ET SI VOUS DORMIEZ DANS UN ANCIEN PRESBYTERE LYONNAIS ?
Suite Signature n°16
C’est à l’ombre de la pluriséculaire Basilique Saint-Martin d’Ainay, joyau roman de la presqu’ile lyonnaise,
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qu’un majestueux bâtiment,
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sis 20 rue de l’Abbaye d’Ainay, écrit, depuis l’été 2019, une nouvelle page de son Histoire.
La troisième.
Résolument inattendue de surcroit.
Rien ne prédestinait, en effet, cet ancien presbytère, construit en 1852 par Claude-Anthelme Benoit dans un style architectural florentin et rattaché à l’abbaye voisine, a être transformé par la municipalité de Lyon, au début du siècle suivant, en une école communale laïque;Â
Puis mis en vente, en 2017, aux enchères publiques par les Hospices Civils de la ville ,
Avant de se voir métamorphosé, au terme de minutieux travaux conduits par le cabinet lyonnais de design et d’architecture d’intérieur Maison Hand, en un aussi intimiste qu’irrésistible boutique-hôtel de 21 clés.
Où l’appétence de son propriétaire, l’entrepreneur Arthur Laeuffer, pour l’Art, les Voyages et la Gastronomie se laissent aujourd’hui subtilement toucher du doigt,
Où, dans un fascinant jeu de contrastes, héritages pluriels, modernité, vieilles pierres et design contemporain se conjuguent avec maestria,
Où l’ode permanente aux savoir-faire, entreprises et artisans, tant lyonnais que régionaux, témoignent d’un véritable parti-pris ,
Où l’âme ainsi que le charme des lieux participent, sans l’ombre d’un doute, à en assurer la mue en un attachant « Home Away From Home » que nul ne songerait, ce dont je peux désormais attester, à quitter.
Autant d’éléments qui, au fil des pièces traversées, dessinent l’identité si singulière, et néanmoins fièrement assumée, de l’Hôtel de L’Abbaye.
Cela transparait, tout d’abord, dans le choix ayant, à raison, été fait de préserver la façade originelle du bâtiment.
Incroyable chef-d’Å“uvre en pierre dont les sculptures, motifs, balcons et larges fenêtres à meneaux sont, non seulement, envoutants de beautéÂ
mais annoncent, en outre, les mille et une merveilles qui, sitôt le seuil de l’hôtel franchi, affleurent comme par enchantement .
Au sein des espaces communs, occupant le premier niveau, puis des chambres, quant à elles déployées sur trois étages.
Partageant :
Esthétique léchée, mêlant pièces de designer, créations fabriquées sur-mesure, mobilier chiné par Arthur Laeuffer lui même ou meubles de la famille de ce dernier;
Imprenables perspectives donnant sur la place d’Ainay et ou la rue Bourgelat;
Douce palette chromatique s’inscrivant dans des tons naturels
et superbes compositions florales, de saison, imaginées dans un premier temps par Les Imparfaits et désormais par le Studio Brontie, à partir de fleurs cultivées en Hexagone, les élégants intérieurs de l’Hôtel de l’Abbaye donnent ainsi, dès le rez-de-chaussée, déjà le là .
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Difficile d’en douter face au magnifique escalier en pierre, orné de portraits familiaux, menant aux niveaux supérieurs;Â
aux atypiques suspensions lumineuses décorant chaque pièce;
suspension Brass de GervasoniÂ
au très beau bureau, ayant autrefois appartenu au grand-père de Monsieur Laeuffer, où les hôtes sont dorénavant accueillis à l’heure du check-in;
aux banquettes habillées de matériaux nobles; aux jolis miroirs accrochés à divers endroits; aux superbes fauteuils contemporains;
au déconcertant hippopotame à bascule et aux objets de piété, disposés dans des niches murales, qui y habillent l’espace. Â
Mais bien loin de n’être qu’une succession d’enclaves propices à la contemplation, le rez-de-chaussée se veut également l’incarnation d’un, chaleureux, lieu de vie ouvert à tous.
Qu’habitants du quartier d’Ainay, lyonnais de manière plus générale et touristes avertis investiraient tout au long de la journée et de la soirée (privilège dont seules les personnes séjournant à l’Hôtel de l’Abbaye peuvent aujourd’hui, situation sanitaire oblige, profiter au sein de leurs cocons douillets).
En s’installant au Café Basilic
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ou, alors, à la table bistronomique L’Artichaut, tous deux situés de part et d’autre du lobby.
L’ArtichautÂ
Dans un agréable décor, fait de zelliges verts, de banquettes moelleuses, d’un comptoir charmant et de portraits de personnalités (au rang desquelles figurent notamment Jacques Chirac, Paul Bocuse, Albert Einstein ou encore Johnny Hallyday) dessinés par Arthur Laeuffer,
 qu’un très cosy salon-bibliothèque vient intelligemment prolonger, le premier convie ainsi à une séduisante escale.
Qui pour boire une boisson chaude, qui pour siroter un jus, qui pour grignoter un encas salé et qui pour se régaler d’une pâtisserie.
Invitant aussi bien à la convivialité qu’à de romantiques tête-à -tête, grâce à la présence de banquettes et d’une large table en bois, le second, antre où le chef, lyonnais, Jérémy Revel fait montre de son génie créatif, offre une riche expérience sensorielle.
BÅ“uf de 7 heures by L’Artichaut
Allant bien au-delà du seul ravissement des papilles.
Colorées, graphiques, dressées avec soin dans une vaisselle d’exception et laissant s’échapper d’envoûtants parfums, ses délicates assiettes-tableaux, uniquement dégustables en room-service depuis l’apparition de la Covid 19,
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se révèlent être l’expression :
D’une exquise cuisine familiale de saison ayant d’ores et déjà le poulet de Bresse rôti aux herbes, les artichauts et le homard, travaillés de multiples façons, pour plats-signaturesÂ
Et d’une gastronomie se voulant, du reste, engagée.
Puisque la carte, élaborée à quatre mains avec le propriétaire de l’Hôtel de l’Abbaye et régulièrement renouvelée, répond à un double objectif :
Privilégier les circuits courts et sublimer des produits sourcés, avec attention, auprès de fournisseurs, fussent-ils locaux ou régionaux, reconnus pour la qualité de leur travail.
Truite de l’Isère façon gravlax; velouté de butternut et son espuma d’hélianthis;
poitrine de cochon fondante laquée au sésame – jus parfumé au yuzu- écume citronnelle
terrine maison; bÅ“uf de 7 heures – jus à l’ail noir et son beurre de Bresse; tuile aux pralines ou encore incomparables sorbet à la pêche blanche ou glace à la corne de gazelle (dévoilant en bouche toutes les subtilités de cette iconique pâtisserie marocaine) préparés par Terre Adelice, l’artisan glacier collaborant avec la maison
: voici donc quelques unes des suggestions qui y ont, cette semaine, ravi mes pupilles.
Ici, nul doute à avoir : la félicité gustative sera, quelque soit votre choix, toujours au rendez-vous.
A ce stade, vous devriez, normalement, déjà avoir succombé au cachet de cette historique bâtisse, objet d’une reconversion réussie.
Si par extraordinaire cela ne s’avérait pas être, encore, le cas, la découverte de l’une ou l’autre des 21 chambres et suites, réparties en 4 catégories, que compte l’hôtel devrait achever de vous faire tourner la tête.
Suite Signature
chambre Essentielle
Reflets, par leurs aménagements judicieusement pensés, d’un style décoratif propre à chaque étage (années 70 au premier; plus contemporain, sous la houlette de Maison Hand, au deuxième et faisant la part belle aux pièces vintages, entre autre chinées par Arthur Laeuffer aux Puces du Canal de Lyon, au troisième), elles constituent d’ultra confortables et lumineux nids, empreints d’une quiétude sans égal, où transparait une attention aux moindres détails.
Qu’il s’agisse :
Du choix des têtes de lit, des appliques murales et du téléphone à cadran,
Téléphone vintage Brondi
Des produits d’accueil l’Occitane en Provence (dont quelques uns sont même donnés aux hôtes, en guise de cadeau, au moment de leur check-out) à retrouver dans les salles de bain, de la robinetterie en laiton
robinetterie Hotbath
et de la literie haut de gamme,
Des cafés et thés estampillés Lagrange, des jus de fruits artisanaux pressés par la Maison Bissardon et des eaux minérales, autant de pépites que l’on doit à des artisans régionaux, gracieusement offerts,
Des murs et sols en terrazzo, de la porte vitrée de la salle de bain rendue opaque grâce à un papier japonais et des aquarelles accrochées aux murs ,
Des chaises et fauteuils installés.
Lampe Collet Made/ Applique DCW Editions/ Chaise Moustache
Fauteuil Mushroom, Pierre Paulin
Mon coup de cœur ?
Les spectaculaires  » Signatures » situées au premier (chambre n°16) et au deuxième étage (chambre n°26).
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Inondées de lumière, bénéficiant d’une exceptionnelle hauteur sous plafond, possédant un coin salon, meublées avec goût
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et jouissant, notamment, d’une vue à couper le souffle (de face ou en contre-plongée) sur la place d’Ainay
et le fronton de la basilique éponyme (magnifiée par un éclairage à la nuit tombée )
, ces chambres d’angle font, pour moi, figure d’inoubliables bijoux.
En leurs murs, le Temps s’arrête et plus rien ne compte si ce n’est profiter, encore et encore, de l’instant présent.
Bonheur !
Mais, à vrai dire, comment pourrait-il en être autrement ?
Impossible enfin de clore ce billet sans mentionner le service prévenant et efficace ainsi que l’extrême gentillesse de celles et ceux qui, du propriétaire de l’établissement, présent sur place, à ses équipes, mettent quotidiennement tout en Å“uvre pour satisfaire les désiderata de leurs clients.Â
Grâce à eux, mon séjour passé, il y a quelques jours, ici a définitivement rimé avec ressourcement et déconnexion.
Une parenthèse salvatrice dont j’avais assurément besoin.
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Adresse unique, nichée au cÅ“ur d’un historique quartier lyonnais, l’Hôtel de l’Abbaye est l’exemple parfait de ces trésors du patrimoine français ayant su embrasser, avec grâce, un énième destin.
Sans se départir, pour autant, de ce qui signait jusque là leur intrinsèque singularité.
Et rien que pour cela, il mérite que vous y fassiez à votre tour escale.
Pour une heure, un diner, une nuit, voire (beaucoup) plus si affinités.
Moi, j’ai adoré ! Â
Angela | Fév 21, 2021 at 19 h 35 min
Merci Ivy pour l’idee
Le Pigeon Voyageur | Fév 21, 2021 at 20 h 05 min
My pleasure Angela ! Cette adresse vous plaira assurément 🙂