ODE AU STREETART A L’HOTEL PARISIEN MOLITOR
Oeuvre d’Artiste Ouvrier, Cabine Bassin d’Hiver, Piscine Molitor
 A Paris, les emblématiques rues des 11, 13 et 19 eme arrondissements ne sont plus les seuls terrains d’expression du Street Art.Â
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Conséquence d’une reconnaissance progressivement intervenue au fil des ans, ses oeuvres, par essence éphémères, s’affichent, en effet, désormais là où nul n’aurait, autrefois, pu les imaginer.
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Investissant notamment bureaux du palais présidentiel de l’Elysée,
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Cimaises de renommées galeries d’Art ou d’atypiques musées, tels les récents Art 42 et Maquis-Art Hall of Fame,Â
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 Ancienne friche industrielle reconvertie, au dernier trimestre 2017, en haut-lieu des cultures urbaines
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et même jusqu’au luxueux complexe qui a depuis, fin mai 2014, ouvert ses portes au cÅ“ur du 16 eme arrondissement : l’Hotel Molitor.
Offrant à ses hôtes une parenthèse enchantée, grâce aux soins proposés par le spa by Clarins
à l’exquise saveur des pantagruéliques petit-déjeuners puis succulents mets, concoctés à partir de produits frais, servis à la brasserie Urbaine,
 au cosy salon auquel s’ajoute un rooftop panoramique ouvert dès les beaux jours
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 ainsi qu’à l’inoubliable cachet des chambres, en particulier celles dotées d’un hublot et jouissant d’une vue d’exception sur le bassin d’été,
chambre à Hublot n° 221
l’Hotel Molitor n’en demeure pas moins le gardien d’un riche passé qu’il a, à raison, choisi de célébrer.
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 Vingt-cinq années après la fermeture de l’édifice, inscrit dans l’intervalle à l’inventaire des bâtiments Historiques, sa réouverture en 2014 renvoie, ainsi, aux beaux jours de la magnifique piscine Molitor.
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 Chef-d’oeuvre d’Art Déco dessiné par l’architecte Lucien Pollet, resté en activité de 1929 à 1989 avant d’être reconstruit à l’identique à partir de 2011.
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Impossible face à ses spectaculaires bassins, brillamment rénovés,
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bassin d’hiver
bassin d’été, dont la configuration fait penser à un paquebot
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de ne pas songer aux anonymes et célébrités, tel l’acteur Johnny Weissmuller, qui contribuèrent à la renommée de cette mythique enclave parisienne.Â
moquette dans les couloirs des étages de l’hôtel
Où, aux lendemains de la seconde guerre mondiale, s’écrivit également une page de l’émancipation vestimentaire de la Femme.
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Attestée par le défilé y présentant, en juillet 1946,  la toute première collection de bikinis .
Des moments d’Histoire que racontent, à présent,  avec élégance les photographies en noir et blanc outre les moquettes habillant l’établissement.
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Mais loin d’uniquement raviver leur souvenir , l’Hotel Molitor dévoile, par ailleurs, un second héritage.
Artistique quant à lui.
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Inattendu et largement méconnu, le patrimoine dont il s’agit  imprègne pourtant les murs de la maison depuis 1989, lorsque Molitor entama sa deuxième vie.
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Aux cotés des références à l’Art Déco (visibles dans le mobilier et les vitraux réalisés par les ateliers Barillet)Â
et des œuvres accrochées dans les chambres,
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Futura , chambre 221
 l’art urbain s’est, en effet,  réapproprié un territoire sur lequel nombre de street artistes régnèrent en maître au cours des décennies (1989- 2014) durant lesquelles l’édifice fut laissé à l’abandon.
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Il suffit pour s’en convaincre d’explorer le lobby puis
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Bradley Theodore
C215
de rejoindre le Spa.
Thomas Meinardi
pan du mur par Fdz
D’emprunter les escaliers conduisant au sous-sol
Mr Brainwash
Remy Uno
et de franchir le seuil de La Manufacture.
Blek le Rat, pionnier du street art français dont le travail a inspiré celui de Banksy
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Vhils
De jeter un Å“il aux murs situés à proximité de l’entrée du bassin  d’été
Maest
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avant, d’in fine, clôturer cet inédit parcours artistique au cÅ“ur du bassin d’Hiver reconnaissable à  l’ incroyable verrière le surplombant.
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 Là , métamorphosées en écrins où la virtuosité de grands noms, tant français qu’étrangers, du Street Art  s’exprime sans fard, les cabines aux portes bleues et jaunes, aménagées le long des coursives, immergent le visiteur dans le meilleur de la création urbaine.
 Artiste Ouvrier,
Levalet ,
Kashink
Fred Calmets,
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Kouka,
Dire,Â
Stew,
Kef,
Jace ( dont j’évoquais le travail, l’été dernier, dans l’article consacré à la ville du Havre)
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ou Jef Di Bona, pour ne citer qu’eux.Â
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Véritable trait d’union entre un passé préservé et un présent s’écrivant au gré des évolutions contemporaines, l’Hotel Molitor affirme donc sa singularité.
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Se refusant, dès lors, à n’être qu’une piscine.
Autant de multiples facettes que j’ai assurément pris plaisir à découvrir le week-end dernier.
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Isabelle POLNEAU | Fév 11, 2018 at 18 h 08 min
Wow!!! Toujours émerveillée par la minutie de tes recherches sur tout ces endroits mythiques pour certains, à découvrir pour d’autres… Ça en fait des endroits à visiter !!!
Merci pour tous ces voyages par procuration !!!
Le Pigeon Voyageur | Fév 11, 2018 at 18 h 22 min
Tes mots me touchent Isabelle, merci bcp ! C’est un grand bonheur pour moi de partager ici mes découvertes à Paris et ailleurs alors savoir que mes billets font voyager virtuellement mes lecteurs ou les inspirent est une véritable satisfaction.