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KONNICHIWA EDO : ENTRE TRADITIONS ET MODERNITÉ

  |   ARCHITECTURE, ART & CULTURE, ASIE, EDIFICES RELIGIEUX, HISTOIRE & DEVOIR DE MEMOIRE, ILE, JAPON, MOMENTS D EVASION, TOUS, VOS ENVIES   |   2 Comments
dans les ruelles de Kagurazaka on rencontre toujours de belles personnes
 
 
   L’Empire du Soleil Levant a, de tous temps, exercé une fascination sur les occidentaux, pour qui il symbolisait un monde à part.
 
Et pour cause !
 
Cet archipel peut s’enorgueillir de posséder l’une des cultures les plus raffinées au monde, un art extraordinaire, dont la magnificence se déploie aussi bien dans le théâtre, la peinture, le cinéma que la littérature, ainsi qu’une gastronomie, différente et saine,  réputée.
 
   Le Japon c’est également la troisième puissance économique du monde, l’un des pays les plus riches, qui a su se relever et se reconstruire après l’hécatombe subie durant la deuxième guerre mondiale !
 
Il serait donc réducteur de résumer le Japon à une unique image d’ Epinal sachant que ce pays fait écho, de façon différente, à chacun d’entre nous .
 
   Ces images sont, pèle mêle, les angel cake, ces petits gâteaux aériens qu’il est désormais possible de goûter à la pâtisserie parisienne Ciel de Paris, les sashimis et les brochettes, les nombreux toriis, portails traditionnels japonais, les Mangas, les estampes d’Hokusai, qui fera d’ailleurs l’objet d’une exposition au Grand Palais de Paris au mois d’octobre 2014, les sumos, l’ Hanami, le phénomène, chaque année en avril, des cerisiers en fleur, les marques Nintendo ou Hello Kitty pour les plus jeunes, Issey Miyake pour parler mode japonaise, ou les onsens, ces sources d’eau chaudes naturelles où les Japonais adorent se baigner.
 
   Le Japon c’est également dans l’imaginaire collectif le pays ayant un grand nombre de restaurants étoilés, l’excellent bÅ“uf de Kobé, le souvenir de la bombe atomique ayant détruit les villes d’Hiroshima et de Nagasaki  les 6 et 9 août 1945, les kamikazes, le bombardement, le 7 décembre 1941, par l’aviation japonaise de la base américaine de Pearl Harbor à Hawaï,  déclenchant l’entrée en guerre immédiate des Etats Unis dans la seconde guerre mondiale,  ou encore le magnifique sommet enneigé du Mont Fuji, l’image d’Epinal par excellence du Japon, représenté notamment par le peintre japonais Hokusai dans ses célèbres 36 Vues du Mont Fuji.
 
   Pourtant, et à bien y réfléchir, nous en avons, bien souvent, une vision au mieux partielle, au pire caricaturale.
 
Celle ci est, notamment, alimentée, en ce qui concerne Paris, par :
 
*  La vision des nombreux touristes japonais, au style vestimentaire bien souvent décalé,que l’on croise, sans difficultés, aux aurores dans notre capitale. Ils arpentent déjà les rues de Paris, encore peu éveillée, photographiant en mode rafale tout ce qui peut avoir « l’exotic parisian touch »
 
*  Le fantasme de la Geisha, véhiculé par des films tels que  Mémoires de Geisha
 
*   Les nombreux «prétendus» restaurants japonais, en réalité tenus par des chinois, que l’on trouve à Paris
 
*   Le quartier japonais de Ste Anne dans le deuxième arrondissement de Paris qui ne représente qu’une infime partie de ce qu’est la culture culinaire japonaise
 
   C’est pour, entre autre, tordre le cou à tous ces préjugés mais également pour découvrir un univers, dont je savais qu’il allait incontestablement bouleverser tous mes repères, que je souhaitais, depuis déjà 3 ans,  me rendre dans ce pays.
 
Afin de ne pas rater l’incontournable Hanami, un MUST DO du pays, j’avais projeté de m’y rendre pendant les vacances de Pâques.
 
 En effet, selon les régions, les cerisiers fleurissent, grosso modo, entre la fin mars et la mi voire la troisième semaine d’avril.
 
   L’accident nucléaire de Fukushima, survenu le 11 mars 2011, m’a contrainte à reporter, sine die, ce voyage  que j’avais initialement envisagé pour le mois d’avril de la même année.
 
Mais ce n’était que partie remise car je ne pouvais pas, aussi facilement, tirer un trait sur cette idée de voyage qui me taraudait depuis déjà quelques temps.
 
   Finalement, il m’aura fallu presque deux ans pour remettre ce projet au goût du jour et programmer mon départ pour la fin avril 2013.
 
   Pour un premier voyage en Asie, je ne pouvais pas rêver mieux !
 
Fin Avril 2013.
 
   Après 11 heures et demie de vol, je m’apprêtais enfin à  fouler le sol nippon !
 
Dans l’avion, j’ai appris, aux détours d’une conversion avec une hôtesse de l’air, que l’Hanami avait été plus précoce cette année.
 
Les cerisiers n’étaient donc plus en fleurs depuis déjà plus de deux semaines.
 
Première déception pour moi qui rêvais de pique-niquer, comme tous les tokyoïtes, à l’ombre des cerisiers en fleurs dans le parc d’ Ueno.
 
Mais je n’avais pas encore dit mon dernier mot !
 
 Bien d’autres découvertes sympathiques m’ attendaient encore dans la mégapole nippone.
 
Un aéroport à l’image du pays

 

   La première impression que j’ai eu de Narita, l’aéroport de Tokyo, signifiant littéralement « la capitale de l’est  » au vu de la situation géographique de Tokyo sur l’archipel, a été celle d’un aérogare d’une propreté irréprochable et dont les agents sont d’une REDOUTABLE efficacité.
 
Pour une fois, le cliché  sur l’efficacité des Japonais  était bel et bien justifié.
 
   Après l’atterrissage tout est allé très vite : aussi bien mon passage à l’immigration que la récupération de mes bagages.
 
D’ailleurs, les services aéroportuaires de Roissy gagneraient  à s’en inspirer !
 
Ceci n’était pas pour me déplaire car après près de 11 heures et demie de vol ; une nuit presque blanche et 7 heures de décalage dans la vue (il était presque midi à Tokyo quand j’y suis arrivée), j’étais exténuée !
 
Je ne rêvais que d’une chose : plonger dans mon lit d’hôtel pour faire ma nuit même si, en soi, ce n’était pas le plus raisonnable à faire pour se mettre immédiatement dans le bain !
 
Mais enfin, je n’allais tout de même pas lutter contre mon corps alors que j’avais encore 5 jours à passer sur place ?
 
   Tous ces plans s’envolèrent néanmoins en fumée quand je dus franchir le dernier contrôle douanier avant de sortir de l’aéroport.
 
Une femme  officier me demanda alors, sur un ton très courtois, de bien vouloir ouvrir mes bagages afin qu’elle les vérifie.
 
Elle m’avait au préalable montrée un document,  mentionnant tous les objets interdits à ne pas posséder dans ses bagages (armes, objets contondants et tranchants et j’en passe et des meilleurs), en me demandant de lui assurer que je ne transportais rien de tout cela.
 
Ce contrôle fut plus long et minutieux que ce à quoi je m’attendais, encore le cliché du rigorisme nippon me direz vous n’est ce pas ?
 
En effet, l’officier  pris le temps de fouiller mes bagages, jusque dans les moindres recoins,   tout en m’interrogeant sur le pourquoi de telle ou telle boite qu’elle y trouvait .
 
J’ai bien cru que cela ne s’arrêterait jamais.
 
Finalement,  au bout de 20 minutes qui me parurent interminables, elle m’aida à refermer mes valises et je pus enfin m’en aller.
 
Là où j’ai été le plus sciée c’est que tout cela avait été fait avec la plus grande courtoisie et la plus exquise politesse, de quoi mieux me faire avaler la pilule.
 
C’est sur ils savaient y faire!!
 
   Je pouvais enfin, ai-je cru, me dire KONNICHIWA EDO ! (Edo étant l’ancien nom impérial de Tokyo qui redevint la capitale du pays, au détriment de Kyoto, à compter du début de l’Ère Meiji, période d’ouverture au monde du pays, soit à partir en 1868)
 
Mais que nenni !!!
 
Je n’étais, malheureusement, pas encore prête de quitter Narita Airport.
 
En effet, je venais de rater « le limousine bus« , c’est à dire la navette confortable, qui devait m’emmener à Ginza, l’un des cÅ“urs de la ville de Tokyo, situé à environ une heure de route de l’aéroport.
 
En effet, ces navettes relient Narita Airport aux quartiers les plus fréquentés de la capitale à l’instar de Shibuya, Ginza, Akihabara ou encore Shinjuku.
 
Le prochain, m’indiqua l’hôtesse chargée de renseigner les usagers de la ligne, était dans une heure et demie.
 
Je n’avais donc plus qu’à patienter.
 
 
J’ai donc décidé d’aller déguster une boisson chaude dans un Starbucks Café situé au sous sol de l’aéroport.
 
En fait, tombant de fatigue, je m’y suis plus assoupie qu’autre chose.
 
Le voyage commençait bien. 🙂
 
Le bus limousine ou la porte d’entrée dans Tokyo
 
   Lorsque, un peu plus d’une heure plus tard, je suis ressortie de l’aéroport, des passagers étaient déjà installés dans le bus tandis que d’autres faisaient la queue, dans le calme et sans aucune bousculade, le temps que le chauffeur poinçonne leurs billets.
 
L’arrêt du limousine bus à l’aéroport

 

Ça y est le bus est là 🙂
 
Encore une autre réalité nippone : un civisme à faire pâlir de jalousie les français!
 
 Chacun attend son tour sans tenter de gruger son voisin !
 
   On comprend donc mieux pourquoi les touristes japonais, lorsqu’ils y séjournent, considèrent Paris comme une  » mini jungle » où bousculade, queue parallèle, indélicatesse et manque de politesse y sont souvent la norme.
 
   J’aurais bien aimé pouvoir vous décrire le paysage que j’ai traversé sur le trajet m’ayant mené de l’aéroport à l’hôtel mais …. je n’ai rien vu.
 
Le sommeil avait eu raison de moi ! Et ce jusqu’en début de soirée!
 
C’est finalement la faim, encore une fois, qui m’a tirée de mon lit quelques heures plus tard.
 
A la découverte du quartier de Ginza
 
 
Un quartier vivant, même de nuit !
 
   Malgré la nuit qui tombait déjà sur le quartier, j’ai pu découvrir, durant quelques heures,  le quartier central plutôt luxueux de Ginza, faisant penser au 8 ème arrondissement parisien.

 

C’est l’un des quartiers les plus chers de la capitale en terme d’achats de logement.
 
 En effet,  il y’à quelques décennies, au plus fort de la bulle immobilière de Tokyo, Ginza était le quartier le plus cher en terme de prix au m2 carré.
 
Ginza c’est déjà un bon aperçu de Tokyo, la capitale hyper peuplée du pays.
 
   En effet, de part et d’autre de ses très larges, propres et éclairées avenues s’ élèvent une succession de gratte ciels, de hauteurs si différentes que le tout forme une architecture pour le moins incohérente, aux enseignes puissamment éclairées.
 
l’entrée du métro de Ginza
 
Pour la plupart, ils appartiennent  à des marques internationales prestigieuses, bien connues sous nos latitudes, à l’instar notamment de Sony, Lancel, Dior ou encore Hermès.
 
D’autres immeubles sont le siège de marques locales, toutes aussi reconnues, telles que Fuji, Muji,  ou encore  Uniqlo.
 
 Il y’a en effet des milliers de boutiques à Ginza, quartier incontestablement commercial.

 

 Mais pas uniquement, comme je vous en parlerai un peu plus loin.
 
   Non loin de la sortie de bouche du métro de Ginza, j’ai également pu apercevoir des Koban, antennes de commissariat, lesquelles contribuent à assurer la sécurité dans la capitale, si besoin était.
 
Vu le bas taux de criminalité, en dépit du phénomène grandissant ces dernières années des « papis voyous » et le sens civique élévé dans le pays,   je me suis interrogée sur l’utilité d’avoir autant de kobans.
 
Peut être était ce tout simplement lié à l’aspect dissuasif ?
 
On ne fume pas dans la rue !
 
   Enfin, ce qui m’a le plus marquée, lors de cette petite escapade nocturne, étaient les logos « interdiction de fumer » que je voyais partout dessinés sur le trottoir.
 

 

Il ne fait pas bon d’être fumeur au Japon où il est interdit de fumer dans la rue, à ciel ouvert !

 

   En effet, des abris sont prévus à cet effet dans la rue pour tous ceux qui ne pourraient pas refréner leur envie d’allumer leur cigarette.
 
J’en avais d’ailleurs repérer un, le matin même à l’aéroport de Narita, avant de monter dans le bus qui allait m’emmener en ville.
 

 

   Le lendemain matin, enfin reposée après une longue nuit de sommeil, j’étais fin prête pour débuter ma véritable exploration de Tokyo!
 
Je dois d’ores et déjà vous prévenir qu’eu égard à la taille de cette mégapole et aux nombres de jours que j’y ai passé, j’ai dû opérer des choix de visites touristiques car je ne pouvais pas tout faire.
 
Alors, êtes vous prêts pour cette ballade à travers quelques quartiers de la ville ?.
 
La visite diurne de Ginza: un quartier de travailleurs
 
   Pour moi, cette expérience de Ginza a été radicalement différente de celle que j’avais faite du quartier la nuit de mon arrivée à Tokyo.
 
   En effet,les tokyoïtes marchaient, en journée, d’un pas pressé pour vaquer à leur occupation professionnelle dans le quartier, siège de nombreuses entreprises.
 
Néanmoins, ils trouvaient, à chaque fois, le temps de s’arrêter pour me demander si j’avais besoin d’aide dès qu’ils me voyaient me démener avec mon plan de la ville dans la main.
 
   La serviabilité des Japonais n’est pas un mythe : je ne compte pas le nombre de fois où un tokyoïte m’a escortée jusqu’à l’endroit où je voulais me rendre et a attendu d’être sur que je ne m’étais pas trompée d’adresse avant de s’en aller.
 
 C’est d’autant plus étonnant qu’il aurait, tout simplement, pu m’expliquer le trajet sans pour autant m’accompagner.
 
Cela ne m’aurait pas incommodée le moins du monde car c’est ce qui se fait partout en Occident…  les parisiens ont même tendance, eux, à carrément orienter dans la mauvaise direction au lieu d’admettre qu’ils ne savent pas 🙂
 
 Enfin, ceci est une digression.
 
  Je disais donc que le caractère plus sérieux du quartier de Ginza m’a davantage sautée aux yeux en journée.

 

La vision des salarymen en costume et des jeunes femmes en talons et aux chignons impeccablement faits qui entraient, en flots continus, dans les différents buildings y était très certainement pour quelque chose!.
 
Ici on ne rigole pas avec le travail!
 
Vous comprendrez donc aisément ma surprise lorsqu’au milieu de toute cette armada de travailleurs,  je suis tombée, en me dirigeant vers le sud du quartier, sur cette sculpture de dinosaure, façon Godzilla, dont je ne saisissais pas la place à cet endroit précis.
 
Etonnant !
 
Une propreté presqu’ irréelle
 
   En outre,  la propreté de la ville, presque clinique, était encore plus hallucinante à la lumière du jour.

 

Non seulement rien ne traînait par terre mais de surcroît aucun japonais ne jetait quoique ce soit sur les trottoirs. Il est vrai qu’il y’a des  poubelles tous les 200 mètres !
 
Par mimétisme le touriste, même le moins précautionneux, suit donc le mouvement et ne jette rien !
 
Comme quoi 🙂
 
Ginza, the place to be durant la Golden Week
 
   On m’avait prévenue que durant la Golden Week, un ensemble de jours fériés entre la fin du mois d’avril et le début du mois de mai, durant lesquels les Japonais profitent de ces mini vacances, eux qui en ont très peu dans l’année, pour voyager dans tout le pays, la circulation devenait difficile dans le pays.
 
Avec nos 5 semaines de congés payés, merci au Front Populaire de Léon Blum qui en a initié l’existence en 1936, nous apparaissons comme des grands flemmards face au Japonais qui en ont à peine 3!
 
   J’ai pu, le 3 mai, jour férié célébrant la fête nationale de la Constitution,  faire l’expérience de cette foule immense.

 

 
En effet, ce jour là, la circulation fut, dès le matin, impossible à Ginza. Même pour les piétons !!
 
Il ne fallait pas être agoraphobe car une foule endimanchée se pressait dans le quartier, souvent en famille, pour faire des emplettes ou tout simplement du lèche vitrines.

 

 
Il est vrai que les vitrines de Ginza sont très bien agencées et ont de quoi donner envie à n’importe quel passant d’y faire flamber sa carte bleue 🙂

 

 
   Mais ce jour férié du 3 mai n’était pas la seule explication à la présence, qui m’aurait parue tout à fait inimaginable pour moi qui me baladait en relative quiétude dans ce quartier depuis déjà quelques jours, de cette foule  à Ginza.
 
L’attrait, jamais démenti, pour le théâtre de Kabukiza
 
L’explication se trouvait en effet ailleurs, juste devant l’entrée de l’illustre théâtre Kabukiza, en forme de pagode, devant lequel se massait maintenant beaucoup de personnes.

 

le théâtre de Kabukiza
    Dans ce théâtre, qui rouvrait justement ce jour là après plusieurs années de travaux, se donnent essentiellement des représentations de kabuki, combinant  chant danse et art dramatique.
 
Même si je ne parle par japonais, j’avais tenté, la veille, de réserver des places pour voir une représentation, en vain.

 

 
Plus aucunes représentations n’étaient disponibles à la réservation avant plusieurs semaines.
 
A défaut, je me suis donc contentée, après avoir difficilement fendue la foule,  de me poster au plus près de l’entrée du théâtre.

 

 
Je ne fus pas déçue d’avoir choisi ce poste d’observation car des japonais endimanchés sortaient déjà, l’air ravis, des premières représentations données dès le matin. Ces dernières pouvant durer plusieurs heures
 
   Quel spectacle !
 
Je ne pouvais pas quitter des yeux les femmes qui se mouvaient avec grâce, malgré les lourdes chaussures en bois compensées qu’elles portaient sous leurs magnifiques kimonos en soie !
 
D’autres personnes, portant des vêtements qui me parurent surprenants pour l’occasion, attirèrent également mon regard.
 
Une image valant 1000 mots, voici:
 
Devant le théâtre
 
Emprunter le métro de Tokyo, une expérience indescriptible !
 
   Prendre le métro a Tokyo est une expérience unique !
 
En effet, dès l’entrée dans la station de Ginza j’ai tout de suite compris que Tokyo était une ville qui était à mille lieux de tout ce que j’avais pu imaginer.
 
A l’image de la capitale, le métro tokyoïte est un espace ultramoderne, clair, bien aménagé, et très très propre où jamais, oh grand jamais, AUCUN usager ne fraude !

 

Cela change des usagers des transports en commun français que l’on voit faire toutes sortes de sauts périlleux, plutôt dangereux,  pour éviter d’avoir à se délester du prix d’un ticket de métro.

 

 
Cela est inimaginable à Tokyo!

 

 
Ceux qui n’étaient pas  déjà munis d’un ticket de métro, attendaient devant un des distributeurs, de couleur rose comme dans les mangas, cela ne s’invente pas, pour acheter leur titre de transport,  d’un montant d’un peu moins de 1,50 €.

 

Discipline, Discipline et encore discipline dans le métro
 
   Deuxième surprise, personne ne se bousculait une fois la rame de métro sur le quai!

 

 
Dans un bon sens évident,  que nous les parisiens semblons avoir cependant perdu en cours de route, les passagers descendant du train ont  priorité.
 
Seulement ensuite les autres peuvent y monter.
 
   Dans la rame, la discipline avait toujours droit de cité : personne ne se bousculait, les places prioritaires pour les enfants, femmes enceintes et personnes handicapées, étaient respectées.
 
En ce mardi matin, beaucoup de ces salarymen, tirés à quatre épingle dans leurs costards cravates, se tenaient aux nombreuses poignées situées en hauteur ou, plus surprenant, terminaient leurs nuits assis sur les bancs en attendant d’arriver à leur station de sortie.

 

 
Cette dernière  était toujours annoncée dans la rame en japonais mais également en anglais pour le bonheur des touristes comme moi.
dans une rame de métro

 

   Dans ce pays obsédé par l’hygiène sanitaire, je ne fus pas davantage surprise de voir certains passagers porter un masque qui leur protégeait le visage.

 

Asakusa here I am !
 
   Quelque minutes plus tard, je suis arrivée à Asakusa,  le plus vieux quartier de Tokyo, où se trouve, après la magnifique porte  de Kaninarimon, représentant le dieu du Tonnerre, et la Nakamise dori, l’ allée piétonne bordées de magasins de souvenirs, le très beau Temple de Senso- Ji, l’attraction majeure de la ville.
 
En sortant de la bouche de métro, j’ai pu apercevoir un peu plus loin  la célèbre Flamme d’Or, réalisée par Philippe Starck .

 

   Il n’était que 10 heures du matin, mais il y’avait pourtant déjà foule au Temple !
la porte Karinarimon et un koban

 

 

  
 
Certains déposaient leurs souhaits dans des sortes de casier, situés sur la droite, un peu avant de parvenir à l’entrée du temple, alors que d’autres se purifiaient et priaient devant un grand vase,  situé juste aux pieds de ses marches d’entrée, où étaient plantés de nombreux bâtons d’encens.

 

casiers où déposer ses souhaits

 

En effet, la fumée qui s’en dégage est réputée éloigner le mal de celui qui a allumé le bâton 🙂
Purification à l’entrée du Senso-Ji

 

   Le temple de Senso-Ji, composé de plusieurs constructions, est une véritable merveille !
 
L’entrée majestueuse qui y mène est composée d’ un torii rouge d’où pend une grande lanterne  de la même couleur, plus loin se trouvent des plus petits toriis où l’on peut déposer ses souhaits ainsi que plusieurs chaines composées de plusieurs lampions blancs.
 

 

 

Nakamise, l’allée marchande qui mène au Senso-Ji

 

 

 

Vue sur le temple de Senso-Ji
Sur les côtés on peut également voir, ça et là, quelques statues de bouddha.
Le temple de Senso-Ji, d’un style plutôt dépouillé une fois qu’on y pénètre, se dresse quant à lui fièrement dans l’axe de la porte initiale de Karinarimon..

 

 
Ouvert sur l’extérieur, Senso Ji est un temple aux colonnes massives de couleur rouge et aux  portes laquées  noires, sur lesquelles sont dessinées de très beaux motifs dorés.
A l’intérieur du temple de Senso-Ji

 

 

 

 

 

les portes laquées du temple
A la découverte du très célèbre parc de Ueno
 
   Après cette entrée en matière dans la culture nippone, il me tardait de me rendre au parc Uéno, rendez-vous incontournable des japonais  pour observer, chaque année au mois d’avril, le phénomène de l’Hanami, cerisiers en fleurs dont je vous ai parlé précédemment.
 
A la sortie du métro, j’ai décidé de faire  un premier stop dans le marché d’Ameyayokocho, connu pour être, avec celui de Tsukiji, l’un des plus grands marchés de la mer de Tokyo.

 

Même s’il touchait à sa fin, cela m’a donnée l’occasion de croiser quelques collégiennes qui s’y promenaient.

 

   Contrairement à ce que l’on pourrait penser de prime abord, l’engouement pour le parc d’Ueno, véritable poumon vert de la capitale, n’est pas uniquement lié à l’Hanami.
entrée du parc d’Ueno

 

 

sortie scolaire dans le parc d’Uéno
En effet, ce dernier abrite également différents musées dont notamment celui consacré aux sciences ou le musée national de Tokyo .
 
Quel musée visiter dans le Parc d’Ueno ?

 

 
   Face à l’offre multiple de musées, plus d’une centaine tous aussi exceptionnels les uns que les autres, que nous offre Tokyo, et plus spécifiquement le parc d’Ueno, arrêter son choix peut devenir une décision très cornélienne pour tout touriste.
Musée de la Nature et des Sciences dans le parc d’Ueno
   Pour ma part, je n’ai pas  tergiversé longtemps et ai assez vite opté pour la visite du Musée National de Tokyo qui, je l’espérais, rassemblerait tout ce que j’avais besoin de connaitre sur l’ancienne Edo.
 
Entrée du musée

 

   Tout d’abord,  le site du musée, à l’intérieur du parc d’Ueno, vaut à lui seul le détour tant il  est magnifique et apaisant.

 

 
C’est d’ailleurs une des caractéristiques de nombres d’endroits culturels dans le pays comme j’allais plus tard le découvrir.
 
   Le bâtiment principal, en forme de pagode, est entouré de nombreux arbres, eux mêmes précédés d’un joli plan d’eau et d’un très beau bonsaï.
bâtiment principal du musée
 

 

 

A travers une fenêtre d’une salle du musée, donnant sur l’extérieur, j’ai même eu l’occasion d’apercevoir des petites maisons en bois, lovées dans une végétation pour le moins luxuriante, posées juste aux bords d’un petit lac.

 

 
Paysage bucolique à souhait !
 
on peut voir de bien belles choses depuis les salles du musée
  Comme il fallait s’y attendre le Musée National est superbement bien conçu ce qui permet de souligner la beauté époustouflante des Å“uvres qui y sont exposées !

 

 

 

Mon coup de cÅ“ur pour le peintre Hokusai, que j’ai découvert lors du cours d’option Histoire de l’art, suivi lorsque j’étais en 1 ère L, c’est-à-dire il y’a très longtemps,  a été conforté lorsque je me suis retrouvée devant certaines de ses toiles.
 
En effet, comment ne pas être sensible à la beauté des vagues d’Hokusai ??
 
Et que dire de celle des nombreuses estampes, des dessins délicats représentant de nombreuses geishas ou encore des paravents que l’on trouve  dans les sections 7 et 10 du musée.
 

 

Geisha

 

C’est certain, je n’ai vraiment pas regretté l’halte dans ce musée!

 

 

 

Bienvenue dans l’Electronic Town
 
Du parc, j’ai décidé de m’accorder une pause plus relaxante.

 

 
  Le quartier d’ Akihabara  était donc désormais  l’endroit où je devais  me rendre.
 
 
sortie du métro à Akihabara

 

 Amateurs de mangas, ces bandes dessinées japonaises, et fous d’électroniques, ce quartier vous parle forcément déjà !
 
   Les rues d’Akihabara  correspondent à l’image que je m’en faisais, même si je n’avais, à vraie dire, aucun mérite, ayant déjà vu plusieurs émissions sur le quartier 🙂

 

 

 

Ainsi, mon regard croisait partout de grands immeubles, archi colorés, affichant sur leurs façades des photos de personnages de mangas.

 

 
les rues d’Akihabara

 

 

 

 

 

 

   Le quartier abritait également son lot de boutiques dédiées aux jeux ainsi que celles consacrées exclusivement à la vente de matériel électronique : téléphones, appareils numérique et consorts.

 

   Là encore,  les rues étaient noires de monde, essentiellement de jeunes hommes.
 
Mais ça c’était pour la vision attendue de l’Electronic town !
 
  Pour la version plus surprenante, il a fallu marcher un peu plus et dépasser le cœur névralgique du quartier.
 
J’ai alors croisé, tous les 200 mètres environ, des jeunes filles, semblant toutes droit sorties de mangas, portant une tenue façon soubrette : mocassins noir, bas résilles, la tenue classique blanche et noire de la soubrette, un serre tête ainsi qu’un sac rose !
 
Ces jeunes filles distribuaient des tracts aux passants pour promouvoir le Maid Café où elles travaillaient.
Une jeune fille travaillant dans un Maid Café
  Le Maid Café, ou une autre particularité nippone que je ne connaissais pas avant d’arriver à Akihabara, que je n’allais pas tarder à découvrir.
 
En effet, j’ai finalement suivi, à travers des ruelles du quartier, une des jeunes filles dont j’avais accepté de prendre le flyer.

 

 
Nous sommes parvenues, après une dizaine de minutes d’une marche rapide, au pied d’ un immeuble.
 
Près de l’ascenseur,  de grandes affiches faites d’un collage d’image de mangas et de jeunes filles ressemblant étrangement à celle qui m’avait menée jusque là,  semblaient vanter la publicité du maid café où je m’apprêtais à m’installer.

 

L’ambiance particulière des Maid Café
   3 étages plus tard, je suis rentrée dans un appartement, aménagé comme un petit restaurant, qui semblait être tenu par des jeunes filles également habillés en soubrette.
 
La clientèle, en cette pause déjeuner, était exclusivement masculine. J’ai d’ailleurs été étonnée d’y voir plutôt des salarymen d’âge murs au lieu de jeunes et fringants beaux garçons:).
 
J’ai à peine eu le temps de m’ installer à une table au milieu de la salle, qu’une soubrette s’était déjà agenouillée auprès de moi pour m’apporter le menu et prendre ma commande de boissons.

 

 
Oui, vous avez bien lu ! Dans les Maid Café les serveuses se font fort de servir leur clientèle en étant, autant que faire se peut, à genoux !
 
D’ailleurs, 3 hommes assis juste à la table d’a côté, semblaient apprécier ce spectacle!

 

 
Le sourire aux lèvres, ils ne cessaient de me montrer, par des gestes, que j’étais non seulement tombée dans la bonne maison mais que je serais également conquise par le spectacle !
 
   Euh comment leur dire ?

 

 
Pour moi  l’ambiance de ce Maid Café était certes étonnante,  marrante incontestablement, mais cela n’avait, à mon sens, rien de SUPER au sens où eux l’entendaient très certainement !!!
 
Je suppose que pour ces hommes, se faire servir ainsi par des jeunes filles, vêtues plutôt de façon sexy et qui ne cessaient de les chouchouter et de leur parler d’une voix douce comme s’ils étaient la 8 ème merveille du monde, réveillait en eux quelque chose, de l’ordre érotique, qui m’échappait quelque peu.
 
   Pour ma part j’ai trouvé l’ambiance plutôt très bon enfant !

 

 
Jugez en par vous même : service dans de la vaisselle en forme de cœur, présentation du repas, pas gustativement transcendantal comme il fallait s’y attendre, également en forme de cœur (pour le riz et sa sauce tomate).

 

 
 Enfin, clôture du repas par des chansons qu’il fallait répéter à l’unisson avec la serveuse.
 
Est ce utile de préciser qu’il était alors fortement recommandé de faire des cÅ“urs avec ses mains durant cette petite interprétation ?
 
   Je ne vous cache pas que je me suis presque sentie en classe de maternelle dans ce Maid Café!

 

 
Néanmoins, le fait de voir, à la table d’à côté,  des hommes murs  s’en donner à cÅ“ur joie pour reproduire les gestes de la serveuse, m’a forcée à relativiser le ridicule de cette situation, insoupçonnable pour moi seulement quelques heures plus tôt !
 

 

   Enfin, le déjeuner s’est clôturé sur une séance photo, rapide, avec les soubrettes du café.

 

 

 

   Le passage dans un Maid Café est donc une étape déconcertante lorsque l’on visite Tokyo!

 

 
Même si en pratique je n’ai pas eu un coup de cÅ“ur pour cette expérience, je reconnais qu’elle a le mérite de nous faire appréhender un élément singulier de la culture nippone.
 
Vous voila prévenus!  A vous désormais de faire votre choix en connaissance de cause 🙂
 
Roppongi, le quartier branché
 
   Plus tard dans la soirée, j’ai découvert le quartier plutôt branché et animé de Roppongi, lequel est néanmoins en passe d’être supplanté par celui de Shinjuku aujourd’hui.
Entrée dans Roppongi
On y trouve, autant dans l ‘artère principale du quartier que dans ses rues adjacentes, un nombre incalculable de bars, boites de nuits et de restaurants de cuisine étrangère ou locale aux accents plus classiques ou davantage surprenants, évoqués ici.
 
   L’autre attraction de Roppongi, de nuit, c’est l’illumination de la Tokyo Tower, la Tour Eiffel tokyoïte.
 
 
Je me suis presque crue à Paris !
 

 

   Après le dîner, je suis cependant assez vite rentrée à l’ hôtel pour finaliser les détails de ma journée, tant attendue du lendemain, qui devait débuter aux aurores !
 
J’avais en effet dans l’idée d’aller assister à la mythique vente aux enchères des thons rouges au marché de Tsukiji où certaines pièces pouvaient être vendues jusqu’à des centaines de milliers d’euros.

 

 
A cette dernière, laquelle se déroule vers 5 heures du matin, n’est  admis qu’un nombre limité de touristes par jour, soit un peu plus de 100.
 

 

Après le marché, je comptais assister à un combat de sumotoris.

 

 
Quand les plans prévus tombent tous à l’eau les uns après les autres
 
   Mais ça c’était en théorie ! En effet, j’ai vite déchanté lorsque j’ai été voir le concierge de l’ hôtel pour lui demander les quelques informations pratiques qui me manquaient.
 
   Sans avoir à me dire frontalement que cela n’allait pas être possible, cela ne se fait pas culturellement parlant, ce dernier m’a expliquée que pour avoir une chance d’assister aux enchères, dorénavant très courues,  il fallait que je sois au marché de Tsukiji aux alentours de 3 heures du matin ce qui supposait donc que je quitte l’ hôtel vers 2 heures du matin.

 

 
Ensuite, je devrais, sans avoir aucune certitude de faire partie des élus,  patienter jusqu’à l’ouverture du kiosque, vendant les tickets pour y assister, à  5 heures du matin!
 
Si je suivais sa logique, il ne me restait donc plus que 2 heures de sommeil !
 
Humm très peu pour moi 🙂
 
Après celui de l’Hanami, je voyais, la mort dans l’âme,  un autre mythe japonais auquel je tenais s’effondrer.

 

 
Il était désormais certain que j’allais devoir uniquement me contenter  de la visite pittoresque du marché.
 
   Je ne m’étais même pas encore remise de ce choc que le concierge m’a annoncée qu’en cette fin du mois d’avril la saison des combats des sumos, un sport exclusivement masculin, n’était pas encore ouverte !
 
 Encore un must de la culture japonaise  que je n’allais donc pas pouvoir voir!
 
3 ème déconvenue en  moins 5 minutes, cela commençait à faire beaucoup !!
 
   Pas que je sois une grande fan des sumos mais je ne me voyais pas venir jusqu’au Japon sans voir de combats, sachant que ces tournois sont très populaires dans le pays !
 
Béni soient les concierges
 
   Devant ma mine déconfite, le concierge m’a annoncée qu’il avait peut être une solution.  Il m’appellerait dans l’heure pour me l’indiquer.
 
Une heure plus tard, et alors que je n’y pensais même plus, la sonnerie du téléphone a retenti dans ma chambre .
 
   Le concierge avait réussi à me dégoter, dans une écurie, une séance privée d’entrainement de sumos à 7 h précises le lendemain !

 

 
 7 heures précises car la ponctualité a été érigée en règle de vie au Japon ! Les gens sont donc ponctuels voire en avance.
 
Arriver en retard est un manque de respect.
 
Pour vous dire à quel point la ponctualité est de rigueur: une réservation de restaurant que j’avais faite quelques jours auparavant a été modifiée de 5 petites minutes!!! Jamais cela ne serait arrivé en France
 
Le pouvoir des concierges est donc loin d’être un mythe. Je n’en revenais pas !
 
Cette bonne nouvelle a même réussi à me faire oublier la vente aux enchères, au marché de Tsukiji, à laquelle je n’allais pas pouvoir assister.
 
L’extraordinaire entrainement privé de sumotoris
 
   Le lendemain matin, à 6 h 50, je suis arrivée devant une demeure, située dans un quartier très au sud de Ginza, où rien ne pouvait laisser penser, à l’exception d’une affiche figurant sur sa façade, représentant un sumo de dos au combat, qu’elle abritait un centre d’entrainement de sumotoris.
 
la façade du centre d’entrainement

 

Après avoir sonné et précisé que je venais de tel hôtel, une porte s’est ouverte.

 

 
   Comme l’exige la tradition nippone, je fus invitée, après m’être déchaussée,  à rentrer dans la salle.
 
En effet, on se déchausse toujours avant d’entrer chez son hôte.
 
A ce propos, ayez toujours des pieds propres et ou des chaussettes non trouées 🙂

 

 
Ce serait dommage de vous sentir mal à l’aise et extrêmement tendu lorsque l’on vous demandera de vous déchausser.
 
   La première chose qui a attiré mon attention, dès mon entrée dans cette salle, fut la balance qui trônait juste à l’entrée.
 
Cette dernière est capitale dans la vie d’un sumo dans la mesure où ce dernier doit constamment surveiller son poids, devant être compris entre 75 et 250 kilos.

 

   Leur entraîneur, petit homme au visage fermé, était, quant à lui, déjà assis, entre moult boites et cartons.

 

D’ un geste autoritaire, ce dernier m’ a désignée le fond de la salle où je devrais m’asseoir pendant les 90 minutes qu’allait durer l’entrainement.
le fond de la salle d’entrainement où je pris place
Le concierge de l’hôtel avait pris le soin de m’indiquer, avant mon départ de l’hôtel ce matin la, que le silence était absolument de mise pendant l’entrainement.
 
Ce dernier n’avait pas encore commencé que je me sentais déjà privilégiée de pouvoir assister, en exclusivité, à un tel spectacle.
 
Dans l’arène des sumos
 
   Cette séance fut une alternance d’étirements, de combats à deux ou collectifs, de moments de pause, le tout sous le regard franchement désabusé de l’entraineur
 
Au centre de la pièce, où se trouvait une arène circulaire contenant de l’argile, une douzaine de rikishis, lutteurs, chignon bien tirés, torses nus et portant le mawashi, la bande traditionnelle du sumo serrée autour de l’entrejambe et de la taille, bien attachée, car la perdre durant un combat équivaudrait à se faire immédiatement disqualifier, s’étiraient déjà.
 
début de l’entrainement

 

 

 

 

 

 

C’était leur premier entrainement de la journée, les lutteurs ayant un planning journalier bien établi.
 
  Leur physique était tout simplement impressionnant. L’un deux, le plus grand et le plus fort, avait attiré mon attention.
a droite, le lutteur qui a attiré toute mon attention
Je me demandais pourtant comment il  pourrait, avec un tel poids, s’ entraîner et combattre aussi longtemps sans s’essouffler !
 
Et pourtant, il avait une force inimaginable et réussissait à éjecter ses adversaires de l’aire de combat qui avait été préalablement dessinée !!
 

 

 

 

En effet, pour remporter des points le lutteur  n’a pas d’autre choix que de repousser son adversaire en dehors du cercle, au moyen de plusieurs prises autorisées, ou de lui faire toucher le sol par une partie de son corps.
 
   Je fus également surprise de constater que l’ entraîneur ne semblait pas trop faire cas, sauf à de rares exceptions prés, de ses protégés.

 

 
 Il se contentait, de temps à autres, d’appeler un des lutteurs auquel il glissait ses consignes à charge pour ce dernier de les répercuter aux autres.
le lutteur tenant le cahier : celui chargé de transmettre aux autres les consignes de l’entraîneur
  C’était vraiment fascinant de les voir s’ entraîner ainsi, sans d’ailleurs faire cas  de ma présence.
 
Au fil des exercices, j’ai senti que la pression retombait un peu.

 

 

 

D’ailleurs, l’ entraîneur commençait à se dérider, s’esclaffant même par moments sans que je n’en sache la raison.

 

Des lutteurs au cœur tendre
 
   Au bout de ces 90 minutes, qui passèrent à la vitesse de l’éclair, je fus même étonnée de le voir demander à ses élèves de poser pour une photo de groupe avec moi.
 
Ils ne se firent pas prier et beaucoup arborèrent alors leurs plus belles grimaces en guise de sourire sur la photo !

 

 
 Priceless vraiment !
 
   Ces mastodontes étaient en fait de gentils nounours!

 

 
  Le plus fort d’entre eux,dont je vous parlais tout à l’heure, n’hésita pas à  me prendre carrément dans ses bras pour une photo souvenir plus personnalisée.
 
Autant vous dire qu’à coté de ce lutteur de 2 mètres et près de 250 kilos, je me suis sentie vraiment toute toute petite !!
 
   Des lors, je ne saurais que trop vous recommander d’assister à un combats de sumos et ou, si vous le pouvez,  à un entrainement privé !

 

 
Pour ma part j’en suis ressortie totalement conquise!
 
La magie de Tsukiji
 
Un spectacle qui commence dès l’extérieur du marché.
 
En quittant l’ entrainement, aux alentours de 8 h 30 du matin, je me suis dirigée vers le marché couvert aux poissons de Tsukiji, situé au sud du quartier de Ginza,dont la réputation n’est plus à faire!

 

 
Il est en effet considéré comme étant le plus grand marché aux poissons du monde!
 
Si la vente eux enchères des thons rouges était déjà terminée, il était encore suffisamment tôt pour visiter le marché et tenter d’apercevoir de nombreux produits frais.

 

 
En effet, Tsukiji  ouvre,dès 9 heures,  ses portes aux visiteurs n’ayant pas pu assister aux enchères. Le marché se termine ensuite en fin de matinée.
 
   Le spectacle commençe déjà à l’extérieur du marché où l’on ne compte plus le nombre de commerçants qui proposent du poissons frais à la découpe venant d’être mis sous vide.

 

Commerçant à l’extérieur du marché couvert de Tsukiji
 
 A l’extérieur du marché, tout proche de l’entrée,  se trouvent également de nombreux restaurants, lesquels s’alimentent à la source, où, comme le prévoit la tradition, je comptais prendre mon petit déjeuner fait de sushis et sashimis une fois le marché visité 🙂

 

 
   Je ne m’attendais pas à ce que l’entrée dans le marché soit aussi embouteillée : de nombreux cartons obstruaient le passage, un ballet presque continu de manutentionnaires, perchés sur des chariots élévateurs, transportaient des centaines de cartons contenant des produits de la mer.
 
Embouteillage à l’entrée du marché couvert

 

 

 

 

D’ailleurs, j’ai dû faire attention, lorsque je me faufilais à l’intérieur du marché, à ne pas me faire renverser par une voiturette que je n’avais pas vu venir.

 

 
 Heureusement, elle se signalait, par un klaxon de dernière minute, à chaque fois.
 
Des commerçants me prévenaient également quand ils le pouvaient.
 
Tsukiji, un must do qui tient toutes ses promesses !
 
   Dès les premières secondes, j’ai été happée par l’ambiance du marché et ne savais plus où poser mon regard tant les étals proposaient un large choix de produits de la mer.
 
   La star de Tsukiji étant incontestablement le thon rouge, espèce pourtant en voie d’extinction, dont les Japonais raffolent!
 
Le choix était rude entre ces morceaux de thon rouge, couleur rouge sang, que je voyais certains poissonniers caresser avec beaucoup de délicatesse, comme s’il s’agissait de la prunelle de leurs yeux (vu la valeur marchande que peut atteindre la bête cela se comprend aisément) ou ceux qui avaient été abandonnés, sur des chariots, dans les allées , alors qu’ils avaient déjà été coupés.

 

un filet de thon rouge

 

 

 

   Mais je suis également tombée sur d’énormes moules, encornets, coquilles saint jacques, langoustines, oursins, huîtres et enfin des crabes d’une taille insoupçonnée.
 

 

 

oeufs de saumon

 

 

 

moules

 

 

oursins

 

 

 
Pour être aussi gros, il devait  sans doute s’agir d’espèces endémiques!
 
Il y’avait également des algues, notamment les noris, algues rouges séchées utilisées pour la confection des makis.
 
algues vertes
 
Pour tout vous dire, il y’avait  même des poissons et des crustacés que je ne connaissais pas, je vous laisse en juger!
 

 

   Tsukiji, c’était également le plaisir pour moi de voir les poissonniers à l’œuvre de façon consciencieuse.
 

 

 

 

 

 

Autant vous dire que je me suis véritablement sentie dans un autre monde, durant l’heure passée, dans le marché couvert de Tsukiji.
 
Un véritable MUST DO à Tokyo !
 
Pourquoi se priver d’une vue panoramique sur la baie de Tokyo ?
 
Pour  finir la matinée sur une note un peu plus futuriste, j’ai suivi le conseil que m’avait donné un cousin et ai décidé d’aller visiter l’île artificielle d’Odaiba en sortant de Tsukiji .
 
   L’attrait majeur du parcours est avant tout le métro aérien automatique de Yurikamome qui passe sur le pont suspendu du Raimbrow Bridge au dessus de la baie, qu’il faut emprunter pour s’ y rendre.
 
En effet, celui-ci permet d’avoir une vision panoramique sur la baie de Tokyo .

 

   Pour avoir une meilleure visibilité lors du parcours il convient de s’installer dans le 1 er wagon et de se coller à la vitre. Mais pour cela il faut être chanceux car ce bon plan est désormais connu de tous 🙂
 
En ce qui me concerne, je me suis retrouvée en concurrence avec des enfants qui se sont rués dans le wagon dès l’ouverture des portes du métro.
dans le 1er wagon
J’ai préféré leur laisser la place.
 
Je n’allais tout de même pas lutter avec ces âmes innocentes ?

 

 
   Si le panorama offert sur le parcours a effectivement tenu toutes ses promesses, j’ai, en revanche, été moyennement séduite par le site même d’Odaiba.
 
 Outre une énorme roue sur laquelle il est possible de monter, ce dernier abrite également  Palette Town, une énorme zone commerciale, comprenant  Venus Fort, un centre commercial, ainsi que Mégaweb, un showroom de la marque Toyota.

 

la roue où il est possible de monter
Bienvenue dans l’antre du shopping à Odaiba
le showroom de Toyota à Odaiba
Je dois toutefois reconnaître que les modèles de voiture proposés dans le shoowroom avaient de quoi séduire ..surtout les mâles à voir tous les hommes qui se précipitaient comme des enfants pour pouvoir essayer une voiture!
 A l’intérieur du showroom de Toyota

 

 

Quand on dit que les hommes demeurent de grands enfants, ce n’est pas un mythe 🙂
 
Ainsi s’achève la première partie de ma découverte de Tokyo.
 
Prêts pour la deuxième ?:).

AUTEUR - Le Pigeon Voyageur

Et si le cœur vous en dit, vous pouvez également partager avec moi vos impressions, émotions et pourquoi pas interrogations après lecture de cet article et découverte de ces photos (toutes prises par mes soins). Alors à vos plumes !

2 Commentaires
  • Claudia Hounton | Août 6, 2014 at 10 h 16 min

    WOW!!!!! ça donne envie.
    Je vais avoir du mal à tout concentrer sur 2j 🙂
    Merci pour le partage!!!
    Et oui, pour ma part je suis prête pour la suite 😀

    • Le Pigeon Voyageur | Août 6, 2014 at 14 h 20 min

      Il faudra inévitablement faire des choix :). Les 2 prochains articles sur Tokyo te donneront sans doute aussi d'autres idées de visites !

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