Suivez le JPV sur

© JPV 2016 | Tous droits réservés.

Réalisé par Centrech

 

Blog

FES (EL BALI), L’ENSORCELANTE CITE MAROCAINE

  |   AFRIQUE, ARCHITECTURE, ART & CULTURE, GASTRONOMIE, HOTELS, HOTELS D' EXCEPTION, MAROC, PATRIMOINE DE L'UNESCO, SHORT BUT SWEET ESCAPADES, TOUS   |   6 Comments

 

 medersa Attarine

 

Authentique. Ensorcelante. Inoubliable.

 

Tel est le précieux souvenir que je garde de ma récente rencontre avec la ville de Fès.

 

Choisir, pour cette toute première incursion en terre marocaine,  d’explorer l’ ancienne cité impériale, fondée à la fin du 8 ème siècle par le souverain Idriss I er, sonnait comme une évidence.

 

Car au-delà de son incontestable statut de capitale culturelle et spirituelle du royaume chérifien,  j’ai vu dans la survivance de ses traditions arabo-andalouses, la préservation de l’exceptionnel patrimoine  qui est le sien outre une Histoire, fruit d’un véritable creuset civilisationnel,  autant d’attraits auxquels il m’aurait été impossible de résister.

 

Mais pour être tout à fait honnête, seuls deux des trois secteurs la composant m’ont, une fois sur place,  réellement séduite :

 

Fès El-Bali, l’originelle bastide, et Fès El-Jedid,  édifiée, au 13 ème siècle, sous l’ère de la dynastie des Mérénides .

 

 La ville nouvelle, érigée, quant à elle, au moment de l’instauration du Protectorat français, ne présentant, à mon sens, que peu d’intérêt.

 

Pénétrer dans les quartiers historiques de Fès, après avoir franchi les  remparts médiévaux

 

 

 

ainsi que l’une ou l’autre des quatorze portes (bab) permettant  d’accéder  à la vieille ville,

 

Bab Boujloud

 

 Bab R’Cif

 

  fait, dès lors, figure d’incroyable remontée dans le temps.

 

Irrésistible échappée dont l’itinéraire vous mènera  jusqu’au cÅ“ur de la vivante et particulièrement bien préservée médina de Fes El-Bali, ayant, en 1981, été inscrite au Patrimoine de l’Unesco.

 

 vue sur la médina depuis le borj Nord

 

 

C’est, en premier lieu, depuis les hauteurs de la ville que l’ incroyable  immensité de ce joyau se révèle de la plus spectaculaire des manières.

 

Le Borj (fort) Nord

 

 autre vue sur les remparts et la médina depuis le borj Nord

 

 

ainsi que  le site abritant les ruines des tombeaux  Mérénides

 

 

 en arrière plan des tombeaux : collines et cimetière aux tombes blanches

 

offrent, à ce titre, un imprenable panorama sur la médina fassie s’étendant en contrebas.

 

Devant un tel point de vue,  l’assertion selon laquelle cette dernière serait la plus grande du Maroc fait immédiatement sens.

 

 

 vue sur la médina et les remparts depuis le site des tombeaux des Mérénides

 

 

Vient, ensuite, le temps de déambuler à travers le dédale formé par les milliers d’étroites et pittoresques ruelles labyrinthiques qui ont assuré sa renommée.

 

 

 

 

De succomber au charme, suranné, des fenêtres en bois de ses  modestes demeures,

 

 

 

des murs peints et des portes extrêmement travaillées derrière lesquelles se cachent des hammams traditionnels de quartier .

 

 

 

 

De se laisser  happer par l’univers  des souks, aux centaines d’échoppes, où couleurs,  senteurs et  saveurs règnent en maître.

 

 

 

dans le souk  de la place R’Cif

huile d’argan

 

boucher vendant de la viande de dromadaire

 

  four a pain collectif de quartier

 

 

De découvrir l’étendue du savoir-faire, transmis de générations en générations,  des artisans marocains regroupés par corporations autour des différentes places de la vielle ville :

 

 Maroquinerie, tissage, bijouterie, travail du cuivre

 

tapis vendus par l’enseigne Palais Quaraouiyine

 

soie

 

 

sans oublier les célèbres poteries dont la couleur emblématique demeure le bleu dit de Fès.

 

 

 

A ce propos, la coopérative Art de Poterie ACH, située en dehors de la médina, est l’adresse où se rendre pour en apprendre davantage sur leur processus de fabrication et acquérir, par ailleurs,  des pièces uniques exclusivement fabriquées à Fès .

 

assiette vendue à la coopérative

FullSizeRender (149)-min

 

  

Pourtant, qui dit artisanat chérifien pense,  d’emblée, au travail du cuir et, par extension, à ses tanneries traditionnelles.

 

Mettez donc le cap sur celles de Chouara, les plus grandes de Fès,  récemment  rouvertes après plusieurs mois de rénovation.

 

 

 

Avant de s’immerger dans cet insolite pré-carré où des hommes, difficilement, s’escriment à la longue transformation de peaux d’animaux, un brin de menthe fraîche, dont vous ne percevrez pas tout de suite l’utilité, vous sera offert.

 

Très vite, en montant vers les terrasses panoramiques, appartenant à des commerçants

 

 

 

et surplombant les cuves remplies de teintes obtenues à partir de plantes naturelles,

 

 

 

une odeur nauséabonde prend à la gorge : celle de la fiente de pigeon utilisée durant la première étape du fastidieux processus de tannage.

  

Ai-je besoin de  préciser que ces feuilles de menthe deviendront alors vos plus précieux alliés ?

 

Parce que oui, sachez d’ores-et-déjà que la visite de la tannerie durera plus longtemps que vous ne l’imaginiez.

 

Observer ce monde, où se perpétuent des gestes multiséculaires, a, en effet, quelque chose de  fascinant.

 

 

 

Et avant de quitter ce haut-lieu du tourisme fassi, peut être vous laisserez vous aller à quelques emplettes dans les boutiques établies à proximité  ?

 

 

 

 Explorer Fès, c’est aussi tomber en pâmoison devant ses magnifiques fontaines sculptées et ses

 

 fontaine place Nejjarine

 

fabuleux fondouks (caravansérails restaurés) dont certains ont été reconvertis en insolites musées.

 

A l’instar de celui, sis place Nejjarine, dédié aux arts et métiers du  bois .

 

 

 

Un lieu méritant aussi bien le détour  pour les pièces qui y sont exposées que pour son salon de thé installé sur la jolie terrasse panoramique

 

 

 

s’ouvrant sur la Médina .

 

 vue depuis la terrasse du Musée Nejjarine

 

  

Parmi les incontournables de Fes El-Bali figurent ensuite ses médersas dont l’architecture est tout simplement à couper le souffle.

 

 

Il suffit pour s’en convaincre de s’attarder, indifféremment,  sur les détails de leurs portes , la beauté de leurs plafonds et de leurs patios ou le raffinement des vasques, mosaïques, calligraphies et zelliges qui donnent à l’ensemble de ses écoles coraniques une majesté toute particulière.

 

 détails des portes et murs  de la médersa Sahrij

 

 

 

A défaut d’avoir pu, en ce premier jour du Ramadan, contempler celle de  Bou-Inania,

 

vue sur le minaret de la mosquée Bou Inania depuis la terrasse du Café Clock

 

j’ai jeté mon dévolu, avec grand bonheur je dois dire,  sur la médersa Attarine.

 

Un chef d’oeuvre  qui, à bien des égards, m’a rappelée  certaines pièces du palais andalou des Nasrides situé dans  l’Alhambra de Grenade.

 

 

  

Après les médersas, les mosquées et mausolée, bien que non accessibles aux non-musulmans, sont les must see de la médina fassie.

 

minaret surgissant au détour d’une place de la médina 

 

Ainsi,  le mausolée Moulay Idriss II,

 

 

 

les emblématiques mosquées des Andalous

 

 

 

et de Qaraouiyine, laquelle tient également lieu d’université, s’admirent depuis l’extérieur.

 

 

 

 Il est , en revanche, possible de pénétrer dans l’enceinte de la  bibliothèque Qaraouiyine sans, pour autant, pouvoir la visiter.

 

 

 

Lieu de dispense du savoir,  de prière,  de commerce et de vie, la médina recèle pourtant d’autres indiscutables trésors.

 

Ces derniers prennent, notamment, la forme de séduisants cafés, plus ou moins connus, cachés au cœur de la vieille ville.

 

Y faire une halte pour siroter, aux heures les plus chaudes de la journée,  thé à la menthe ou  jus d’orange fraîchement pressé tout en jouissant d’un panorama d’exception sur les toits de Fes El-Bali, constituera, à n’en point douter, une mémorable pause.

 

terrasse d’un café dans la médina

 

 

 

 

Café Clock

 

 

 

Et si après avoir grignoté les différentes pâtisseries et brochettes vendues dans les allées du souk, l’envie de s’attabler venait à se faire ressentir, franchissez le seuil des Ruined Gardens.

 

Comme son nom le laisse présager, cet exclusif  bar-restaurant a pris ses quartiers au milieu d’un jardin où s’amoncellent des ruines.

 

 

 

Le tajine koftas (boulettes de viande hachée) -Å“ufs-courgettes que j’y ai dégusté était à damner un saint  !

 

 

 

Impossible, enfin, d’évoquer  Fès sans mentionner les palais des mille et une nuits outre les magnifiques riads dont elle regorge.

 

Laissées, pour beaucoup, à l’abandon, ces habitations traditionnelles connaissent désormais une nouvelle vie en ouvrant leurs portes, après rénovation, aux touristes désireux de loger dans des hébergements où transpirent l’âme fassie. 

 

 

Le Riad Fès est l’une de ces adresses d’exception qui, instantanément, vous subjuguera.

 

En attestent : sa décoration travaillée, son bassin à jets d’eau, sa piscine

 

 

 

son incroyable terrasse panoramique

 

 

 

ainsi que  l’exquise cuisine locale, héritée de la gastronomie andalouse, qui y est servie.

 

Croyez-moi, amateurs de tajine poulet-citron confits-olive et de  coquelet rôti farci à la semoule et aux fruits secs, vous vous y régalerez les papilles.

 

 coquelet rôti du Riad Fès

 

 

Au Riad Fès, j’ai néanmoins préféré une maison plus intimiste et d’une spectaculaire beauté : le Riad Al Bartal

 

Lieu, hors du temps, où les petits déjeuners ressemblaient, notamment, à ça :

 

 

 

In fine, je ne saurais clore ce billet sans vous inviter à aller explorer  Fes El- Jedid dont l’intérêt est loin d’uniquement se résumer à la beauté des portes du Palais Royal.

 

 

  

A proximité se déploie, en effet, le Mellah .

 

Quartier où s’est, dès le 15 ème siècle,  établie la première communauté juive (alors l’une des plus fortes du pays) marocaine.

 

Si  ces familles l’ont, pour la majorité, aujourd’hui quitté, visiter le Mellah permet de découvrir une autre facette de la tolérante Fès.

 

Ici, les riads cèdent ainsi la place aux maisons, protégées par une mezouza, possédant des balcons en fer forgé,

 

 

 

les enseignes de bijoutiers sont plus nombreuses et  les synagogues succèdent, bien évidemment, aux mosquées.

 

Celle, restaurée, de Aben Danan invite à pénétrer dans un édifice religieux à l’architecture peu commune et dont le sous-sol abrite encore un mikvé ( bain rituel).

 

FullSizeRender (151)-min

dans la synagogue Danan

 

P1330572-min

une synagogue en cours de restauration dans le Mellah

 

Le cimetière historique aux centaines de tombes blanches parfaitement alignées constitue l’ultime point d’orgue de cette promenade.

 

P1330560-min

 

 

La richesse culturelle de Fès conjuguée à l’extrême hospitalité de ses habitants en fait donc une escale rêvée pour quiconque souhaiterait saisir un Maroc un peu plus confidentiel.

 

Un voyage dont je garderai toujours un souvenir impérissable.

 

 

AUTEUR - Le Pigeon Voyageur

Et si le cœur vous en dit, vous pouvez également partager avec moi vos impressions, émotions et pourquoi pas interrogations après lecture de cet article et découverte de ces photos (toutes prises par mes soins). Alors à vos plumes !

6 Commentaires
  • Map & Fork | Juin 8, 2017 at 13 h 04 min

    Une ville splendide que nous avons adorée! En plus on a fait pas mal de chemin en commun, nous constatons, meme du coté culinaire 🙂

    • Le Pigeon Voyageur | Juin 8, 2017 at 13 h 09 min

      Oui, un véritable coup de cœur .
      Les grands esprits se rencontrent :-). J’aurais également pu mentionner la délicieuse pastilla au pigeon du Riad Salam.. cette ville ravira assurément tous les gourmand(e)s

  • Isabelle Polneau | Juin 8, 2017 at 19 h 12 min

    Merci pour cet excellent article et ces belles photos qui nous font visiter cette belle ville traditionnelle marocains comme si on y était !

    • Le Pigeon Voyageur | Juin 8, 2017 at 21 h 12 min

      Merci beaucoup Isabelle et ravie que ce voyage virtuel ait su te contenter.
      Fes est incontestablement une ville magnifique !

  • Eve H. | Juin 9, 2017 at 11 h 32 min

    Toute personne ne connaissant pas Fès aurait assurément un coup de coeur pour cette ville rien qu’en te lisant. Merci pour cet article très complet dont je vais fortement m’inspirer pour ma découverte de Fès ?

    • Le Pigeon Voyageur | Juin 9, 2017 at 11 h 43 min

      Quel joli compliment Eve, merci !

      En toute objectivité, Fes, et plus particulièrement sa vieille ville, est un véritable joyau qu’on ne se lasse pas d’explorer.

Faire un commentaire

 

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Verified by ExactMetrics