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11 MURS PEINTS A NE PAS MANQUER A LYON

  |   ART & CULTURE, EUROPE, FRANCE, Lyon, MUSEE, TOUS   |   No comment

 

Ouvriers dans une usine Ford aux Etats-Unis, Fresque hommage au peintre mexicain Diego Rivera, Lyon 7

 

 

Qui dit patrimoine lyonnais pense, en premier lieu, aux Bouchons, établissements où l’on se délecte, avec plaisir, de savoureuses spécialités locales.

 

Pourtant,  impossible d’explorer la capitale des Gaules, inscrite, depuis 1998, au Patrimoine de l’Unesco, sans rencontrer  l’une ou l’autre de ses emblématiques et colorées peintures murales ayant, indifféremment, investi murs pignon, espaces urbains délaissés ou façades de logement sociaux.

 

Leur présence, dont le nombre est dorénavant estimé à un peu plus d’une centaine, vaut d’ailleurs aujourd’hui à la ville de porter, avec Berlin, le titre de capitale européenne des murs peints.

 

Mais ces spécificités lyonnaises, réalisées pour la majorité d’entre elles par  CitéCréation (célèbre coopérative de peintres muralistes ayant,  ces quarante dernières années, signé, en France et à l’étranger, plus de 600 d’entre elles), se singularisent par leur capacité à retranscrire, de façon artistique, l’identité de la cité.

 

Des immeubles d’habitations sociales ( à l’instar du gigantesque mur peint de la Résidence de la Sarra ) aux beaux quartiers, ces œuvres nous donnent, en effet, des clés pour mieux saisir l’âme de chacun des arrondissements où elles se trouvent .

 

Partir à leur découverte c’est donc choisir de se laisser guider de façon atypique à travers les rues d’une métropole aux multiples facettes.

 

Un voyage qui, ce faisant et au-delà de l’esthétique, permet  d’appréhender autrement l’ Histoire  de Lyon et de ses habitants .

 

Dès lors comment résister à une telle promesse ?

 

Au vu de mes nombreuses explorations à ce titre, voici un itinéraire, intra-muros, recensant les 11  murs peints (parmi tous ceux que j’ai, jusque là, pu admirer) pour lesquels j’ai eu un véritable coup de cÅ“ur. 

 

Et parce que le dernier évoqué me parait encore plus insolite que les précédents,  j’ai choisi de lui consacrer un post spécifique.

 

En somme,  deux billets en un pour une passionnante échappée urbaine.

 

 

1. LA FRESQUE DES LYONNAIS (800 m2)

Située à l’angle de la rue de la Martinière & du quai Saint Vincent, Lyon 1 er 

 

 

 

L’Abbé Pierre et le Chef Paul Bocuse figurent au premier plan 

 

 

La fresque des Lyonnais est, selon moi, l’un des deux incontournables murs peints de la ville.

 

Elle rend, en effet, hommage à  trente personnalités lyonnaises ou nées à Lyon ayant contribué, dans divers domaines (allant de la Littérature aux Sciences en passant par l’Histoire, le Cinéma ou la Gastronomie), à sa renommée.

 

 Une plongée historique qui dévoilera sous vos yeux l’empereur romain Claude, les frères Lumière, Bertrand Tavernier, L’Abbé Pierre, Antoine de Saint Exupery, Bernard Pivot, Louise Labe, Tony Garnier ou encore Paul Bocuse.

 

 

 

 

 

2.  LA BIBLIOTHÈQUE DE LA CITE (400 m2)

Située à l’angle de la rue de la Platière & du quai de la Pêcherie, Lyon 1 er 

 

 

 

 

Cette peinture murale met à l’honneur  les Littératures Lyonnaise et Rhône- Alpine.

 

Au rez-de-chaussée, une librairie en trompe-l’œil donne le ton avec ses étagères débordants de romans, polars ou recueils de poésies .

 

 

 

 

Mais il faut, ensuite, lever la tête pour apercevoir toutes les surprises réservées par les façades de ce mur peint.

 

Aux fenêtres,  extraits ainsi que centaines de couvertures d’ ouvrages publiés, notamment, par les écrivains  Frederic Dard, Louise Labé, Jean Reversy ou encore Antoine de Saint Exupery se dévoilent, en effet, aux regards curieux des passants.

 

 

 

3. LA FRESQUE DE MONTLUC (800 m2)

Située rue du Dauphiné,  Lyon 3 eme

 

 

 

 

 

 

Passionnée d’Histoire et plus particulièrement de celle relative à la seconde guerre mondiale, c’est avec beaucoup d’émotion que j’ai, il y a cinq ans,  découvert cette peinture murale représentant Jean Moulin.

 

Héros, désormais panthéonisé, qui après avoir, début 1942,  été parachuté en France, par le Général De Gaulle, afin d’unifier les différents mouvements de Résistance opérant en Zone Sud,  au sein du Conseil National de Résistance créé le 27 mai 1943, fut  arrêté à Caluire, dans la maison du Dr Dugoujon, en juin 1943, par Klaus Barbie .

 

Torturé par lui, Rex (le pseudonyme de Jean Moulin dans la Résistance) mourut, quelques semaines plus tard, dans le train qui le convoyait vers l’ Allemagne.

 

Rappelant  les heures sombres de l’Occupation, ce portrait rend donc hommage à une figure majeure de la Résistance française.

 

Profitez, ensuite, des quelques mètres qui vous séparent du sinistre fort-prison de Montluc , où Jean Moulin fut, à l’instar, quarante années plus tard, de son bourreau, incarcéré, pour l’explorer.

 

Une visite dont on ne ressort pas indemne.

 

Toujours dans le même quartier, à l’angle de la rue Jeanne Hachette et de l’avenue Felix Faure, la peinture murale La Résistance dévoile sur un mur, situé le long de la voie empruntée par le tramway Léa, d’autres grands noms ( notamment le couple Aubrac) de Résistants locaux.

 

 Lyon n’a définitivement pas usurpé son titre de capitale française de la Résistance.

 

 

4.  THANK YOU MISTER PAUL 

 Située Cours Lafayette , en face des Halles Paul Bocuse, Lyon 3 eme .

 

 

 

 

 

Jusqu’à la fin de l’année 2015 et aussi surprenant que cela puisse paraître, aucun mur peint lyonnais intra-muros ne rendait exclusivement hommage ( ceux des Lyonnais et de la Rue des Grands Chefs à Collonges-au-Mont-d’Or le figurent, en effet, parmi d’autres personnalités) au chef Paul Bocuse, enfant du pays considéré comme le Pape de la Gastronomie française.

 

C’est désormais chose faite avec cet imposant portrait en noir et blanc (hormis sa médaille reproduite en couleurs) s’affichant juste en face des Halles qui portent son nom.

 

 

 

5. LE MUR DES CANUTS (1200 m2)

 Situé Boulevard des Canuts , Lyon 4 eme .

 

 

 

 

 

A la Croix-Rousse, l’ immense Mur des Canuts est un must see a plus d’un titre.

 

Parce qu’il s’agit de l’un des tout premiers murs peints à avoir, à la fin des années 1980, été réalisé à Lyon.

 

Parce qu’il témoigne, ensuite, de la transformation progressive du  quartier où il se dévoile.

 

Ancien bastion, au 19 ème siècle,  des canuts (ouvriers tisserands de la soie), le visage de la Croix Rousse s’est  au fil des siècles, en effet, métamorphosé .

 

Grace aux réactualisations dont il est l’objet, Le Mur des Canuts illustre donc ces changements mais donne également à voir la vie quotidienne qui s’y déroule désormais.

 

Sa dernière version, datant de 2013, braque ainsi les projecteurs sur les actuels  habitants  de « la pente qui travaille » (surnom jadis donné à la Croix Rousse) tout en mettant en lumière les innovations lyonnaises, telles le Velo’v (pendant du Vélib parisien), qui y sont apparues.

 

Enfin, l’ultime singularité de cette peinture murale réside dans sa capacité à faire évoluer les personnages qui la composent.

 

Ainsi, la petite fille admirée hier est devenue la mère que l’on observe aujourd’hui.

 

Autant d’éléments qui confèrent, à raison, au Mur des Canuts une aura particulière.

 

 

 

6. ESPACE DIEGO RIVERA (400 m2)

Située Rue Georges Gouy , Lyon 7 eme . 

 

 

 Emiliano Zapata

 

 

Fin janvier 2017 s’est terminée au Grand Palais parisien la magnifique exposition  (dont j’avais publié plusieurs photographies sur la page Facebook du blog) consacrée à quelques unes des grandes figures artistiques mexicaines de la première moitié du XX ème siècle.

 

Parmi ces dernières figuraient notamment José Clemente Orozco, Frida Kahlo  mais également son non moins célèbre époux Diego Rivera.

 

Depuis 2007, trois magnifiques murs peints, reprenant des thèmes traités par l’artiste dans son oeuvre, lui  rendent hommage  à Lyon.

 

J’ai, en ce qui me concerne, eu une préférence pour deux d’entre eux .

 

D’un côté, une façade pré-hispanique renvoyant aussi bien aux civilisations amérindiennes ( Aztèque, Maya et Tarasca notamment)  qu’aux premiers temps de la Conquista espagnole où l’Eglise joua un rôle prégnant. 

 

 

 

De l’autre, un mur peint évoquant, pèle-mêle, industrialisation, Révolution Mexicaine ainsi que lutte des classes.

 

On y retrouve également des figures importantes telles que Frida Kahlo

 

 

 

ou le dirigeant Lénine.

 

 

 

7. LE MUR DU CINÉMA (500 m2)

 Situé  à l’angle de la cour Gambetta et de la rue de la Guillotière  , Lyon 2 eme .

 

 

 

Affiche Brispot « Premier Film »

 

 

C’est à Lyon que les deux célèbres frères Auguste et Louis Lumière (représentés sur la fresque des Lyonnais)  inventèrent, à la fin du 19 ème siècle, le Cinématographe.

 

Un mur peint consacré au Cinéma se devait donc d’être réalisé dans la ville. 

 

Entre le décor d’un tournage, le rappel de Sortie d’Usines, premier film muet des Frères Lumière,

 

 

10-min

La sortie d’usine Lumière à Lyon, premier film produit 

 

et le clin d’œil aux productions  contemporaines tournées à Lyon : l’immersion dans le monde du 7 ème art y est totale. 

 

  9-min

 

 

 

8. LA FRESQUE DE GERLAND (190 m2)

Située au 18 rue Pierre de Coubertin, Lyon 7 ème

 

 

 

A seulement quelques encablures du mythique stade de Gerland, le mur-peint éponyme  célèbre la coupe du monde de football organisée et remportée par la France en 1998.

 

Les références à cet événement sportif d’envergure y sont, de fait, omniprésentes.

 

Mais au-delà, cette oeuvre permet également de découvrir plusieurs lieux emblématiques du quartier : le stade, bien évidemment, mais aussi la Halle Tony Garnier ou encore les écoles normales supérieures. 

 

 

 

9. LA FRESQUE  LUMIÈRE (340 m2)

Située 106 avenue Jean Jaures,  Lyon 7 

 

 

 

 

 

Il s’agit, sans conteste, de la peinture murale la plus innovante en ce qu’elle combine, en recourant à des technologies de pointe, deux  symboles importants de la ville : le mur peint et la lumière.

 

Dessinée par François Schuiten, illustrateur belge de renom, cette Lyon du Futur, où figurent en toile de fond la Halle Garnier, surmontée d’une coupole en verre, outre la colline de Fourvière, s’illumine, en effet, à la nuit tombée grâce aux nombreuses diodes et fibres optiques qui y ont été intégrées.

 

Une installation moderne qui va, de surcroît, de pair avec le renouveau constaté dans le 7 ème arrondissement.

 

  

 

10. LES CITES IDÉALES

Situées au début du Boulevard des Etats-Unis ,  Lyon 8 

 

  

 Tour de Babel vue par Nicolas de Crécy

 

 

A l’entrée du cosmopolite quartier des Etats-Unis,  cinq monumentales peintures murales, évoquant les Cités Idéales, un thème cher à l’architecte-urbaniste Tony Garnier (dont il sera question un peu plus loin), attirent immédiatement le regard.

 

J’ai, tout d’abord, eu un coup de cÅ“ur pour deux des trois Å“uvres réinterprétant le mythe de la Tour de Babel .

 

Selon ce dernier, les hommes, unis par une même langue, décidèrent de construire une cité idéale, symbolisée par une tour se dressant dans le ciel, mais Dieu mit fin à cette entreprise en brouillant leur langage puis en les dispersant sur  Terre.

 

 

Le premier mur peint (de 160 m2), sis 5 boulevard des Etats-Unis, fait écho au tableau éponyme peint, au 16 ème siècle,  par Bruegel l’Ancien 

 

 

 

 

 

tandis que le second ( de 240 m2), réalisé,  à seulement quelques mètres du précédent, par l’illustrateur français Nicolas de Crecy apparaît comme une interprétation plus moderne .

 

 

 

 

 Puis, à l’angle de la rue de Villon et du 23 Boulevard des Etats-Unis, j’ai été émerveillée par l’impressionnante  fresque de Shanghai (de 150 m2), peinte par l’artiste Shi Qi Ren pour commémorer le 20 ème anniversaire du jumelage entre la région Rhône-Alpes et Shanghai.

 

Avez vous remarqué le clin d’œil (en bas à gauche) aux soldats de Xi’An dont il a été question sur le blog il y a deux mois  ?

 

 

 

 

 

11. LE MUSÉE URBAIN TONY GARNIER  (5700 m2)

4 rue des Serpollières, Lyon 8 ème 

 

 

photographie stroboscopique de Muybridge qui décompose le mouvement d’un coureur

 

 

Je ne peux terminer ce tour d’horizon consacré aux murs peints lyonnais sans évoquer l’incroyable musée Tony Garnier, également situé dans le quartier des Etats-Unis, que j’ai exploré  il y a un peu plus de deux semaines.

 

 

 

 

 Une galerie à ciel ouvert, unique en son genre, que je vous propose, à présent, de découvrir en un clic   ici .

 

 

 

 

 

 

AUTEUR - Le Pigeon Voyageur

Et si le cœur vous en dit, vous pouvez également partager avec moi vos impressions, émotions et pourquoi pas interrogations après lecture de cet article et découverte de ces photos (toutes prises par mes soins). Alors à vos plumes !

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