ENSORCELANTE PUEBLA !
Vue sur le Couvent San Francisco de Puebla et, à l’arrière-plan, le volcan Popocatepetl
depuis la terrasse de l’hôtel Banyan Tree Puebla
Elle ne devait être qu’une simple ville-étape.
Ultime escale avant de rallier la magnifique cité australe d’Oaxaca, se dévoilant à 6 heures de route de la Ciudad de Mexico, que j’avais depuis si longtemps hâte d’explorer.
Alors, oui, je le confesse, je n’attendais rien de particulier de la pluriséculaire Puebla.
Si ce n’est de découvrir, de visu, son historique centre colonial, tout de même inscrit au Patrimoine de l’Unesco.
Gageant, pour le reste, que les conseils de visite glanés auprès des locaux, les recommandations soulignées dans les guides touristiques achetés avant le départ et mes déambulations sans but précis au cœur de la ville me permettraient, nonobstant la brièveté de mon séjour, d’admirer quelques uns de ses joyaux.
Puis par une douce fin d’après-midi du mois de juillet 2023, j’ai, enfin, franchi les portes de cette « cité des Anges » (son surnom), nichée à plus de deux mille mètres d’altitude, que les Conquistadors espagnols fondèrent au début du 16 ème siècle.
Et aussitôt succombé, à mesure que je me perdais dans le lacis de ses envoutantes ruelles pavées, à son charme ensorcelant .
S’incarnant tout autant dans
la flamboyance, déclinée en mille et uns camaïeux, de ses couleurs;
son architecture grandiose;
sa savoureuse gastronomie;
son incroyable douceur de vivre
qu’à travers son si bel artisanat.
Une célébration sensorielle de chaque instant dont l’apothéose culmine, à mon sens, dans l’inoubliable fête des pupilles et des papilles que Puebla réserve à ses hôtes.
Car l’émerveillement, sans cesse renouvelé, y est tout d’abord visuel .
Impossible d’en douter:
Face aux imprenables perspectives offertes, depuis ses rooftops ou les hauteurs de la ville, sur l’impressionnante église Nuestra Senora de Los Remedios de Cholula, érigée par les Conquistador au-dessus de la large pyramide aztèque éponyme,
mais aussi sur le Popocatepetl, l’Iztaccihuatl , la Malinche et le Pico de Orizaba, 4 iconiques volcans , dont le premier demeure à ce jour toujours actif, culminant à plus de 4000 mètre d’altitude chacun, au pied desquels Puebla a été bâtie.
Face, ensuite, à l’inattendue explosion de couleurs qui, indifféremment de leur taille, fait vibrer ses artères;
Face à la splendeur de son, baroque, patrimoine architectural ,
Face à l’infinie richesse de ses façades recouvertes de talaveras poblana, ces traditionnels polychromes carreaux de faïences, le plus souvent de couleur bleue, peints à la main et s’inspirant de l’héritage andalou,
Face à la majesté de ses maisons de maître cachant d’insoupçonnés patios et fascinants musées
Face à la beauté de son incontournable Zocalo, place majeure de toute ville mexicaine, bordé d’arcades,
Face, également, à la somptuosité de ses centaines d’édifices religieux recelant d’inestimables trésors.
A l’instar de la chapelle, à l’opulent décor recouvert d’or 22 carats, du Rosaire,
chef-d’œuvre visible au cœur de l’église Santo Domingo,
ou du maitre-autel et des chapelles de la colossale cathédrale
Face à la spectaculaire bibliothèque publique, entièrement réalisée en bois, Palafoxiana, abritant plusieurs dizaines de milliers d’ouvrages très anciens
Face à la beauté de ses fascinants marchés .
Tels celui des antiquaires de Los Sapos
ou celui, artisanal, d’El Parian, donnant, depuis le 19 ème siècle, toutes ses lettres de noblesse à d’immémoriaux savoir-faire.
Autant de lieux où bats le pouls de Puebla;
Face à la reconversion de certains de ses historiques bâtiments en atypiques hôtels de caractère.
Dont le Banyan Tree, jouissant d’une incroyable terrasse panoramique, perchée au sommet de l’hôtel, est un fabuleux témoin.
ou face, enfin, à l’effervescence de sa scène artistique.
Comme en témoignent aussi bien les nombreux peintres qui ont investi les ateliers du, bohème, quartier du barrio del Artista et travaillent sous le regard des badauds
que l’acuité des œuvres de street art
, à découvrir plus particulièrement dans le quartier de Xanenetla ,
qui, à leur manière, racontent la culture mexicaine.
Reste que cet enchanteur prélude des yeux ne saurait faire oublier le ravissement gastronomique qui vous attend, par ailleurs, à Puebla.
Puisque c’est, en effet, dans les cuisines du couvent poblano de Santa Rosa que serait, il y a plusieurs siècles, née l’une des recettes phares du panthéon culinaire mexicain: l’exquis Mole Poblano.
Cette sauce noire d’une brillance sans égal :
Mariant tout à la fois l’onctuosité du chocolat, la subtilité d’une multitude de piments et d’épices, parmi lesquels figure l’incontournable piment poblano ainsi que du poivron séché, la douceur de la tomate et des amandes, la saveur des cacahuètes ainsi que le croquant du sésame.
Et accompagnant délicieuses bananes plantains frites et juteux morceaux de poulet .
Une spécialité culinaire que je vous invite notamment à déguster en vous installant confortablement à la terrasse de l’historique Casona de la China Poblana.
Adresse à l’incroyable cachet, située au cœur de la vieille-ville, où jadis vécut la China Poblana, l’une des figures féminines majeures d’ici.
Puebla saura également ravir les amateurs de pâtisseries tant les mille et unes douceurs typiques, entre autre inspirées des traditions culinaires espagnoles et arabes, y sont légion.
……….
Invitant résolument à la contemplation, Puebla, dont l’âme ne se laisse véritablement saisir qu’en la découvrant à pied, fait ainsi partie de ces escales qui vous marquent de façon indélébile.
Un irrésistible coup de cœur qui m’a, pour ma part, préparée aux éblouissements dont j’allais, quelques jours plus tard, être l’objet à Oaxaca.
Mais de cela, je vous reparle très bientôt 🙂
Et vous, aviez-vous déjà entendu parler de Puebla ?
Joelle BAH-DRALOU | @elledit8 | Déc 22, 2023 at 1 h 58 min
Merci pour le récit de voyage, très chère ! Tu alimentes mon désir de Mexique.
Le Pigeon Voyageur | Déc 22, 2023 at 18 h 43 min
🙏🙏. Un pays fascinant a bien des égards 😍