage de la tolérance dans cet établissement où la diversité culturelle, fort de ses 3000 élèves venant des 4 coins du monde (répartis des classes maternelles jusqu’en terminale) n’était pas « un vain mot mais un comportement » (pour citer une expression du « Vieux », l’un des surnoms donnés à feu le président Felix Houphouet Boigny, père fondateur de la Cote d’Ivoire).    
 
 Last but not least, Mermoz tient également une place importante dans mon cÅ“ur car j’ y ai rencontré des personnes exceptionnelles et noué de solides amitiés qui, 20 ans plus tard, perdurent encore….
 
Mais je vous vois d’ici vous demander quel est le rapport entre mon laïus sur mon lycée ainsi que mes états d’âme nostalgiques et ce nouveau rendez vous de Paroles d’Amoureux du Voyage ?. Attendez, j’y viens …  
 
 
 Le Lycée Jean Mermoz est tout simplement le premier lien que je partage avec notre invitée du jour , Michaella Rugwizangoga, bien que nos routes ne s’y soient jamais croisées (peut être parce que nous n’étions pas de la même promotion) ni même au GSR, une autre école française, où j’ai passé ma scolarité primaire et où Michaella a également effectué son CM2.
 
Le hasard outre nos amis et connaissances communs ont cependant permis, à la fin de l’année 2012, une première rencontre virtuelle laquelle, au fil des discussions et suite à notre véritable rencontre physique, s’est transformée en amitié.  
 
 Alors comment vous décrire Michaella Rugwizangoga en quelques mots ?
 
Je dirai que c’est tout d’abord une jeune femme  qui a soif de Culture, quel-qu’en soit la forme.    
 
En témoignent d’ailleurs son brillant parcours  universitaire scientifique, son amour pour les langues étrangères (elle en parle  5) ainsi que  ses nombreux poèmes qui ont été primés, publiés notamment à Words Without Borders et qu’elle a également eu l’occasion de lire durant les dernières célébrations du génocide à Kigali en avril dernier.
 
C’est aussi une jeune femme  fière de l’héritage africain qu’elle porte en elle et qu’elle met en exergue dans les accessoires, et désormais vêtements, de sa marque Chicissime , créé en octobre 2012 alors qu’elle terminait ses études supérieures en Allemagne.
 
Une marque qui a notamment eu l’honneur de défiler, en 2013,  lors du FIMA au Niger, à la Kigali Fashion Week et à l’Ethno Tendance Fashion Week Bruxelloise.  
 
 Impossible également de ne pas mentionner qu’il s’agit d’une repat qui a saisi l’occasion de contribuer au développement du Rwanda, son pays natal ( à travers son programme  Vision 2020 dont je vous parlais dans le tout premier article du JPV) en s’y installant définitivement  il y’a un peu plus de 18 mois.
 
Michaella est aussi, il va s’en dire, une jeune femme optimiste et dynamique qui croit en l’avenir du continent africain.
 
A ce titre,  elle a mis en place de nombreuses initiatives à l’endroit de la jeunesse telles que celle de l’Umuganda, tirée de l’expérience rwandaise, qui consiste à nettoyer les villes une fois par mois au cours de travaux d’intérêts généraux comme je vous l’avais déjà expliqué.
 
Elle a même reçu, en mars 2014, l’International Active Woman Award.    Enfin,  Michaella, qui se définit comme une citoyenne du monde, est une passionnée de voyages !
 
D’ailleurs nos discussions, en début d’année 2013, ont été une bonne source d’information dans laquelle j’ai puisé, en partie, pour construire mon itinéraire touristique dans son pays.    
 
Vous l’aurez compris :  polyvalente, déterminée, battante et ouverte sur le monde : autant de qualités qui font d’elle une personnalité que je tenais à mettre en avant dans ce nouveau billet du blog.
 
……………………………………………
 
 
Que t’ évoque la notion de voyage?
 
 
 
   Le voyage est pour moi synonyme d’un état d’âme particulier, d’une ouverture d’esprit certaine, d’une indéniable générosité du cÅ“ur et enfin de beaucoup d’humilité. Car Voyager c’est savoir aller vers les autres, donner, apprendre et recevoir !
 
 
   Née en Cote d’Ivoire de parents rwandais, j’ai toujours, depuis mon plus jeune âge, baigné dans un environnement cosmopolite.
 
 
Ainsi mes premières découvertes culinaires témoignent de cette diversité où les spécialités ivoiriennes, telles que l’alloko ou l’attieke, ont côtoyé les délices libanais, taboulé et consort, ainsi que des mets occidentaux.
 
 
De même, à l’école primaire , aux ateliers de danses orientales ou de gbegbe ( une danse du centre-ouest de la cote d’ivoire ) succédaient les cours où nous apprenions les Fables de la Fontaine ou écoutions les contes de Grimm et de Perrault.
 
 
J’ai donc grandi en naviguant entre toutes ces cultures : rwandaise, ivoirienne, européenne et arabe.
 
 
Plus tard, ma propre découverte du monde s’est faite au travers de mes lectures, de la danse, de mon amour pour la poésie mais surtout et avant tout grâce à des rencontres ainsi que des amitiés exceptionnelles.Ainsi, c’est ce melting pot culturel qui a contribué à façonner la femme que je suis devenue aujourd’hui. Une femme que je définirai en une phrase comme étant une enfant du voyage et une citoyenne du monde !
 
 
 
Que recherches tu lorsque tu parcours un blog de voyage ?
 
 
 
Je suis en quête de petits secrets, de belles anecdotes, d’ expériences peu communes et de très belles photos ! (étant moi même une passionnée de photographie)
 
 
 
Comment définis tu le Journal d’un Pigeon Voyageur en deux ou trois adjectifs ?
 
 
 
Le JPV est un blog magnifique !
 
 
J’aime beaucoup l’attention donnée au détail, l’enthousiasme ainsi que le caractère spontané du blog.
 
J’apprécie, par ailleurs, le fait de pouvoir y retrouver des récits de voyage consacrés à des pays situés sur des continents différents.
 
Enfin, en lisant le JPV on y sent une vraie passion pour les voyages ainsi qu’une véritable volonté de partage. Des atouts qui sont, à mon sens, primordiaux !
 
 
 
Le JPV t a t il donné envie de découvrir une destination déjà évoquée sur le blog ?
Si oui, laquelle et pourquoi ?
 
 
Grâce au JPV, j’ai une furieuse envie de découvrir le Ghana!!
 
Accra, Lou moon Beach, Labadi beach et tous ses endroits magnifiques dont on entend très peu parler !
 
 
 
Pourquoi avoir choisi cette photo pour illustrer l’interview?
 
 
Cette photo a été prise à Gisenyi, au Rwanda, sur les bords du lac Kivu. Paisible et calme, cette ville est un endroit magnifique que je vous invite vivement à visiter.
 
D’ailleurs Ivy, la rédactrice du JPV, en parle avec beaucoup de détails dans son très bel article consacré au Rwanda.
 
 
 Raconte moi ton plus beau souvenir de voyage?
 
 
J’en ai 2 ! 
 
J‘ai ainsi été séduite par Stockholm, la  capitale suédoise, située au bord de la Mer Baltique et construite, en partie sur plusieurs îles, à l’embouchure du lac Malar.
 
Ayant un faible pour les cités lacustres, je ne pouvais que succomber à son charme.
 
C’est en outre une très belle et élégante ville ! Enfin, pour tous les amoureux du café, comme moi, la tradition des Fika ( swedisch coffee Break ) est un MUST DO !    
 
J‘ai, par ailleurs, été marquée par ma découverte du musée Mudam, s’élevant sur les ruines du Fort Thungen, au Luxembourg.
 
Ce joyau architectural, de forme asymétrique en V avec des angles à 45 degrés, séduira tous les amoureux d’art et de culture, dont je fais partie.
 
En effet, les collections du Mudam regorgent de tant de surprises que chaque nouvelle visite est une découverte.
 
 
 
 Quelle est ta travel list idéale et pourquoi ce choix de destinations ?
 
 
Difficile pour moi de parler de travel list idéale car j’aimerais pouvoir visiter tous les pays du monde !
 
Mais pour te répondre je dirai :
 
  Balipour la  beauté de ses plages, les séances de yoga et la zen attitude!
 
   La Jordanie – pour sa culture millénaire, son architecture, et la possibilité de se baigner dans la mer morte!
 
 
          Paris au mois de mai  car elle reste une ville mythique que l’on découvre toujours un peu plus à chaque voyage. En outre, et du fait de ma culture francophone, je m’y sens un peu à la maison. 
 
Enfin, le Nyungwe Forest Lodge au Rwanda.
 
Niché au cÅ“ur des plantations de thé, ce superbe hôtel est l’un des secrets les mieux gardés d’Afrique de l’ Est!
 
C’est un lieu de villégiature idéal pour un séjour au calme visant à se ressourcer
 
(même s’il réserve de belles surprises et propose de nombreuses activités dont certaines dans la forêt voisine).
 
      Pour  en apprendre davantage sur cet établissement ne manquez pas l’avant dernière partie de l’article du JPV consacré au Rwanda ainsi que celui publié par le JPV,  et consacré au Nyungwe Forest Lodge, sur le site Akanlux  
 
 
    Merci Michaella Rugwizangoga d’avoir accepté, malgré ton planning chargé de ces dernières semaines, de répondre à cette interview.
 
Chers lecteurs, ne manquez pas à présent d’aller découvrir l’univers de Chicissime, cette jolie marque qui,  j’en suis certaine, vous séduira, sur sa page facebook et son interface etsy.
 
Et pour ceux qui n’ont pas encore lu les articles du JPV, consacrés au Ghana  , dont parle Michaella dans cette interview, vous savez ce qu’il vous reste à faire 🙂
 

A très vite pour découvrir un (e) autre amoureux du voyage! 

 
 

AUTEUR - Le Pigeon Voyageur

Et si le cœur vous en dit, vous pouvez également partager avec moi vos impressions, émotions et pourquoi pas interrogations après lecture de cet article et découverte de ces photos (toutes prises par mes soins). Alors à vos plumes !

2 Commentaires
  • Roly Khentache | Juin 5, 2015 at 18 h 38 min

    MichaRu décidément une dame diverse et au grand talent. Big up

    • Le Pigeon Voyageur | Juin 5, 2015 at 21 h 21 min

      Effectivement Michaella est une jeune femme d'exception !

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