THE ART OF BANKSY, QUAND ANVERS SE MET A L’HEURE DU STREET ART
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Gangsta RatÂ
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Entre le 15 ème et le 17 ème siècle,  Rubens, Brueghel, Van Dyck ou encore Van Eyck,  hérauts incontestés de la peinture flamande, contribuèrent  à faire d’Anvers un Haut Lieu de l’Histoire de l’Art européen.
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Un Temps qui, plusieurs siècles plus tard et au vu de sa nouvelle stature de capitale mondiale du Diamant,  semblait, à première vue, pourtant révolu.
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C’était sans compter sur  The Art of Banksy, l’inédite exposition itinérante d’Art Contemporain qui, le 14 janvier 2017, y a ouvert ses portes.
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Car en célébrant  Banksy, l’un des plus emblématiques (et plus côtés)  street artistes  (figurant d’ailleurs dans le classement 2010, établi par le Magazine Times, des 100 personnalités les plus influentes de la planète)  ayant permis à l’Art Urbain d’ acquérir toutes ses lettres de noblesse, la cité belge nous rappelle, avec la manière, qu’elle a bel et bien encore sa partition à jouer sur la scène artistique du Vieux Continent.
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 Rétrospective-événement, The Art of Banksy l’est donc indéniablement.Â
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Et cela tient, en premier lieu, à l’énigmatique personnalité de Banksy,  pseudonyme choisi par cet artiste anglais underground, qui  refuse, à dessein, de dévoiler son identité.
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Une préservation, vaille que vaille,  de son anonymat qui pourrait toutefois s’expliquer  par la culture du secret prévalant dans le monde du Street Art.
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Pouvoir, en tout temps et en tout lieu (même dans les plus grands musées du monde que sont le Tate, Le MOMA ou le Louvre), se faufiler incognito et s’enfuir discrètement  demeure l’une des principales règles d’or.
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Soup CanÂ
(oeuvre  de Banksy accrochée clandestinement par lui dans plusieurs grands musées du Monde dont le MOMA et le Tate)
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A l’aune de ce constat, la décision prise par  Banksy de s’identifier à un rat, rongeur connu pour s’introduire où bon lui semble et étant, de surcroît, très futé,  prend, dès lors, tout son sens.
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 Radar Rat
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Et comme il le reconnaîtra lui-même, ultérieurement,  le substantif Rat est également un anagramme du mot Art.
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Tout un symbole donc !
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Mais aux vaines tentatives visant à percer le mystère qui l’entoure,  ce génie de l’Art de Rue oppose l’Essentiel qui pour lui est ailleurs.Â
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En l’occurrence dans les messages forts que véhiculent  ses œuvres réparties aux  quatre coins du Monde.
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De Paris à Londres en passant par Bristol, New York, Gaza ou  le mur de séparation érigé entre Israël et la Cisjordanie.
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A ce titre, là encore, l’exposition The Art of Banksy se révèle, par la diversité des Å“uvres présentées, d’une exceptionnelle envergure.
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Pour la première fois, en effet,  une exposition dédiée à l’artiste rassemble 80 réalisations originales ( peintures au pochoir, sculptures, collages, coupures de faux billets, pochettes de disques, installations), des sérigraphies limitées outre des photographies jamais divulguées auparavant qui  proviennent  tout autant de collections privées que de celle de Steve Lazarides, commissaire de l’exposition.
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 installation d’une cabine  téléphonique
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Véritable sommité du Street Art et pionnier dans la promotion de cette forme d’art contemporain,ce galeriste britannique n’est autre que l’ ancien agent du graffeur anonyme.
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Attendez vous donc  à découvrir quelques unes des œuvres ayant assuré la renommée mondiale de Banksy :
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Girl and Balloon
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Napalm
(détournement de la photo de Kim Phuc prise par le photographe Nick Ut. Un cliché dont il avait été question dans le billet consacré à ma découverte de la ville vietnamienne d’ Ho Chi Minh Ville )
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Media Canvas
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Kate MossÂ
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Un artiste engagé
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 Stop me before I paint again
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Stick Police
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dont les personnages  ( enfants, forces de l’ordre, personnes âgées, célébrités, policiers, animaux personnifiés)  ainsi que le travail, parfois détourné ou inspiré d’autres artistes  ( à l’instar d ‘Edgar Degas, de Blek le Rat ou d’Andy Warhol),
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 Bullet Proof David (inspiré de Blek le Rat)
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 Pregnant Monkey (photo de Demi Moore enceinte détournée)
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se font les porte-voix, Â souvent avec ironie,
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Grannies
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 de ses revendications.
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 Turf War
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Pulp FictionÂ
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 Monkey Queen
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Qu’il s’agisse  de critiquer les sociétés capitalistes et de consommation dans lesquelles nous vivons.
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Sale EndsÂ
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Love Heart Wasp
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Christ with shopping bagsÂ
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De dénoncer la violence ,Â
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Kids on Guns
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l’accroissement des mesures de surveillance dans l’espace public ainsi que  les privations de liberté.
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 Guantanamo Bay
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De se moquer de la religion.
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 De s’insurger contre les guerres.
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Golf Sale
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 Happy Chopper Crude Oil
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 Flag Wall
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Ou encore de prôner plus de Justice.
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Explorer The Art of Banksy, véritable plongée dans l’univers d’une figure majeure de l’art urbain,  laisse donc littéralement bouche bée…. tout en suscitant, néanmoins, quelques réserves voire interrogations.
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Ainsi, le fait qu’elle ait été montée sans l’aval de Banksy (ce dernier ayant, il y a quelques années, mis fin  à sa collaboration professionnelle avec Steve Lazarides) prive, de facto, l’exposition de ses réalisations les plus récentes.
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Elle n’en aurait, assurément, été que plus complète.
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Mais ce qui surprend davantage c’est le lieu sélectionné pour abriter, jusqu’au 19 mars prochain, cette exposition : le Stadsfeetzaal d’Anvers.
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Qui aurait un jour pu, en effet,  imaginer que les œuvres de Banksy  soient accrochées dans un temple consumériste, lieu que ce dernier exécre pourtant au plus haut point ?
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 Mais avant de crier à la trahison de l’esprit banksyen, peut-être faut il voir dans ce choix, semblant à première vue incompréhensible, une inscription dans la droite lignée des nombreux paradoxes du Maître aux pochoirs.
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Car, après tout,  sa signature n’est elle pas de ne jamais se trouver là où on l’attend ?
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En tout état de cause, The Art of Banksy est une exposition qui mérite le déplacement !
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Moi j’ai adoré 🙂
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