ESCAPADE A VENISE OU QUAND LA SÉDUCTION OPÈRE MÊME EN HIVER
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 les canaux de Venise
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 Dans le train qui, en cette soirée d’août 2003, me ramène à Vérone, les images de l’ensorcelante  Cité des Doges (érigée au milieu d’une lagune située au nord est de la péninsule italienne), où je viens pour la première fois de passer la journée, me reviennent à l’esprit.
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Sa saisissante beauté m’a, en effet, immédiatement subjuguée.
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Nonobstant la suffocante chaleur estivale.
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Nonobstant les imprévisibles « attaques » des pigeons installés sur la majestueuse place Saint Marc.
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Nonobstant, enfin, Â la horde de touristes ayant pris d’assaut ses sites majeurs.
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Car l’envoûtant, et si singulier, charme de l’ancienne République de Venise opère partout où le regard se pose.
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Irrésistible omniprésence se jouant tout aussi bien des lieux, fussent ils les plus secrets, que des saisons.
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La Sérénissime fait, en effet, partie de ces villes qui, en dépit du vent glacial, de la brume, de la pluie, de la neige et de l’acqua alta ( marée importante, qui, entre autre, submerge la place Saint Marc), demeurent incroyablement séduisantes et romantiques en Hiver.
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Puissent ces clichés, pris, début janvier 2016,  lors de ma seconde échappée vénitienne,  vous inciter à  (re) considérer cette millénaire cité lacustre  comme une destination de choix durant l’arrière saison .
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Parce que, oui,  la magnificence de son renommé Grand Carnaval ne saurait être l’unique raison pour laquelle Venise devrait figurer sur votre Travel List en hiver.
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CIRCULER DE FAÇON INSOLITEÂ
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gondoles et, en arrière plan,  l’île San Giorgio MaggioreÂ
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Les splendeurs ( architecturales, culturelles, historiques et artistiques) de la Cité des Doges se découvrent tout autant en la parcourant à pied qu’en voguant sur ses multiples canaux.
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Mais  avant de glisser sur ces derniers, rejoindre Venise en water-taxi, depuis l’aéroport de Marco Polo,  s’avère être une mémorable expérience .
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Qui pourrait résister à la magie de cette skyline se révélant progressivement à l’horizon tandis que la traversée sur la lagune se poursuit ?
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Parvenus à destination, embarquez à bord des vaporettos (transports en commun public) : incontournables alliés grâce auxquels vous percerez les premiers secrets de la Sérénissime en naviguant sur ses canaux.
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 Mention spéciale, à ce titre, pour la ligne n°1 . Ses différents arrêts offrent, en effet, une incroyable perspective sur les sites essentiels ayant assuré la renommée de la ville.
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 arrêt de vaporetto
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Impossible, in fine, de songer à Venise sans évoquer ses mythiques  gondoles noires.
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Si arpenter les canaux à bord de ces, si caractéristiques, barques à fond plat alimente les clichés et s’apparente, par ailleurs, à une activité ultra touristique, au surplus onéreuse, il n’en demeure pas moins qu’elle constitue un souvenir indélébile.
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Romantisme quand tu nous tiens.. ou pas.
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VISITER QUELQUES SITES INCONTOURNABLESÂ
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 vue sur l’île San Giorgio Maggiore depuis le Campanile de la place Saint Marc
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Autant vous le dire d’emblée,  explorer la Sérénissime nécessite, si vous souhaitez véritablement saisir l’âme de la cité, de disposer de beaucoup de temps.
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Tout d’abord  pour visiter  les lieux considérés comme des « must see » (et croyez moi ces derniers sont légion).
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Ensuite,  pour flâner, sans suivre d’itinéraire prédéfini, à travers ses étoiles ruelles.
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Là où une Venise plus secrète mais tout aussi attachante vous tend les bras. (je vous en dis plus à ce sujet dans l’un des prochains paragraphes de ce billet) .
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Ainsi, le choix sera, pour ce qui est des incontournables touristiques, inévitablement cornélien .
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Mais voyons le bon côté des choses, cela constituera une bonne excuse pour  revenir dans la perle vénitienne 🙂
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Alors que privilégier pour une première échappée ?
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Je vous recommande de ne pas manquer la fascinante place Saint Marc , bordée par la lagune, ainsi que ses magnifiques édifices.
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Revers de la médaille, la beauté de ces derniers attirent, à raison et sans exception, tous les visiteurs.
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J’ai, moi-même, pu faire l’amère l’expérience de cette surfréquentation en patientant plus d’une demie heure, par 0 degré et alors qu’il pleuvait, dans des files d’attente s’allongeant à vue d’œil devant la basilique Saint Marc et le Campanile.
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Mais rassurez vous, tout cela en vaut largement la peine !
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l’entrée de la piazzetta San Marco est marquée par les deux colonnes de Marc et Théodore. L’une d’elles est surmontée d’un lion, symbole de Saint Marc désormais devenu l’ emblème de VeniseÂ
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une partie du Palais des Doges, ancienne résidence des chefs de la république de Venise
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Au sommet du Campanile , s’élevant a plus de 90 mètres de hauteur, difficile de ne pas tomber en pâmoison devant la vue panoramique sur Venise, ses toits, ses îles et sa lagune que l’on découvre avec beaucoup d’ émerveillement.Â
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 vue sur la Punta della Dogana depuis le campanile
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Puis,  les éblouissantes mosaïques , éclairées durant seulement quelques heures de la journée ( en l’occurrence en fin de matinée), qui ornent les coupoles de la basilique Saint Marc,  la beauté de ses portails sculptés ainsi, notamment, que ses chevaux de bronze vous laisseront, j’en suis certaine, béats d’admiration.
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Jouxtant l’édifice religieux,  l’impressionnante piazza San Marco se dévoile dans toute sa splendeur.
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La pause est, ici, obligatoire.
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Notamment pour admirer le magnifique cadran astronomique, surmonté d’un lion ainsi que des statues de deux Maures frappant une cloche, de son atypique Tour de l’Horloge.
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Mais surtout pour franchir le seuil de l’une des adresses historiques de Venise: le café Florian.
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Multiséculaire institution où vous dégusterez, dans un cadre fait de fresques, multiples miroirs et salons cosy, un exquis chocolat chaud.
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A moins que vous ne cédiez à l’appel de sa terrasse ?
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Puisque nous en sommes à deviser Gastronomie, je ne résiste pas à l’idée de vous révéler une adresse d’exception ( où le psychanalyste Sigmund Freud séjourna à la fin du 19 ème siècle) , située à une dizaine de minutes du café précité, qui mérite largement que l’on s’y attarde : l’hôtel le Métropole.
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Un cadre feutré, lieu idéal pour passer des nuits romantiques, profiter de ses magnifiques salons et bar ou pour dîner au Met son exceptionnelle table gastronomique !
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 le Met, restaurant étoilé du Metropole
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A l’instar d’autres grandes villes (telles Florence ou Rome) italiennes, Venise peut aussi s’enorgueillir de compter, parmi les quelques 400 ouvrages qui enjambent ses canaux, plusieurs ponts dont la célébrité internationale ne souffre plus la discussion.
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Il serait donc dommage de les manquer.
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Je pense, en premier lieu, à l’emblématique Pont des Soupirs reliant le Palais des Doges, installé sur la place Saint Marc précédemment évoquée, aux nouvelles prisons.
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 Depuis ceux du RialtoÂ
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 de Scalzi ou Dell’ Academia, vous jouirez, ensuite, d’un exceptionnel panorama sur l’incontournable Grand Canal, principale voie de la cité.
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 panorama sur le Grand Canal depuis le pont de l’Académie
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Sur ses quais se dressent, en outre,  une multitude de somptueux palais (à l’instar de la Ca d’Oro) et d’ anciennes demeures dont les façades, de toute beauté, témoignent de la gloire passée de Venise.
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Ici, l’on pourrait s’émerveiller durant des heures mais ce serait passer à côté d’une autre facette, plus moderne, de la Cité des Doges.
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Mettez donc le cap, pour ce faire, sur le quartier du Dorsoduro jusqu’à atteindre l’ancien palais inachevé Venier  dei Leoni .
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Ses murs abritent désormais l’exceptionnel Musée Guggenheim dont la collection, propriété de Peggy Guggenheim (grande mécène et collectionneuse américaine disparue en 1978) comprend, outre les superbes sculptures exposées dans le jardin, les toiles de plusieurs grands peintres du XX ème siècle (Ernst, Dali, Mondrian, Picasso, Pollock ou Klee pour ne citer que ceux là ).
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Là encore, loin de, vaille que vaille, s’accrocher, au statut de ville-musée qui lui colle à la peau, la Sérénissime prouve qu’il est possible de s’y nourrir l’esprit d’œuvres contemporaines.
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S’ ÉCARTER DES SENTIERS BATTUS POUR DÉCOUVRIR UNE VENISE PLUS AUTHENTIQUE
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De jour comme de nuit,
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se perdre, à dessein, dans le dédale de ses étroites et paisibles ruelles demeure la clé pour découvrir attrayants marchés, pittoresques places, éloignés et, de facto, encore méconnus sestieri (quartiers) , charmantes églises,
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façade de l’ église des Jésuites
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 minuscules boutiques,
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échoppe vendant masques et articles réalisés en verre de Murano.
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 maisons colorées et canaux moins empruntés.
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Profitez en, également, pour vous attabler dans une Trattoria où vous dégusterez quelques unes des spécialités culinaires vénitiennes : polenta, artichauts, crostini, arancini ou encore savoureuses pâtes aux coquillages.
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Et quand, un peu plus tard, l’heure de l’apéritif sonnera, faites escale dans un baccari (bar) pour siroter, en compagnie de vénitiens, les deux cocktails les plus emblématiques de la ville :
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 Bellini ( à base de vin blanc pétillant et jus de pêche blanche) ou  Spritz (alliant campari et prosecco)
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Nul ne saurait rêver meilleure façon de terminer sa journée.
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Car là , aux détours de ces chemins bien souvent insoupçonnés, Venise tombe le masque pour dévoiler un visage bien plus authentique.
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Pour notre plus grand bonheur il va s’en dire.
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EXPLORER LES AUTRES PITTORESQUES ILES DE LA LAGUNE
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Burano et ses maisons colorées
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Le Lido,  San Michele,  Torcello, Murano et Burano sont les 5 principales îles , autre que celle de Venise, situées dans la lagune éponyme.
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Elles constituent de jolies escapades, depuis le quai de Fondamente Nuove, pour qui souhaite, un tant soit peu, échapper à l’effervescence qui caractérise (du moins en journée) Venise.
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 panoramas sur le trajet vers Murano
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Il ne vous reste donc plus qu’Ã choisir la destination en fonction de vos envies.
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Mais je vous recommande, tout de même, d’aller vous promener à Murano et Burano.
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Découvrir, dans les ateliers, le savoir faire, transmis de génération en génération, des artisans verriers demeure la raison principale de l’exploration de la première.
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Et pour les avoir vu à l’œuvre, je confirme qu’assister au spectacle des maîtres souffleurs donnant vie, peu à peu et sous nos yeux, à une pièce est tout simplement magique !
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 un artisan au travail chez Ferro-Lazarrini, à Murano.
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Par ses incroyables couleurs, Burano a ensuite été, en ce qui me concerne, un coup de cœur immédiat.
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Le village de pêcheurs doit, en effet, sa renommée à la délicate dentelle qui y est produite mais aussi à ses maisons aux façades peintes de couleurs vives par les femmes.
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Selon la légende, cet ingénieux procédé avait pour finalité de permettre aux hommes de distinguer aisément leurs habitations aux retours des sorties en mer.
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Aujourd’hui, cette explosion de teintes charme, à raison, tous les touristes qui viennent découvrir l’île.
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Et ce n’est pas l’artiste peintre Ana Maria Cimbal qui me contredirait .
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 Venise en hiver, un voyage qui, je l’espère, vous enchantera autant qu’il m’a émerveillée.
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