UN AUTRE INOUBLIABLE WEEK-END PRINTANIER A VENISE
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époustouflant panorama offert, sur le campanile de la place Saint Marc, depuis le belvédère du palazzo Contarini del BovoloÂ
Presque deux ans après ma dernière échappée vénitienne, j’ai, le week-end dernier, de nouveau fait escale au cÅ“ur de l’ensorcelante Sérénissime.
Une cité, où passé et présent s’entrecroisent au fil de l’eau, dont les mille et unes facettes m’émerveillent à chaque visite.
Placé sous le sceau de l’Art, pluriel, de la Gastronomie, de l’Histoire et du Secret, voici donc les moments clés de mon quatrième voyage à Venise.
EXPLORER « MAY YOU LIVE IN INTERESTING TIMES », 58 EME BIENNALE D’ART CONTEMPORAIN
Sous le commissariat de Ralph Rugoff, la 58 eme Biennale d’Art Contemporain, baptisée « May you live in interesting times » a, le 11 mai 2019, ouvert ses portes, pour six mois, au public.
Déployant, comme à l’accoutumée, ses Å“uvres à l’Arsenal et aux Giardini, principaux sites de ce rendez-vous artistique d’envergure internationale, accueillant, en 2019, 89 pavillons nationaux, mais également au sein de palais répartis en différents lieux de la ville.
J’ai, en ce qui me concerne et par manque, cette fois ci, de temps, choisi de circonscrire mon périmètre d’exploration à l’Arsenal.
Où nombreux sont les autoportraits, photographies, sculptures,vidéos et installations sonores, faisant partie de l’accrochage précédant l’entrée des pavillons nationaux, pour lesquels j’ai eu un coup de cÅ“ur :
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Soham Gupta (Inde)
Soham Gupta (Inde)
Robert Henry Lawrence JrTavares Strachan (Bahamas)
Tavares Strachan
Anthéa Hamilton (Grande Bretagne)
My Little Buddha, Arthur Jafa (Usa)
Market, Zhanna Kadyrova, Ukraine
Ad Minoliti (Argentine)
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Biologizing the Machine (Tentacular trouble) Anicka Yi (Corée)
Toussaint Louverture, Henri Taylor (USA)
Henri Taylor (Usa)
Avec une mention toute particulière pour les Å“uvres réalisées par plusieurs artistes, au rang desquels figurent notamment les renommées, sud africaine, Zanele  Muholi, éthiopienne, Julie Mehretu et nigériane, Njideka Akunyili Crosby, issus du continent africain.Â
Julie Mehretu (Ethiopie)
Michael Armitage (Kenya)
For Services to Mother Country, Njideka Akunyili Crosby (Nigéria)
I dey feel like, Njideka Akunyili Crosby (Nigeria)
Dead Eye, Kemang Wa Lehulere (Afrique du Sud)
Zanele Muholi (3 autoportraits, Afrique du Sud)
Bakhambile, Parktown
MaID III
Veins Aligned, Otobong Nkanga (Nigeria) et Faniswa, Zanele Muholi (autoportrait en arrière plan, Afrique du Sud)
Une présence, de surcroît, également renforcée par l’ouverture, pour la toute première fois à la Biennale d’Art Contemporain, des pavillons nationaux de Madagascar
I have forgotten the night, Joel Andrianomearisoa
et du Ghana.
Élégamment conçu par le starchitecte David Adjaye,
ledit pavillon, sous le commissariat de Nana Oforiatta Ayim, évoque tant la réalité que l’expression contemporaines de cette liberté acquise, en 1957, lors de l’accession à l’indépendance du pays.
L’Art s’étant alors mué, au même titre que la Musique, la Mode ou la Littérature, en parfait médium redonnant toutes ses lettres de noblesse à une identité culturelle qui avait, durant la colonisation, été dénigrée.
A travers les Å“uvres de six reconnus artistes ghanéens, dont les différences d’âge, de genre outre leur appartenance ou non à la Diaspora enrichissent indéniablement le propos, Ghana Freedom livre donc un magnifique regard sur sa foisonnante scène créative.Â
Autoportraits et portraits vintage de Felicia Abban, pionnière ghanéenne en la matière et photographe personnelle du Dr Kwame Nkrumah (premier président du pays)
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Autoportrait
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côtoient l’installation d’Ibrahim Mahama ,les toiles de Lynette Yiadom-Boakye (dont certaines étaient, l’été dernier, visibles au Couvent des Jacobins rennais)Â
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les films de Selasi Awosu Sosu et de John Akomfrah ainsi que les emblématiques tentures métalliques, faites d’objets recyclés, du sculpteur El Anatsui.
Heureux récipiendaire, en 2015, du prestigieux Lion d’Or de la Biennale de Venise.
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DÉCOUVRIR LA FACE CACHEE DU PALAIS DES DOGES
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salle de la Cancelleria Segreta, itinéraire secret, palais des Doges
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Symbolisant la puissance de la République maritime, ayant duré un peu plus de 1000 ans, de Venise, le Palais des Doges, résidence médiévale des premiers magistrats éponymes, fait, à plusieurs titres, figure d’incontournable pour quiconque explore la Sérénissime .
A la beauté tant gothique que Renaissance de l’édifice, se laissant déjà deviner depuis les façades s’ouvrant sur la place Saint Marc et dont on prend encore davantage la mesure en découvrant sa cour intérieure faite de marbre blanc et rose, s’ajoute, en effet, la somptuosité de ses salles, richement décorées, où les chefs-d’œuvres de plusieurs Maîtres de la Renaissance italienne, tels Le Tintoret, Titien, Carpaccio ou Véronèse, se dévoilent.
escaliers des géants
statue Saint Théodore
Mais bien loin de n’être qu’un lieu d’apparat, se cantonnant à impressionner les visiteurs se rendant à Venise, le Palais des Doges abritait, en réalité, l’ensemble des institutions étatiques, exerçant les pouvoirs administratif, politique et judiciaire, qui assuraient le bon fonctionnement de la cité.
Autant d’activités, placées sous le sceau du secret, sur lesquelles une atypique et exhaustive visite guidée, intitulée Itinéraires Secrets, revient avec brio.
Pendant près d’une heure et demie, menés par un guide ouvrant portes cachées, montant escaliers dérobés, circulant à travers une multitude d’étroits passages, dévoilant une incroyable vue sur la foret de bois constituant la charpente du palais,
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racontant mille et unes histoires s’y étant déroulées, peu à peu se dessine un autre visage dudit palais.
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Plus sombre il va s’en dire.
Aux sinistres cellules humides du Puits où étaient, au rez-de-chaussée, enfermés les prisonniersÂ
succèdent une enfilade de bureaux, plus ou moins spacieux, jadis hébergeant les fonctionnaires de la Chancellerie outre le Grand Chancelier .
Un peu plus loin, apparaissent notamment les salles de la Cancelleria Segreta
et celle des Inquisiteurs.
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bouche de la Vérité.
boites aux lettres dans lesquelles pouvaient être déposées des lettres de dénonciation dont prenait connaissance le Conseil des 10
C’est néanmoins en franchissant la, redoutée, salle de la Torture que la réalité de l’horreur, cachée derrière les murs d’apparat, se fait plus palpable.
Illustration d’un pouvoir, sachant se montrer implacable lorsqu’il estimait sa sécurité menacée, auquel un homme, depuis entré dans l’Histoire comme un séducteur invétéré, fut confronté pendant près de deux ans : Giacomo Casanova.
Arrêté sur dénonciation, celui-ci y fut, en effet, enfermé dans une cellule de la prison des Plombs, située sous les combles du palais, dont il parvint, contre toute attente, à s’évader, avec panache, en 1756.
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En franchir le seuil reste assurément l’un des moments forts de la visite guidée Itinéraires Secrets.
cellule de Casanova
Permettant de toucher du doigt une autre réalité historique du Palais des Doges, cet atypique voyage dans le Temps offre, une fois achevé, la latitude d’ensuite arpenter les lieux, à sa guise, en suivant le parcours classique.
Qui dévoile un univers où tout n’est que splendeurs renouvelées.
Depuis les magnifiques plafonds, sculptures et dorures, les chefs-d’œuvres picturaux, que l’on doit notamment à Veronèse et Le Tintoret, jusqu’aux magnifiques salles où siégeaient les Institutions de la République.
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escalier d’or
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l’enlèvement d’Europe, Véronèse
fresque dans la salle du Collège
salle des 4 portesÂ
sala del Collegio
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salle du Conseil des Dix
 Mais s’il ne fallait en retenir qu’une seule, la spectaculaire salle du Grand Conseil, où se réunissait l’Assemblée, serait tout indiquée.
Comment ne pas être émerveillé par ses dimensions hors-normes et par Le Paradis, l’impressionnante oeuvre du Tintoret qui l’habille ?
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la salle du Grand Conseil et le Paradis du tintoret
salle des censeursÂ
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Enfin, ne quittez pas le Palais des Doges sans traverser l’iconique pont des Soupirs menantÂ
depuis l’intérieur du Pont, fermé, des Soupirs , vue sur le Ponte della Paglia
aux cellules, réparties sur plusieurs niveaux, des nouvelles prisons.
graffitis laissés par les prisonniers dans les cellules des nouvelles prisons
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De la plus glorieuse à la plus sombre, nul ne saurait nier à quel point l’Histoire de la Sérénissime s’inscrit indiscutablement dans les murs du Palais des Doges.
FRANCHIR LE SEUIL DE 2 MAGNIFIQUES EGLISES
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Santa Maria dei Miracoli
Comme partout ailleurs en Italie, les églises sont si légion à Venise que choisir lesquelles visiter relève d’une gageure.
Après avoir précédemment exploré la basilique Santa Maria Della Salute, l’église Santa Maria Gloriosa dei Frari et la Scuola Grande di san Rocco, toutes d’une beauté à couper le souffle, j’ai, la semaine dernière, jeté mon dévolu sur la très belle Scuola Dalmata di San Giorgio degli Schiavoni,Â
édifiée au 15 eme siècle et se distinguant par les magnifiques Å“uvres, représentant Saint Georges, Saint Augustin et Saint Jérôme, du peintre Vittorio Carpaccio qui l’ornent ,
salle supérieure de l’église
avant de m’extasier devant la beauté de Santa Maria dei Miracoli.
Chef d’oeuvre de la Renaissance, entièrement construit en marbre,
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dont la voûte dorée, figurant des prophètes de l’Eglise, sans oublier la toile de Nivolo di Pietro, baptisée la Madone à l’enfant et installée sur l’autel, sont les joyaux.
SE LAISSER ENVOÛTER PAR LA BEAUTÉ DE L’ATYPIQUE PALAZZO CONTARINI DEL BOVOLO
escalier du palais
Construit à la fin du 15 eme siècle, l’escalier extérieur du palais, tout en colimaçon et réalisé en pierre d’Istrie, en constitue toute la singularité.
Desservant plusieurs loggias, il mène à une salle où une copie du Paradis, oeuvre du Tintoret visible au cœur du Palais des Doges, se laisse admirer
puis au belvédère, jouissant d’une époustouflante vue panoramique sur, entre autre, les toits de Venise et le campanile de la place Saint Marc.
SE CULTIVER A L’INSOLITE LIBRAIRIE ACQUA ALTA
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Des étagères, des baignoires et des gondoles croulant sous une multitude d’ouvrages, fussent ils anciens ou neufs, célébrant Venise mais pas uniquement,Â
une terrasse au décor constitué de livres, un atypique escalier construit à partir d’encyclopédies empilées,
d’ inattendues vues sur le canal : voici le surprenant cadre de la librairie Acqua Alta.
Une adresse, à l’irrésistible charme, qui séduit autant les passionnés de lecture que les amateurs de lieux insolites.
CONTENTER SES PAPILLES AU SPLENDID HOTEL
L’un des attraits du très central Splendid Hotel réside, notamment, dans son idyllique rooftop-bar, l’Altana,
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depuis lequel, tout en savourant délicieux cocktails et exquises bouchées salées, Venise se laisse magnifiquement embrasser du regard.
Une adresse confidentielle que l’on ne quitte, à regrets, que pour mieux aller s’installer, cinq étages plus bas, au Maschere, table gastronomique de l’Hotel dont la carte est une ode au terroir vénitien.
Goûter aux pâtes aux fruits de mer, au bar entier rôti et au tiramisu vous emportera assurément au paradis culinaire.
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S’IMPRÉGNER DE LA MAGIE DE VENISE EN DÉAMBULANT A TRAVERS SES RUELLES
campo Santa Nova
Je l’évoquais déjà ici, nul ne saurait saisir toute la majesté de Venise sans en quitter les sentiers convenus, concentrant, sans surprise, la majorité des touristes.
vue sur le pont des soupirs
la tour de l’Horloge
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fronton du portail central de la basilique Saint Marc
vue sur le Campanile depuis la Porta della Carta du Palais des Doges
Et même si l’incontournable figure du gondolier finira (presque) toujours par apparaître au détour d’un canal, Â
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s’enfoncer dans les étroits dédales de la cité des Doges revient à accepter de la découvrir en étant uniquement guidé par ses sens.
Infinis détails et couleurs des façades, expressions d’une superbe architecture,
Santuario Madonna delle Grazie (édifice de couleur rose)
Ruelles et campos, bordés de cafés pris d’assaut par les vénitiens, où le Temps semble s’écouler plus lentement qu’ailleurs
Confidentielles boutiques révélant tout le savoir-faire des artisans locaux
papier mâché
adresses de quartier, repaires d’habitués depuis lesquels s’échappent de douces effluves,
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et ces incroyables panoramas sur les canaux, pas loin de 200, qui, avec élégance, dessinent l’inoubliable géographie de Venise.
FAIRE ESCALE A L’ENCHANTERESSE ÃŽLEÂ DE TORCELLO
vue sur la Lagune depuis le campanile de Torcello
A environ 40 minutes en vaporetto de Venise, jouxtant la colorée Burano, l’île de Torcello, qui vit les premiers habitants de la lagune s’y installer au 7 ème siècle, offre aux visiteurs une échappée se voulant à la fois historique et bucolique.
le pont du Diable
Au bout du chemin principal la traversant, se dressent les silhouettes contiguës de l’église San Fosca, du campanile,
église San Fosca et le campanile
et de la basilique Santa Maria Assunta, premier édifice religieux à avoir été érigé à Venise.
Une merveille architecturale, datant du 7 ème siècle, qui non contente d’abriter un fabuleux iconostase, recèle aussi d’exceptionnelles mosaïques byzantines, L’Annonciation et le Jugement Dernier, lesquelles sont malheureusement interdites de photographies.
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façade de la basilique Santa maria Assunta
Quant à l’ascension de l’adjacent campanile, elle dévoile d’incomparables vues sur Torcello, les parcelles de vigne, l’île de Burano et la lagune.
Une halte à ne pas manquer.
vue sur l’île de Burano depuis le sommet du campanile de Torcello
Venise.
Six lettres qui, même après plusieurs séjours, portent toujours en elles la promesse d’une escale ,hors du temps, conjuguant de la plus belle manière beauté, charme envoûtant, contemplation, atmosphère sans nul autre pareil et art de vivre.
Un irrésistible bout d’Italie dont je ne me lasserai jamais.