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LA NORTHERN PROVINCE RWANDAISE OU L’ENVOÛTANTE BEAUTÉ D’UN INOUBLIABLE ÉCOSYSTÈME

  |   AFRIQUE, ART & CULTURE, HISTOIRE & DEVOIR DE MEMOIRE, NATURE, Nord du RWANDA, RWANDA, TOUS, VOS ENVIES   |   6 Comments

 

Dos argenté, groupe Hirwa, Parc National des Volcans

 

 

 Au nord du pays des 1000 collines , à deux heures de route de la capitale Kigali, la ville de Musanze, autrefois baptisée Ruhengiri, ouvre aux visiteurs les portes de l’incontournable Northern Province .

 

Où l’iconique Parc National des Volcans, vaste aire protégée appartenant au massif des Virungas, formant une frontière naturelle entre le Rwanda, l’Ouganda et la République  Démocratique du Congo, majestueusement, depuis la fin des années 1920, se dévoile.

 

L’un des derniers sanctuaires des gorilles de montagne.

 

Argument touristique de poids qui, aussi fascinant soit-il, ne devrait pas conduire à occulter ni les autres merveilles naturelles dont regorge le parc ni celles ayant assuré la renommée des districts alentours.

 

Il n’en fallait pas plus pour que, presque six ans après mon premier roadtrip, je choisisse de débuter ma seconde échappée rwandaise  par l’exploration de ce septentrional écosystème.

 

Dont les flore et faune endémiques outre les paysages à couper le souffle constituent autant de sources d’émerveillements.

 

Parce que oui, autant en avoir d’ores et déjà conscience, l’extase sera, ici, continuellement au rendez-vous.

 

 

SUCCOMBER A L’ÉPOUSTOUFLANTE BEAUTÉ DES TWIN LAKES

 

berges du lac Burera

 

 

Qu’ils soient perçus comme d’indiscutables joyaux du district de Burera, touchant celui de Musanze, fait absolument sens.

 

Nés d’une éruption du Muhabura, volcan à présent dormant,  les lacs Ruhendo (plus petit) et Burera (plus grand et situé davantage en altitude), qu’un mince bout de terre relie, se déploient, en effet, avec grâce au pied du Parc National des Volcans.

 

Qui,  face à l’incroyable panorama se dévoilant sur ces derniers depuis les hauteurs des collines les ceignant, pourrait le contester ?

 

 

 

Des rives verdoyantes aux cultures en terrasses s’étalant à flanc de coteaux ; des nuées d’hérons, martins-pêcheurs, cormorans et grues couronnées aux îlots parsemant les lacs; des pêcheurs lançant leurs filets aux pirogues transportant indifféremment marchandises et personnes : voici autant de scènes dont vous serez le témoin privilégié en naviguant sur les Twin lakes.

 

Lac Ruhondo

 

 

 

Un moment de quiétude que j’ai pour ma part savouré, avec bonheur, sur le lac Burera.

 

Lac Burera

 

 

 

CONTEMPLER D’ENCHANTEURS PAYSAGES

 

paysans, champs de pyrèthres et volcan dans la brume 

 

Sillonner la Northern Province rwandaise revient à admirer, à chaque tournant,  les splendides panoramas qui la singularisent.

 

Qu’il s’agisse d’une spectaculaire perspective sur l’un ou l’autre des cinq volcans du pays (Sabyinyo, Gahinga, Bisoke, Muhabura ou Karisimbi, ce dernier s’élevant à plus de 4500 mètres d’altitude) 

 

 

, vision se révélant encore plus extraordinaire à l’heure où le soleil tire sa révérence, 

 

 

ou qu’il s’agisse de contempler les collines façonnées par la main de l ‘homme.

 

Car, partout où le regard se pose,  plantations d’eucalyptus, caféiers, champs d’haricots, de pomme de terre, de patates douces, de mais

 

 

et innombrables bananeraies confèrent à la campagne rwandaise moult couleurs et géométries.

 

 

mais mis à sécher dans des hangars

 

 

EXPLORER LA FORET SACRÉE DE BUHANGA

 

 

 

Non contente, au sein du Parc National des Volcans, d’offrir une promenade bucolique permettant d’observer une biodiversité unique , multitude d’ espèces d’arbres, au rang desquels le ficus géant, 

 

ce ficus géant constitué de 3 arbres distincts, représentant les 3 différents groupes ethniques du pays (Tutsi, Hutu, twa), symbolise l’unité du Rwanda

 

de plantes, de papillons et d’oiseaux, 

 

 

l’attrait de la forêt de Buhanga réside, par ailleurs, dans l’aura sacrée qui l’entoure depuis des siècles.

 

Conduits depuis le palais de Nyanza, les anciens rois rwandais, à commencer par Gihanga (premier d’entre eux), y étaient avant leur couronnement, en effet, soumis à différents rituels organisés par des conseillers et Sages du Royaume.

 

A l’instar du bain, à base d’herbes aux pouvoirs surnaturels et d’eau de source, pris dans cette grotte,

 

 

ou de la remise des insignes du pouvoir .

 

 

 

Ces cérémonies ayant pour finalité d’assurer la protection spirituelle du roi afin qu’il puisse gouverner dans les meilleures conditions et prémunir son royaume contre d’éventuelles agressions extérieures. 

 

A Buhanga, beauté de la Nature se conjugue donc avec Histoire du Rwanda.

 

 

OBSERVER LES MÉCONNUS SINGES DORES

 

 

 

Aux côtés des impressionnants gorilles de montagne, le Parc National des Volcans abrite une autre espèce, elle aussi menacée, de petits primates dont la visite m’a laissée un impérissable souvenir : les endémiques Golden Monkeys, reconnaissables à leurs joues et pelage dorés.

 

 

 

Organisé selon des modalités semblables à celles instaurées pour les gorilles, le trek matinal, plus facile d’accès, permettant d’aller à leur rencontre est l’occasion d’observer des animaux vivant en horde de plusieurs dizaines voire centaine d’individus, faisant preuve d’une grande mobilité et communiquant entre eux de manière très sonore.

 

 

 

Annonçant un danger imminent, signalant la présence du mâle dominant, indiquant des moments de jeux, manifestant la joie d’avoir trouvé le repas, constitué de bambou ou de fruits,  tant espéré ou matérialisant, à contrario, des batailles entre plusieurs singes dorés : leurs cris stridents emplissent sans discontinuer l’atmosphère.

 

 

 

Mais de cette visite d’une heure je garde aussi en mémoire leurs regards  résolument expressifs.

 

Une caractéristique qu’ils partagent, sans l’ombre d’un doute, avec les gorilles de montagne.

 

 

 

TREKKER LES FASCINANTS GORILLES DE MONTAGNE

 

Dos Argenté, groupe Hirwa, Parc National des Volcans

 

 

Devenue l’attraction phare du tourisme rwandais, l’observation, au sein du Parc National des Volcans, de l’espèce menacée des gorilles de montagne, une sous-espèce des gorilles orientaux, n’a été rendue possible que grâce aux différentes politiques de conservation menées par les autorités nationales et au travail, pionnier, de la renommée primatologue Dian Fossey.

 

Femme d’exception qui, de la fin des années 60, où elle établit, à  3000 mètres d’altitude, son camp de recherche, Karisoke, entre les volcans Bisoke et Karisimbi, à son assassinat en 1985, ne cessa d’alerter l’opinion publique sur la nécessité d’assurer la préservation desdits primates.

 

Tout en s’attaquant, en parallèle, aux braconniers qui les décimaient.

 

Dès lors, une escale au Dian Fossey Gorilla Fund Museum, installé à Musanze, fait à mon sens figure d’ indispensable prérequis avant toute visite aux gorilles.

 

 

En ses murs, panneaux, vidéos, photographies et tableaux, particulièrement didactiques, approfondissent, en effet, nos connaissances :

 

Sur ce grand singe, son habitat ainsi que les diverses mesures de protection ( création de patrouilles anti-braconnages, recrutement de pisteurs, multiplication des programmes de recherches scientifiques, présence de Gorilla Doctors assurant le suivi médical des gorilles, protection de la forêt , instauration de cours d’écologie dans l’enseignement scolaire , sensibilisation et aides apportées aux communautés vivant aux abords du parc, organisation, depuis 2005, de la cérémonie annuelle de nomination des bébés gorilles appelée Kwita Izina, augmentation du prix des permis aux gorilles) ayant, en l’espace de 50 ans, contribué à la notable augmentation de sa population.

 

Aujourd’hui estimée à environ 800 individus dans l’ensemble du massif des Virungas dont près de 500 au Rwanda .

 

 

squelette de gorille de montagne

 

Reconnaissable à sa crête sagittale et ses empreintes nasales, semblables à nos empreintes digitales, cet omnivore ( avide de pousses de bambous, fruits, feuilles et écorces), pouvant vivre jusqu’à 40 ans, est, contrairement aux a prioris répandus, un véritable être social.

 

Jeux, Attitudes, Toilettage, Comportements sexuels, communications et établissement d’une hiérarchie au sein du groupe témoignant, entre autre, de ses interactions sociales.

 

photo d’un mâle se frappant la poitrine

 

empreinte des pieds et mains du Silverback Vuba (1993-2017)

 

Par le biais de reconstitutions, photographies et documents annotés, ce petit musée rend enfin hommage à Dian Fossey sans qui les gorilles de montagne auraient irrémédiablement disparu.

 

bureau originel de Dian Fossey installé à Karisoke

 

Photos originelles de Dian Fossey en compagnie des Gorilles

 

Digit, le nom du gorille préféré, tué en 1977 par des braconniers, de Dian Fossey

 

la tombe de Dian Fossey, enterrée dans le cimetière des gorilles qu’elle étudiait, fait également l’objet d’une excursion

 

A la veille de ma seconde observation des gorilles, je n’aurais pas pu rêver visite plus instructive.

 

 Constituées d’ un nombre plus ou moins importants d’individus, vingt familles de gorilles de montagnes, dont 12 sont visitables par les touristes et 8 réservées aux chercheurs, ont pris leurs quartiers sur les pentes du Parc National des Volcans.

 

femelle, Groupe Hirwa, Parc National des Volcans

 

Partie, à l’été 2013, sur les traces du groupe baptisé Uganda (comme je vous le racontais déjà ici), j’ai cette fois-ci eu la chance de passer une heure en compagnie de l’exceptionnel groupe Hirwa, fort de 17 membres et ayant pour particularité de compter des gorillons jumeaux.

 

Phénomène peu courant chez lesdits primates.

 

Mais en cette saison des pluies, évoluer dans leur habitat naturel, précédée par les pisteurs, rangers armés, guide et porteurs, constitua pour moi un challenge plus ardu.

 

Pentes abruptes, végétation dense, nombreuses pierres, sols par endroits boueux et glissants, cours d’eau à franchir, chemins à dégager et gorilles se déplaçant très rapidement :  les deux heures de marche avant de les atteindre furent, nonobstant la somptuosité des paysages traversés , très loin de s’apparenter à une simple promenade de santé.

 

Des difficultés que la joie de finalement entendre les grognements d’un Silver Back, bien avant de le voir, me fit, cependant,  aussitôt oublier.

 

Les premiers instants de cette deuxième émouvante rencontre ont donc pris la forme de deux imposants Dos Argentés, mâles matures d’au moins 12 ans, alors en plein petit- déjeuner.

 

 

Ni notre présence, ni celle des innombrables insectes volant autour d’eux ne paraissaient les préoccuper.

 

 

Au point, une fois repus, de s’octroyer une sieste à l’ombre des arbres.

 

l’une des positions favorites adoptées par le Dos Argenté pour se reposer

 

 

Et tandis que deux femelles semblaient avoir déserté le groupe pour s’affairer près des buissons environnants, la petite clairière où nous nous trouvions s’est muée en parfait terrain de jeu pour plusieurs jeunes mâles et gorillons.

 

Se poursuivant comme dans une partie de colin-maillard, sautant de branche en branche ou se roulant par deux jusqu’à nos pieds.

 

 

Une longue période d’agitation vite remplacée par une parenthèse beaucoup plus tranquille.

 

Mise à profit pour minutieusement les observer et  prendre toute la mesure de nos ressemblances.

 

A travers le spectacle de leurs doigts de mains et pieds,

 

 

 

 leurs gestes, les attitudes maternelles manifestées par une femelle envers son petit d’à peine deux mois

 

 

et, plus que tout, leurs inoubliables regards.

 

Si intenses, émouvants et pénétrants.

 

 

J’y ai lu beaucoup de curiosité outre une infinie douceur.

 

 

 

Bien loin, j’en conviens, de l’image que nous avons de cet être, pourtant si placide, avec lequel nous partageons près de 97 % de notre patrimoine génétique.

 

 

Débarrassée du sentiment de peur m’ayant  lors de ma précédente rencontre avec eux partiellement étreinte, mon deuxième presque tête à tête (dans la mesure où le groupe auquel j’avais été affectée ne comptait que 5 touristes) avec les gorilles des montagnes fut assurément magique.

 

60 nouvelles minutes, passées au cÅ“ur du Parc National des Volcans, que je n’oublierai jamais. 

 

Tout comme la beauté de la fascinante Northern Province rwandaise.

 

 

 

 

 

AUTEUR - Le Pigeon Voyageur

Et si le cœur vous en dit, vous pouvez également partager avec moi vos impressions, émotions et pourquoi pas interrogations après lecture de cet article et découverte de ces photos (toutes prises par mes soins). Alors à vos plumes !

6 Commentaires
  • Joëlle BAH-DRALOU | @elledit8 | Mar 14, 2019 at 18 h 48 min

    Tu m’en parlais hier avec des étoiles plein les yeux. Aujourd’hui je mets des images sur tes mots. Quel beau voyage! Ces paysages … Speechless. J’imagine l’émotion près de la tombe de Dian Fossey … Emotion à chaque étape, en fait. Très envie de m’y rendre avec Charles et son ami rwandais. Tu ravives la flamme. Merci pour le partage 😉

    • Le Pigeon Voyageur | Mar 14, 2019 at 18 h 56 min

      Merci beaucoup Joelle pour tes mots ! Je suis ravie que cet aperçu du Nord du Pays des 1000 Collines te donne envie d’entreprendre ce voyage qui j’en suis certaine te plaira.
      En attendant la publication prochaine des autres billets de mon second voyage rwandais, je te recommande de jeter un œil au tout premier billet du blog intitulé « Mwaramutse pays des 1000 Collines » où je raconte mon aussi émouvant que magnifique roadtrip entrepris dans le pays à l’été 2013. Il y est notamment question d’Histoire et devoir mémoriel, des sujets qui je sais te sont chers, mais pas uniquement .

  • Joelle Bah-Dralou | Mar 14, 2019 at 19 h 07 min

    Tu me connais bien 🙂 Il est inenvisageable à mes yeux de me rendre au Rwanda sans ce pèlerinage mémoriel … Déterminant pour comprendre le Rwanda d’aujourd’hui.

    • Le Pigeon Voyageur | Mar 14, 2019 at 22 h 01 min

      Tout est dit . Les clés de compréhension du Présent sont indiscutablement à rechercher dans le Passé. Le pèlerinage mémoriel y est, je ne te le cache pas, très difficile, émouvant et douloureux mais il reste à mon sens primordial

  • Delphine YEO | Mar 14, 2019 at 20 h 04 min

    As usual les photos sont magnifiques mais ce qui a de magiques avec tes photos c’est qu’elles transparaissent une émotion. On peut presque ressentir ce que tu as ressenti en étant toi même sur place.
    Merci pour ce nouveau récit.
    A très vite Ivy

    • Le Pigeon Voyageur | Mar 14, 2019 at 22 h 30 min

      Merci beaucoup pour tes mots Delphine car je mets un véritable point d’honneur à partager mes escapades avec sincérité et surtout à restranscrire au plus près les émotions qui furent les miennes. Alors si par mes mots, tu te retrouves transportée dans la destination dont il est question j’en suis ravie !

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