ALLER SIMPLE POUR L’ESPAGNE DU SIÈCLE D’OR AVEC L’EXCEPTIONNELLE RÉTROSPECTIVE VELASQUEZ
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vénus au miroir |
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Paris, le 25 mars 2015.
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Le couple royal espagnol, Felipe VI et son épouse Letizia Ortiz, est, pour la première fois, en visite officielle de trois jours à Paris.
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 Leur programme de visite prévoit notamment l’inauguration d’une exposition picturale, sans précédent, au Grand Palais de Paris.
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Un événement exceptionnel à plus d’un titre !
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En premier lieu  parce qu’il rend hommage à l’un des plus grands noms de la peinture du siècle d ‘or espagnol, soit le 17 ème.
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Ensuite parce qu’il s’agit de la première exposition, ayant trait à ce Maître, jamais organisée en France !
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Quand on sait que même le Musée du Louvre ne possède aucun de ses tableaux, on prend immédiatement la mesure de cette fabuleuse collection.
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Enfin parce que le Grand Palais  a réussi l’impensable tour de force de réunir dans ses murs, une cinquantaine des Å“uvres de cet artiste (sachant que, selon les experts, il n’en aurait peint qu’une centaine).
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Un véritable miracle!
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Car oui, il faut savoir que la grande majorité des toiles de ce génie de la peinture sont exposées dans un musée espagnol qui rechigne, tout comme d’autres d’Europe voire même d’outre atlantique, à les prêter.
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Je vous laisse imaginer les âpres négociations qui ont du être menées avant que cette rétrospective d’envergure puisse enfin voir le jour.
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Malheureusement, le crash de l’avion de la compagnie aérienne allemande Germanwings, qui avait décollé, en ce début de matinée du 25 mars, de Barcelone pour  Düsseldorf, va contraindre le souverain espagnol a écourté la visite qu’il avait déjà entamée à Paris pour rentrer, précipitamment, auprès de son peuple affligé.
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Exit donc l’inauguration picturale.
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Mais qui est donc ce peintre espagnol auquel cette exposition tant attendue est consacrée ?
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Son nom est Diégo Velasquez.
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Le peintre baroque,  génie de la peinture espagnole !
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Ma première rencontre, virtuelle, avec ce dernier remonte à la fin du lycée lorsque j’ai décidé de choisir l’option Histoire de l’Art afin de découvrir tous les grands courants picturaux.
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Velasquez était  au programme et je me souviens être restée sans voix devant ces magnifiques portraits.
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Mais ce n’est que 7 ans plus tard, que j’ai enfin pu admirer, en vrai, ses tableaux dans le célèbre musée espagnol du Prado, situé à Madrid.
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Immédiatement tombée sous le charme de cette ville, que j’ai découverte en 2006 et où je suis retournée 3 ans plus tard, je dois dire qu’elle fait aujourd’hui partie de mon top 3 des plus belles cités du pays de la Corrida que j’ai pu visiter.
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Ainsi Madrid m’évoque tout d’abord d’infinis bonheurs culinaires : la découverte des nombreux bars à tapas qui pullulent dans la ville, les dégustations de jamon ibérico ou d’un délicieux cochon de lait rôti au restaurant Samarkande, situé dans la gare d’Atocha dont la belle verrière et le jardin tropical constituent déjà à eux seuls une magnifique échappée, et surtout les churros ainsi que l’épais chocolat chaud de la chocolateria San Ginés, située au cÅ“ur de la ville, ouverte sept jours sur sept et jusqu’à tard dans la nuit.
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De Madrid je garde aussi le souvenir de belles ballades à travers la ville, notamment : au marché aux puces d’El Rastro, où chiner est un vrai plaisir, dans le parc d’El Retiro ,où flâner à travers les allées, se reposer au bord du lac ou admirer des troupes musicales se produire, notamment aux sons de djembé, est une véritable détente, au  superbe temple égyptien de Debod, que l’on ne s’attend vraiment pas à découvrir dans la ville, ou enfin sur la Gran Via, l’équivalent des Champs Élysées madrilènes.
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Et que dire de la beauté de son patrimoine architectural ?
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J’ai été époustouflée par le Palacio Real, ancienne résidence des rois, la fontaine de Cibeles ainsi que par les nombreuses majestueuses places qui structurent la ville : Puerta Del Sol, Plaza de Espana, avec les statues de Don Quichotte et Sancho Panza, Plaza Mayor.
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Bien évidemment, je ne suis pas non plus restée  insensible à l’ambiance de ses authentiques cabarets où se donnent des spectacles de flamenco endiablés.
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Mais c’est avant tout la stature culturelle de Madrid qui m’a séduite !
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La capitale espagnole est en effet le lieu rêvé pour les amateurs d’art et de culture !
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N’oubliez pas que c’est là que la Movida, ce mouvement culturel réputé, émergea après la mort de Franco à la fin des années 1970 !
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  Ne soyez donc pas étonnés d’y trouver pléthore de musées dont certains ont d’ailleurs acquis une renommée mondiale !
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Au rang de ceux ci en figurent trois. Très exhaustifs certes mais emblématiques! (je les ai pour ma part adorés ) Â
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Il s’agit tout d’abord du musée privé Thyssen, qui déploie une exceptionnelle collection s’étalant, sur près de 700 ans, jusqu’au 20 ème siècle.
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Du Centre Reina Sofia, lequel est consacré à l’art contemporain, ensuite .
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La Star de ce musée étant le célèbre Guernica de Pablo Picasso.
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Et enfin l’incontournable Prado,  l’équivalent du Louvre parisien, qui m’a laissée des souvenirs impérissables !!
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Si faute de temps, vous ne pouvez visiter qu’un musée madrilène, optez pour celui la sans hésiter !
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Cette véritable mine d’or culturelle expose en effet des tableaux de grands maîtres de  la peinture européennes : française, italienne ou flamande.Â
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 Cependant, charité bien ordonnée commençant par soi même, le Prado offre à ses visiteurs une inimaginable concentration de toiles espagnoles.
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Ainsi à côté des chefs d’œuvres du Greco (peintre grec qui néanmoins passa les 40 dernières années de sa vie en Espagne et notamment à Tolède, une ville située à une heure de Madrid), de Zurbaran, de Murillo, de Goya, avec son célèbre Très De Mayo 1808, figurent les toiles de Velasquez.
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Vous l’aurez compris, pour voir la majorité des tableaux de ce maître né à Séville, vous ne disposiez, jusqu’à la semaine dernière, que d’une option : vous rendre au musée du Prado.
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Depuis le 25 mars 2015 une autre alternative s’offre, pourtant et jusqu’au mois de juillet 2015, à vous :  les admirer au Grand Palais de Paris.
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Une occasion rarissime que je vous recommande donc de saisir de toute urgence : aussi bien pour le caractère exceptionnel que pour la beauté de cette exposition que j’ai découverte, avec beaucoup de bonheur, hier, par une après midi pluvieuse !
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De cette rétrospective j’ai donc retenu plusieurs choses : Velasquez est, en effet,  le maître espagnol incontesté  du portrait !
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Un surnom qui n’est absolument pas usurpé car les toiles exposées au Grand Palais achèvent de nous convaincre de la justesse de cette affirmation sans appel.
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S’inpirant des plus grands peintres des écoles italienne (Le Caravage, Le Titien),  flamande (Van Eyck) et hollandaise (Rubens) ainsi que de ses voyages en Italie, le peintre espagnol réussit à réaliser des portraits, que vous avez sans doute déjà vus, d’un réalisme saisissant !
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A l’instar notamment de ceux des bouffons, des nains ou du pape Innocent X.
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Toutefois sa renommée en tant que portraitiste est assurée lorsqu’il devient le peintre officiel du roi espagnol Philippe IV .
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A ce titre, il peindra plusieurs tableaux représentant le souverain ou les membres de sa famille notamment l’héritier Baltazar Carlos ou l’infante Marguerite.
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 Maître incontesté des portraits, certes, mais il serait réducteur d’uniquement cantonner le talent de Velasquez à cela.
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 Lui dont le génie pictural s’est également exprimé, entre autre, à travers ses bodegon (nature morte),  ses paysages ainsi que ses représentations de figures religieuses (notamment des saints) et mythologiques (venus ou vulcain).
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Par ailleurs son influence directe, sur le peintre Juan Baudista Del Mazo (considéré comme son successeur) ou indirecte sur d’autres artistes espagnols, tel Goya, ou non, à l’instar de Manet, est une autre preuve de la grandeur de Vélasquez.
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Bref, j’ai été conquise 🙂
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  Voici donc un avant gout de quelques unes de ses peintures magistrales que vous pourrez admirer au Grand Palais.
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autoportrait du peintre |
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la mulata |
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apôtre saint thomas |
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apôtre saint pierre |
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baltasar carlos sur son cheval |
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sainte rufine |
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democrite |
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portrait de l’infante marguerite en bleu |
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portrait pape innocent X |
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le cheval blanc |
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 Néanmoins et nonobstant la beauté sans pareille des toiles présentées, j’ai regretté qu’un tableau, son chef d’oeuvre le plus connu, manque à l’appel de cette rétrospective française : Les Ménines.
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Le peintre s’y représente au travail, dans le palais de l’Alcazar de Madrid , peignant le couple royal, dont l’image se reflète dans un miroir, alors que l’infante Marguerite, entourée de ses demoiselles d’honneur et d’un nain, hypnotise notre regard.Â
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Les Ménines, un trésor national trop fragile, que le Prado refuse, en conséquence, de prêter.
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Mais au final qu’importe cette absence ?
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Car elle vous fournira un prétexte, raisonnable ou pas, pour vous envoler pour Madrid et aller à la découverte de ses merveilles, Prado compris 🙂
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