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MONET ET GIVERNY, UNE HISTOIRE D’AMOUR PASSEE A LA POSTERITE

  |   ART & CULTURE, EUROPE, FRANCE, MUSEE, NATURE, TOUS   |   2 Comments
 
l’étang aux nymphéas. 28 mars 2015. Maison de Claude Monet. Giverny
 
   Comme je l’indiquais dans l’interview donnée au blog Elle Dit 8 , publiée en début de semaine et que vous pouvez retrouver ici et  ici,  j’ai, cette année, pris la ferme résolution touristique d’enfin aller à la découverte des villes et sites français qui me font de l’œil depuis très, si ce n’est trop, longtemps !
 
Et Dieu seul sait qu’ils sont nombreux !
 
   Ainsi, celui dont je vais vous parler aujourd’hui fait partie, depuis quelques années déjà, de ma French Travel List.
 
Giverny !
 
Village normand, situé à seulement 80 kilomètres de Paris (une proximité qui rend encore plus impardonnable le fait que j’aie reporté pendant plus d’une décennie son exploration), dont j’ai appris l’existence, si mes souvenirs sont bons, en 1ere L alors que mes cours d’Histoire de l’Art débutaient à peine.
 
 
Car Giverny  rime avec Impressionnisme, ce mouvement pictural né à la fin du 19 ème siècle qui bouscule les conventions alors établies.
 
 
Exprimer, sur la toile, son ressenti, plutôt qu’uniquement se contenter de reproduire ce que les yeux perçoivent, travailler en extérieur pour profiter au mieux de la lumière naturelle et privilégier certains thèmes, à l’instar notamment des paysages, tels sont les principaux leitmotivs des représentants de cette nouvelle mouvance, dont le chef de file n’est autre que Claude Monet, himself !
 
 
En  avril 1874, suite à plusieurs refus de se voir accepter  dans les salons officiels, ces derniers organisent, eux même, leur première exposition qui se tient dans l’atelier parisien du photographe Nadar.
 
 
Pissarro, Degas, Renoir, Sisley, Cezane, Morisot  et Monet : autant de peintres que les visiteurs, très peu nombreux, peuvent admirer. Si le groupe n’a pas encore de nom, cela ne saurait tarder.
 
 
C’est, en effet, au critique et journaliste Leroy qu’en revient la paternité lorsque, moqueur, il le qualifiera d’impressionniste après s’être arrêté devant la toile « Impressions soleil levant » de Claude Monet. Malgré lui il vient de faire entrer un substantif dans l’histoire !
 
 
Comme quoi 🙂
 
Mais revenons un instant à nos moutons.
 
 
Quel est le lien entre Monet et Giverny ?
 
 
Eh bien disons que ce peintre est à ce bourg fleuri ce que le Général De Gaulle était au village de Collombey les Deux Eglises !
 
Si si je n’exagère pas (enfin rien qu’un petit peu) :).
 
 
Car c’est bien à Monet, qui s’y installa durant les 40 dernières années de sa vie et en fit le rendez vous notoire et incontournable de nombreux peintres se réclamant du même courant artistique que lui, que Giverny doit sa renommée, laquelle n’a depuis lors jamais faibli , ainsi que son statut de capitale de l’impressionnisme.
 
 
Sa maison aux façades roses, ses jardins ainsi que son célèbre étang aux nymphéas sont autant de lieux à ne manquer pour rien au monde….
 
 
Le hasard faisant bien les choses, j’ai, fin novembre 2014, repéré, aux détours de mes pérégrinations sur le net, une charmante maison d’hôte située au cÅ“ur même de Giverny (promis je vous en reparle très bientôt dans un billet dédié).
 
 
Et autant vous dire que cette découverte a suffit à repositionner ce village dans le top 3 des destinations où je souhaitais faire escale avant le passage à l’année 2015.
 
 
A ceci près qu’à cette période de l’année, tout s’arrête à Giverny : le musée, les jardins ainsi que la maison de Monet sont fermés jusqu’au début du printemps !
 
Décidément le sort s’acharnait..mais impossible n’est pas ivoirien (petit clin d’œil à mon pays d’adoption) …. euh n’est pas JPV  : je ne pouvais plus abandonner cette idée d’escapade.
 
 
Et parce que deux précautions valent mieux qu’une, j’ai pris soin de noter la date du 28 mars 2015, correspondant à la réouverture des sites touristiques de Giverny,  dans mon agenda.
 
 
Voila, il ne me restait donc plus qu’à prendre mon mal en patience jusque là.
 
 
Mais diantre que cela paraissait long ! (La patience n’est pas ma plus grande qualité, je le confesse 🙂 ……
 
 
Aux alentours de la mi mars 2015, moi la citadine notoire, je fus, soudain et contre toute attente, saisie d’une irrépressible envie de me mettre au vert pour décompresser.
 
 
Giverny s’est alors rappelé à mon bon souvenirs !
 
 
Un appel téléphonique et quelques clics sur le site de la fondation Monet pour réserver mes billets d’entrée plus tard, ce week-end, dont j’avais un temps douté qu’il puisse jamais se réaliser, était enfin réservé.
 
 
Il était temps !
 
 
Je l’espérais riche en découvertes et, pourquoi pas, en émotions.
 
 
Il le fut au delà de mes espérances !
 
 
Si je compte vous raconter cette courte échappée à travers trois billets, vous ne m’en voudrez pas de consacrer le tout premier à Monet dont le nom restera à jamais associé à Giverny.
 
Il ne vous reste donc plus qu’à enfiler vos bottes de sept lieues, ou pas, pour partir à la découverte de cet illustre peintre dont l’empreinte a marqué ce joli village !
 
 
Et pour se faire rien de plus simple que de suivre l’itinéraire tout tracé qui s’offre à vous en empruntant la rue baptisée ….. Claude Monet 🙂
 
Avant de me mener aux sites qui ont assuré la renommée de Giverny, à savoir les  jardins,  la maison du peintre ainsi que le tout récent musée consacré aux Impressionnismes, cette artère m’aura aussi permis de visiter deux autres lieux dont je ne soupçonnais même pas l’existence.
 
Let’s go !
 
 
L’ÉGLISE SAINTE RADEGONDE
 
vitrail de l’église
A quelques mètres de l’intersection de la rue de la Dîme et de celle de Claude Monet se dresse fièrement l’église Sainte Radegonde, construite aux alentours du 11 eme siècle.
 
 
Si ses jolis vitraux sont digne d’intérêt,  c’est davantage la tombe de Monet, qui y fut inhumé en 1926, se trouvant dans le cimetière situé à l’extérieur de l’édifice qui attire les touristes.
 
 
 
intersection de la rue de la Dime et de la rue Claude Monet
l’église
 
 
 
 
 
l’extérieur de l’église et le cimetière
 
 
 
 
 
 
 
L’HOTEL BAUDY
 
terrasse du restaurant de l’Hotel Baudy

Après l’église, la suite de mon itinéraire rue Monnet m’a menée à l’Hôtel Baudy où de nombreux touristes, dont beaucoup en provenance du pays de l’Oncle Sam, viennent en pèlerinage.

 
 
En effet, quelques peintres américains, tels Marie Cassatt, ont fait partie du cercle restreint des impressionnistes.
 
 
Ancien QG où se réunissaient Monet et ses amis peintres impressionnistes ( lesquels pouvaient d’ailleurs tout aussi bien y loger lorsqu’ils séjournaient dans le village ou y travailler dans l’atelier d’artiste mis à disposition) cet établissement a désormais été transformé en un délicieux restaurant, où  déguster, de succulents mets, sur sa jolie terrasse ombragée est un must.
 
 
Je donnerai cher pour déguster, à nouveau, ses goûteuses et tendres brochettes de bœuf !
 
 
Le Baudy est donc un lieu idéal pour remonter le temps et faire une pause gourmande !

 
la terrasse du restaurant
  
 
 
 
une brochette de bœuf à damner un saint !
 
LA RUE CLAUDE MONET
 
quelques fleurs dans la rue Monet

Impossible de visiter Giverny sans passer par cette rue centrale, traversant le village, qui vous mènera avec force indications (impossible donc de s’y perdre) vers les lieux que vous attendez de voir !

 
 
Une agréable promenade qui vous donnera un fidèle avant goût de ce qui vous attend dans les jardins du peintre car la rue est fleurie de part et d’autre  (même si je reconnais qu’en ce dernier week-end du mois de mars, la floraison n’était pas encore à son maximum).
En outre, je suis certaine que vous ne vous attendrez pas à y trouver une boutique originale dédiée au savon ?
 
Mais je je ne vous en dis pas plus et vous laisse le soin de la découvrir.
 
quelqes fleurs rue Monet
 
la boutique de savon
 

        L’ANTRE DE CLAUDE MONET

photographie du peintre
 
   Mais le clou du spectacle à Giverny reste les jardins et la maison où Monet s’installa, à partir de 1883, et vécut  jusqu’à sa mort en 1926.J’ai débuté ma visite par les jardins qui entourent la maison.
 
 
Les JARDINS
 
Différentes variétés de fleurs y ont été plantées par Monet qui était féru de jardinage.
 
Si ce n’était pas encore la saison des roses, en cette fin mars, j’ai toutefois pu admirer d’autres espèces. (n’étant malheureusement pas douée pour retenir leurs noms et vous les restituer, vous devrez  vous contenter de mes clichés).
 
 
La finalité de ce jardin, tout comme de l’étang des nymphéas dont je vous parlerais plus loin, étant de permettre au peintre de délaisser son atelier pour peindre dans la nature (même si certains de ses tableaux ont été terminés dans l’atelier).
 
 
L’image de l’artiste à l’œuvre devant son chevalet posé dans sa propriété est d’ailleurs bien connue …
 
 
C’est le peintre Eugène Boudin, dont j’ai pu visiter le très beau musée lors d’un séjour à Honfleur (très charmante ville au demeurant) il y a quelques années, qui l’initia à cette pratique de peinture à l’extérieur. Il en a résulté plusieurs chefs d’œuvres dont celui dont il sera question dans quelques minutes.  

 
 
 
maison du peintre en arrière plan
 
 
L’ÉTANG des NYMPHÉAS
 

Les jardins de Monet sont beaux, nul ne le conteste !

 
Mais l’étang des Nymphéas, un petit coin de paradis aménagé par le peintre, demeure l’attraction number 1 du site.
 
 
Pour y accéder, vous devrez d’abord traversez le jardin puis emprunter un passage souterrain aux couleurs rose et verte, et au bout des escaliers vous y êtes !
 

Ambiance japonisante de prime abord, avec la forêt de bambou, les cerisiers ainsi que les ponts, mais résolument bucolique : la diversité de la flore y est indéniable !

Et au milieu de ce paysage enchanteur se trouve l’étang, le fameux, celui aux nymphéas (une espèce de nénuphar). Il inspirera  à Monet ses célèbres Nymphéas, une série de tableaux, aujourd’hui exposée au Musée parisien de l’Orangerie, réalisée à différentes heures du jour pour saisir l’influence, changeante selon les heures et les saisons, de la lumière sur le sujet.

 

D’ailleurs, Sotheby’s, la reputée maison aux enchères, organise dans moins d’un moins, à New York, une vente de 6 Å“uvres du maître (issues de collections privées), comprenant deux toiles ayant pour thème les nénuphars. Celles ci sont estimées à plusieurs dizaines de millions d’euros !!

Je referme la parenthèse 🙂

 

   J’ai apprécié cette ballade autour de l’étang, en dépit du temps encore un peu mitigé en cette fin du mois de mars et de l’absence, à laquelle je ne m’attendais pas, des nymphéas (comme quoi il est toujours bon de se renseigner avant d’entreprendre une excursion de ce type).
 
Il faut en effet attendre l’été pour les contempler  et sentir, par ailleurs, le doux parfum exhalé par les roses.
 
Cette nouvelle escapade est donc déjà inscrite à mon programme touristique de l’été.
 
 
Mais entendons nous bien, cela ne m’a nullement empêchée d’apprécier la beauté, aussi bien des jardins que de l’étang, et de jouir de la quiétude des lieux sans être bousculée par une armada de touristes.
 
Là réside le charme de la découverte des jardins en tout début de saison.
 
Cela vaut le sacrifice vous ne pensez pas ?
 
 

 

 
le passage souterrain à traverser pour rejoindre l’étang  
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
La MAISON de MONET
 

 

 

A l’arrière plan du jardin, une maison rose aux volets verts surprend !.

 
C’est celle où vécut Claude Monet  (avec sa grande famille).
 
Un petit cocon qu’il a imaginé et dont chaque pièce constitue un voyage à lui tout seul .
 
Le salon jaune, la cuisine bleue et le grand atelier, où il travaillait lorsqu’il ne peignait pas en extérieur, du rez de chaussée mais aussi les chambres à l’étage, dont celle du peintre depuis laquelle une vue presque panoramique sur les jardins s’offre aux regards curieux.
 
Par ailleurs, l’amour de Monet pour les maîtres de l’estampe japonaise, dont Hiroshige et Hokusai  dont je vous avais déjà parlé ici, ne fait aucun doute au vu des nombreux tableaux et estampes accrochés un peu partout dans la demeure !
 
Bref !
 
Une maison que j’ai pris beaucoup de plaisir à visiter !
 
 
 
 
 
dans l’atelier
 
 
la chambre du peintre
 
 
 
vue sur les jardins depuis la chambre de Monet
quelques unes des estampes japonaises accrochées dans la maison
 
 
 
la salle à manger jaune
 
 
 
 
 
 
 
la cuisine bleue
 
 
 
 
 
 
 
LE MUSÉE DES IMPRESSIONNISMES
 
 
entrée du musée

Pour clôturer ma découverte de Giverny j’ai décidé de marquer un arrêt au musée des Impressionnismes.

 
Ce dernier a, en 2009, succédé à celui d’art américain qui avait été fondé aux débuts des années 1990.
 
J’ai tout d’abord été séduite par son emplacement : niché dans la verdure avec ça et là quelques bassins zen où nagent des poissons rouges.
 
 
Mais bien évidemment ce musée vaut le détour pour toutes les merveilles picturales qu’il renferme.
 
Ainsi, après les musées parisiens d’Orsay,  Marmottan ou encore de l’Orangerie, celui de Giverny offre, non seulement, la possibilité de découvrir d’autres Å“uvres, moins connues, de Monet mais permet aussi de mesurer l’influence de ce dernier tant sur ses contemporains que sur ses successeurs, d’ici ou d’ailleurs.
 
 
Cependant, le Musée des Impressionnismes, comme son nom l’indique, n’ a pas vocation à se consacrer exclusivement au « père » dudit mouvement, bien au contraire !
 
 
Il s’attache également à nous faire (re)découvrir d’autres peintres impressionnistes.

 
Ainsi, se tient actuellement une exposition, consacrée à Degas, qui s’interroge sur l’appartenance ou non de ce dernier à ce mouvement.
 
 
   Une question qui m’a, dans un premier temps, semblée incongrue tant la réponse me paraissait évidente : OUI.
 
 
Oui car il a participé à presque toutes (7 sur 8) les expositions auxquelles ont pris part les Impressionnistes. Oui parce qu’il a également peint en extérieur.   Pourtant j’avais bien conscience que si la réponse était aussi tranchée que je l’imaginais, cette exposition n’aurait pas lieu d’être !

 

C’est donc avec beaucoup de curiosité que j’en ai franchi les portes.
 
Alors que vous dire en quelques lignes ?
 
 
J’y ai appris que Degas  avait, contre toute attente, peu de considération pour le paysage sur nature ( alors que cette façon de travailler en plein air caractérise les impressionnistes), lui préférant la lumière artificielle de l’atelier.
 
 
De même ses thèmes de prédilection  sont, pour certains, aux antipodes  de ceux choisis par ses camarades impressionnistes.
 
 
   Ainsi alors que le paysage occupe une place centrale dans l’œuvre de ces derniers, Degas privilégie, quant à lui, des scènes historiques, preuves de son amour pour la peinture classique dont celle d’Ingres en particulier, des portraits (il est le seul, dans le groupe, avec Renoir a y avoir cédé), des scènes de la vie quotidienne et surtout des représentations de corps en mouvement.
 
 
Pour cela l’univers des danseuses, qu’il n’aura de cesse de peindre de différentes manières, lui siéra parfaitement !
 
 
   Je me souviens encore du réalisme de sa sculpture, en fonte, de La petite danseuse de 14 ans, qui avait, lors de l’exposition impressionniste de 1881, suscité un scandale sans nom (certains la trouvant effrayante) et que j’avais déjà eu la chance de voir au Musée d’Orsay il y a quelques temps !
 
Une véritable claque visuelle !
 
   Degas est donc, à mon sens, une figure d’exception dans le monde impressionniste : s’il a contribué au mouvement, il s’en est néanmoins progressivement affranchi pour poursuivre sa quête, personnelle et avant gardiste, de l’Art.
 
 
Degas, un peintre impressionniste ? , une exposition très instructive que je vous invite ardemment à découvrir !
 
 
 
 
portrait de l’artiste dit Degas au chapeau mou

AUTEUR - Le Pigeon Voyageur

Et si le cœur vous en dit, vous pouvez également partager avec moi vos impressions, émotions et pourquoi pas interrogations après lecture de cet article et découverte de ces photos (toutes prises par mes soins). Alors à vos plumes !

2 Commentaires
  • Sebastien | Jan 21, 2018 at 20 h 26 min

    Voici un très joli compte rendu de tout ce que l’on peut faire en une journée à Giverny. Même si pour ma part, j’avais oublié d’aller me recueillir sur la tombe rendue célèbre peintre impressionniste. Ce sera poour la prochaine fois, sans doute cette année en 2018.

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