MUSÉES & RUES : INCONTESTABLES LIEUX OU DÉCOUVRIR L’ART A NEW YORK
fresque Ellis Island Children, Jr, New York
Au mois d’août, mes pas m’ont, pour la première fois, menée à New York.
Inoubliable voyage, fait de découvertes plurielles, de rendez-vous incontournables et de parenthèses plus insolites, dont je garde un souvenir ému.
Et c’est bien peu de le dire tant rarement une destination ne m’aura à ce point ébranlée.
Les multiples visages de cette fascinante mégalopole américaine, à la fois gigantesque, dynamique, créative, déroutante, cosmopolite, avant-gardiste, bruyante et arty, témoignent, en effet, de son irrésistible singularité que deux semaines passées à l’explorer n’ont, hélas, pas suffi à totalement appréhender.
Qu’importe, le prétexte pour m’ y rendre à nouveau est donc tout trouvé:-)
Mais pour l’heure, voici venu le temps de partager, ici, mon premier article consacré à ce séjour au cœur de la Big Apple.
Une échappée délibérément placée sous le signe de l’Art.
Car qu’il s’agisse de Littérature, de Théâtre, d’Architecture, de Musique, de Sculpture, de Danse ou encore de Peinture, New York a, depuis un peu plus d’un siècle, relevé un double défi.
Se muer en indéniable capitale culturelle des Etats-Unis et s’imposer, internationalement , comme une scène artistique majeure.
Mois d’août rimant, toutefois, avec fermeture annuelle des galeries, concentrées dans les quartiers de Chelsea et du Lower East Side, et arrêt des spectacles, concerts ainsi que ballets, ce billet se focalisera plutôt sur ma découverte d’œuvres d’Art.
Exposées au sein d’ antres culturels, incontournables ou moins courus, ou se dévoilant dans la rue, véritable musée à ciel ouvert.
Loin d’être exhaustive, cette sélection vous immergera, d’un bout à l’autre de la ville, au sein, notamment, des civilisations africaine, asiatique ou océanienne, de l’Art Moderne et Contemporain, tant européen qu’ américain, outre du Street Art.
Préparez vous donc à succomber, à mille lieues de la cité des Médicis, au syndrome de Stendhal.
MES 10 MUSÉES COUP DE CŒUR
I have special reservations, Elisabeth Catlett, Whitney Museum
New-York compte un si grand nombre de musées, dont certains figurant parmi les plus renommés au Monde, que choisir lesquels privilégier relève d’une difficile entreprise.
J’ai, en ce qui me concerne, opté pour six lieux culturels emblématiques outre quatre sites moins courus par les touristes.
A vos marques, prêts, admirez.
THE ELLIS ISLAND MUSEUM
Fuyant misère et persécutions, 12 millions d’immigrés venus du Vieux Continent transitèrent, entre 1892 et 1954, par Ellis Island, unique point d’entrée pour s’installer dans le Nouveau Monde.
Accueillant autrefois les services d’Immigration, le bâtiment principal de l’île a désormais été investi par un émouvant musée.
photo du bâtiment principal d’Ellis Island en 1903
3 étages qui racontent l’Histoire de l’Immigration aux Etats-Unis et celle des nouveaux arrivants en particulier.
Dans ce bâtiment aux allures de gare, le visiteur découvre donc le long parcours administratif auquel ces derniers étaient confrontés dès leur débarquement.
Après avoir déposés leurs bagages dans la Baggage Room
et été dirigés vers la Registry Room, située au deuxième étage, ils faisaient, en effet, l’objet d’un examen médical et devaient, par ailleurs, répondre à des questions relatives à leurs identité, métier, passé ou avoir financier.
Les immigrants autorisés à rester sur le sol américain embarquaient ensuite sur des ferries à destination de New-York ( où ils s’installaient dans le Lower East Side), du New Jersey voisin ou d’autres villes du pays .
Les autres, environ 20 % d’entre eux, étaient détenus sur place, dans les dortoirs aménagés au dernier niveau de l’édifice ou dans l’hôpital situé au sud de l’île, en attendant que leur situation fasse l’objet d’un réexamen.
Au terme du processus, 2 % des immigrés se voyaient, in fine, refuser l’entrée aux Etats-Unis.
Les portraits, photographies, objets personnels et cartes dorénavant exposés au Ellis Island Museum constituent de fait un bouleversant témoignage sur ces hommes, femmes et enfants ayant, envers et contre tout, choisi de rejoindre le Nouveau Monde pour y débuter une vie meilleure.
chaussures d’enfants d’immigrés arrivant à Ellis Island
graffitis laissés sur des colonnes par les immigrants détenus sur Ellis Island
Ils offrent, par ailleurs, un instructif éclairage sur leurs difficiles conditions de vie une fois installés en terre américaine.
Mulberry Street, Little Italy
L’Histoire de la construction des Etats-Unis, à laquelle contribuèrent tous les étrangers ayant transité ici, réside indéniablement en ses murs.
THE METROPOLITAN MUSEUM OF ART (MET)
Bird Finial, Colombia
Grandiose institution, correspondant selon moi à une association des Louvre et Quai Branly-Jacques Chirac français, le MET est incontestablement THE musée newyorkais.
Les visiteurs ne s’y sont d’ailleurs pas trompés puisque sa fréquentation le place au rang de celui le plus visité de la ville.
Pourtant, n’espérez pas l’explorer en une seule escale car sa collection permanente comporte pas moins de deux millions de pièces.
Suivre un itinéraire incluant une halte aux départements dédiés aux antiquités égyptiennes,
Offerring Bearer
où se trouve notamment le magnifique Temple de Dendour ( offert par l’Egypte aux Etats-Unis après le sauvetage des temples nubiens situés au sud de la ville d’Assouan),
aux arts de l’Islam,
Mirhab, Ispahan, Iran
aux peintures ,
Notre Dame de la Garde, Marseille, Signac
Maria Teresa, Velasquez
Odalisque in Grisaille, Ingres et Workshop
Les danseuses, Degas
mosaïques
fragment d’une mosaïque, époque byzantine
peinture murale, villa romaine, Boscoreale
et sculptures européennes
Winter, Houdon
Diana, Saint Gaudens
ainsi qu’aux arts d’Afrique, d’Amérique, d’Asie outre d’Océanie
Seated female Figure, Mali, Bamana
donne néanmoins un aperçu de la somptuosité des œuvres, venant du monde entier, possédées par le MET.
Les expositions temporaires qui s’y déroulent étant, par ailleurs, époustouflantes de beauté.
Mais l’attrait de ce musée tient également à l’inattendue surprise, dont je vous parle ici , qui, aux beaux jours, attend les visiteurs au sommet de l’édifice.
THE MUSEUM OF MODERN ART (MOMA)
Gold Marylin Monroe , Andy Warhol
Véritable temple de l’Art moderne et Contemporain, le MOMA permet une saisissante incursion dans l’univers de la peinture, de la photographie et de la sculpture.
Arthur Young, Bell 4701 Helicopter
Tous les Grands Maîtres desdites disciplines s’y sont en effet donnés rendez-vous .
Dans ses galeries, les inoubliables œuvres de Monet, Van Gogh,
La nuit étoilée
Picasso,
Les demoiselles d’Avignon
Giacommeti, Léger
Woman with a book
Pollock,
One : Number 31
Noguchi et Brancusi côtoient sans surprise celles de Kirchner, Kahlo, Chirico, Warhol, Man Ray ou Matisse
Danse
Sachez que jusqu’au 5 mars 2018, la fondation parisienne Louis Vuitton met à l’honneur, dans le cadre de la superbe exposition « Etre moderne, le Moma à Paris « , plus de 200 chefs-d’œuvre issus des collections de l’iconique musée new-yorkais.
Comme je le confiais sur les réseaux sociaux du blog, j’y ai, la semaine dernière, retrouvé avec bonheur la Drowning Girl de Lichtenstein,
le Baigneur de Cezanne, les Campbell Soup de Warhol, le portrait de Felix Fénéon de Signac
et la Maison au bord de la voie ferrée d’Hopper.
Autant de merveilles admirées, cet été, au Moma.
Un musée qui, à l’instar du MET, se distingue , en second lieu, par ses expositions temporaires très pointues.
L’inédite » Items : is Fashion Modern ? « , consacrée à la mode et en cours jusqu’au 28 janvier 2018, a d’ailleurs invité deux talentueuses designers du continent africain, dont il a été question sur le blog en 2015 et 2016, à y exposer, à ce titre, leurs créations.
Il s’agit de l’ivoirienne Loza Maleombho, titulaire de la marque éponyme, et de la ghanéenne Araba Stephens Akompi, fondatrice du label Stylista, ayant toutes deux participé, l’an dernier, à la célébration des 170 ans de la firme textile hollandaise Vlisco à Helmond.
Enfin, nulle visite au MOMA ne serait complète sans un arrêt au superbe jardin de sculptures Abby Rockfeller où la rose d’Iza Genzken rappelle celle installée à la Fondation parisienne Louis Vuitton.
THE GUGGENHEIM NEW YORK
A l’instar des Guggenheim Bilbao et Venise, ultérieurement construits, le musée de New York séduit d’emblée par son atypique architecture, que l’on doit à Frank Llyod Wright.
Ici, les courbes sont, en effet, reines et les œuvres d’art se découvrent en suivant une rampe en spirale courant sur 6 niveaux.
Provenant de plusieurs collections privées , dont celle de son fondateur Salomon Guggenheim,
Salomon Guggenheim, Hilla Rebay
les pièces visibles au Guggenheim New-York sont représentatives de tous les courants artistiques majeurs.
Klee, Mondrian, Kandinsky, Calder, Pollock, Brancusi
Le Miracle, Brancusi
Le Sweater Jaune
Picasso, Van Gogh, Toulouse-Lautrec ou Chagall y ont, en conséquence, trouvé un fabuleux écrin.
Trois Baigneuses, Picasso
Montagnes à Saint Remy, Van Gogh
Au salon, Toulouse Lautrec
Paris par la fenêtre, Chagall
WHITNEY MUSEUM OF AMERICAN ART
Rouvert, depuis mai 2015, dans un imposant édifice dessiné par l’architecte Renzo Piano, le nouveau Whitney Museum est, au pied de la High Line, l’un des must see du quartier de Meatpacking.
Il suffit d’admirer son atypique structure, où prédominent spacieuses et lumineuses galeries aux larges baies vitrées, escaliers extérieurs et terrasses bénéficiant d’incomparables vues panoramiques sur la Hudson River, la Highline ainsi que la skyline new yorkaise, pour s’en convaincre .
Pacific Red II
Le Whitney Museum est, ensuite, réputé pour la richesse de sa collection permanente ainsi que ses avant-gardistes biennales lesquelles offrent, via le travail de plusieurs milliers d’artistes, une impressionnante rétrospective sur l’art moderne et contemporain Américain.
De Calder à Hopper, en passant par Johns, Katz, Catlett et Warhol : tout le génie créatif du pays s’y trouve exposé.
A woman in the sun, Edward Hopper
Poker night, Thomas Hart Benton
Bathroom, Roy Lichtenstein
Ada on Blue, Alex Katz
Calder, Red, White, Black and Brass
Three flags, Jasper Johns
Difficile, en conséquence, de trouver meilleur endroit où parfaire ses connaissances en la matière.
Et pour tout vous dire, j’en ai été littéralement fascinée.
Avec « Icons that Matters« , visible jusqu’au 21 janvier 2018, le musée Maillol met d’ailleurs actuellement à l’honneur une soixantaine de pièces clé provenant de la collection Pop Art du Whitney Museum .
Lichtenstein, Wesselmann, Segal, Katz, Stevens, Ramber, Indiana et Warhol investissent l’antre parisien pour nous plonger au cœur d’un mouvement artistique qui émergea et connut son apogée du début des années 60 à la fin des années 70.
Empruntant aussi bien les codes de la publicité que ceux de la bande dessinée, leurs œuvres ultra-colorées dénoncent l’Amérique conservatrice de l’après guerre et critiquent, en outre, avec humour la société de consommation qui s’y développe.
Une visite que j’ai, pour ma part, adorée !
THE 9/11 MUSEUM
No day should erase you from the memory of Time, Virgile
Jouxtant le Mémorial du 11 septembre, élevé sur le site des anciennes tours jumelles du World Trade Center détruites lors des attentats de 2001, le musée souterrain éponyme, tous deux conçus par l’agence d’architecture norvégienne Snohetta, est tout simplement bouleversant.
Dans une scénographie didactique et particulièrement étudiée se succèdent poignantes vidéos et photographies,
vue sur le Lower Manhattan depuis le New Jersey, 11 septembre 2001
vestiges dégagés des lieux, camions de pompiers en partie carbonisés,
restes de la tour nord du WTC
escalier des Survivants
témoignages oraux des rescapés et de leurs sauveteurs, avis de recherches
ou encore objets personnels ayant appartenu aux disparus.
Mais l’émotion atteint véritablement son comble dans la galerie, où ont été accrochées leurs photographies accompagnées d’un petit texte, dédiée aux milliers de victimes.
Mettre un visage sur un nom pour ne pas les oublier, ne pas oublier.
Le 9/11 Museum mène, enfin, une réflexion sur la menace terroriste et s’attarde plus particulièrement sur les différents attentats qui frappèrent les Etats-Unis préalablement au 11 septembre 2001.
THE MET-CLOISTERS
Bucolique annexe du MET, située sur une colline de Fort Tryon Park et jouissant d’un panorama exceptionnel sur la Hudson River, The Met-Cloisters mérite la visite à double titre.
Son architecture, faite de cloîtres français reconstitués sur place et de multiples chapelles, ne laisse, en effet, personne indifférent.
Pas plus que les multiples jardins, où l’on s’arrête avec plaisir, qui y ont été aménagés.
Cloitre Saint Guilhem
A la beauté à couper le souffle de cet insoupçonnable décor, s’ajoute la splendeur des œuvres d’art médiéval qui y sont exposées.
En témoignent les éblouissants vitraux et sculptures
La Vierge Marie et 5 saints
Buste de la Vierge, Prague
ainsi que les inestimables tapisseries, telle celle De la Licorne Captive .
Au Met-Cloisters , la remontée dans le Temps est donc véritablement au rendez-vous.
THE NEUE GALERIE
Copie de Woman in Gold de Gustav Klimt, pouvant être photographiée au sous sol de la Neue Galerie
A seulement quelques pas du Guggenheim Museum, un superbe hôtel particulier, construit en 1914, abrite une exceptionnelle collection d’Art ( beaux arts et arts décoratifs) Allemand et Autrichien de la première moitié du vingtième siècle.
Cette dernière peut, en effet, se targuer de compter plusieurs chefs-d’œuvre signés Wagner, Moser, Kokoschka, Schiele, Klee, Kirchner et, bien évidemment, Klimt.
Ses sublimes portraits d’Adèle Bloch Bauer, évoqués dans le billet consacré, il y a quelques mois, au marchand d’art français Paul Rosenberg, y font ainsi incontestablement figure de pièces-maîtresses.
Mais hormis au sous-sol où il est permis d’immortaliser la copie du portrait d’Adèle Bloch-Bauer illustrant ce chapitre, les photographies sont interdites à la Neue Galerie.
Votre mémoire sera donc la seule gardienne de toutes les merveilles que vous y contemplerez.
STUDIO MUSEUM IN HARLEM
Lipstick Building, Meschac Gaba
Nul ne s’attend en parcourant les rues de l’historique quartier d’Harlem à y découvrir un musée .
Qui plus est exclusivement dédié à la promotion de l’Art afro-américain ainsi qu’à celle des œuvres venues des Caraïbes et du continent africain .
Car la finalité poursuivie par le Studio Museum in Harlem (et sa directrice Thelma Golden), à travers sa collection permanente, le travail des artistes qui y sont en résidence et ses expositions temporaires, est de braquer les projecteurs sur une production artistique, pour l’essentiel, méconnue du grand public.
Maria, John Ahearn
Icons 2007-2017, exposition temporaire de Rico Gatson figurant d’importantes figures afro américaines
Marvin Gaye
James Baldwin
Qui pourrait, en effet, contester à David Hammons, Zanehe Muholi , Kehinde Wiley, Barkley Hendricks, Wengechi Mutu, Malick Sidibé, James Van Der Zee, Njideka Akunyili Crosby, Meschac Gaba ou Samuel Fosso, autant d’artistes exposés au sein des plus grandes institutions muséales internationales et dont les œuvres ont été présentées, ici, au cœur d’Harlem, leur statut de véritables hérauts ?
Portrait of a woman, Geoffrey Holder
I do pigeon toe, Henry Taylor
En arpentant ses couloirs j’y ai découvert de véritables trésors.
Dépêchez vous cependant d’aller visiter le Studio Museum in Harlem avant qu’il ne ferme temporairement ses portes, à compter de janvier 2018, pour travaux.
La réalisation du nouvel écrin, dont l’inauguration est prévue en 2021, a été confiée à l’architecte anglo-ghanéen David Adjaye, concepteur, entre autre, de l’insolite Alara Concept Store à Lagos où du récent National Museum of African American History and Culture à Washington DC.
Je lis dans ce choix opéré par Thelma Golden une inscription supplémentaire dans la ligne directrice adoptée par le musée.
THE BROOKLYN MUSEUM :
Abritant plus d’un million d’objets, le magnifique Brooklyn Museum, le deuxième plus grand de New-York après le MET, reste pourtant encore ignoré par de nombreux touristes.
A tort, tant ses collections comptent inestimables sculptures, joyaux issus des civilisations africaines, sud américaines et asiatiques ainsi que belles pièces d’art américain et européen.
Le tout couvrant une période s’étendant de l’Antiquité à nos jours.
l’art égyptien est bien représenté au Brooklyn Museum
standing hippo, Egypte
coffin fragment showing mourning Isis
woman with earrings, roman period
pendant with bird-man figure, Colombie
Georges Washington, Gilbert Stuart
A little taste outside of love, Mickalene Thomas
Mon premier coup de cœur sur les lieux a été pour l’exposition Infinite Blue se déployant au premier niveau.
Qu’ils soient profanes, sacrés, anciens ou contemporains, les objets et textiles qui y sont présentés ont tous pour dénominateur commun d’être de couleur bleue.
Subtile manière de nous convier à un instructif voyage dans le temps et l’espace.
plate with abstracted leaf pattern, Maroc
Joseph Stella, The Virgin
cloth, Ukara, Igbo, Nigeria
Avoir la possibilité de pénétrer, ensuite, dans une partie, ouverte au public, de ses réserves demeure également un impérissable souvenir .
Spacelander Bicycle, designed 1946, benjamin Bowden
Tout comme la découverte de The Diner Party.
Insolite table triangulaire, oeuvre de Judy Chicago, rendant hommage à plusieurs femmes ayant compté dans l’Histoire.
Impossible, enfin, de clore ce chapitre consacré au Brooklyn Museum sans évoquer ses magnifiques expositions temporaires.
« The Legacy of Launching », récemment achevée, s’interrogeait sur l’Histoire du racisme aux Etats-Unis et plus spécifiquement celle liée aux lynchages tout en la mettant en relation avec des œuvres visibles dans le musée .
Poignante exploration dont j’ai précieusement gardé en mémoire cette citation de l’écrivain américain James Baldwin sur laquelle il convient de méditer :
L’ART DANS LA RUE
Raf Urban, Bushwick
Loin de se cantonner aux cimaises des musées et galeries, l’Art se déploie, à New-York, aussi dans la rue.
Ouvrir l’œil c’est, par conséquent, être assuré de découvrir, aux détours d’une avenue ou en levant la tête, une oeuvre d’art.
A l’instar des multiples sculptures installées un peu partout dans la ville.
Certaines, telles Charging Bull ,
celles de Robert Indiana
ou du Rockfeller Center , sont continuellement prises d’assaut par les touristes.
Prométhée, Manship
Atlas portant la terre, Manship et Lawrie
D’autres, découvertes alors que je me dirigeais vers Wall Street ou arpentais la 42 nd Street, valent pourtant, à mon sens, tout aussi bien le détour.
Comment résister à la beauté de Groupe of Four Trees, sculpture de Dubuffet,
ou à cette Pumpkin de l’artiste japonaise Yayoi Kusama ?.
Reste que qui dit New-York & Art dans la rue pense immédiatement aux œuvres de Street Art.
œuvre aperçue à MeatPacking
Né à New-York dans les années 70, ce mouvement artistique, considéré comme illégal, a depuis acquis ses lettres de noblesse.
S’exposant désormais dans les musées ( Art 42 et L’Aérosol à Paris) , y compris les plus célèbres.
Les murs et façades du Lower East Side, de Little Italy, d’Harlem, de Spanish Harlem,
street art dans le Lower East Side
street art entre le Lower East Side et Chinatown
Street Art à Lille Italy
Street Art à Harlem et Spanish Harlem
de Dumbo, de Williamsburg et de Bushwick se sont donc transformés en toiles géantes sur lesquelles s’expriment la créativité d’artistes plus ou moins reconnus.
Shimizu + Stagmeister Dumbo
street art à Williamsburg
Parmi les œuvres à découvrir, nombreuses sont celles à avoir, ainsi, été signées par des figures emblématiques du mouvement.
Keith Haring a, notamment, investi les toilettes du Lesbian, Gay, Bisexual et Transgender Community Center avec une fresque sexuelle très explicite intitulée Once upon a Time.
Shepard Fairey s’affiche, à Brooklyn, sur un mur du quartier de Dumbo
tandis qu’Eduardo Kobra offre à Williamsburg, Fight for Street Art, cette inoubliable fresque représentant Basquiat et Warhol.
Mais c’est à Bushwick, dorénavant transformée en Mecque du StreetArt,
œuvre de Dface
qu’il faut désormais se rendre pour admirer quelques unes des plus belles peintures murales.
Autrefois très sinistré, ce quartier industriel de Brooklyn, aux entrepôts et immeubles presque en passe de s’écrouler, connaît un renouveau grâce à l’inédite galerie de street-art à ciel ouvert imaginée par le Buschwick Collective .
Un collectif rassemblant plusieurs sommités du milieu qui viennent réaliser des fresques éphémères, régulièrement renouvelées, sur les murs, façades et devantures de magasins de Jefferson Street,Troutman Street et Saint Nicholas Avenue.
Celles du brésilien Sipros
et des français Raf Urban et Jef Aérosol ont recueilli toutes mes faveurs.
Serais je devenue chauvine ?
En tout état de cause, clôturer mon séjour new-yorkais sur cette dernière note d’art urbain, ne pouvait que ravir la passionnée de Street Art que je suis.
New-York, capitale américaine de l’Art ? Assurément mais pas uniquement .